Chapitre trente, lettre d'adieu..

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Mes paupières sont lourdes, tellement lourdes que j'ai du mal à les ouvrir. J'ai mal à la tête. J'ai l'impression d'avoir oublié quelque chose. C'est étrange.

J'arrive enfin à ouvrir lentement mes yeux. Un plafond blanc apparaît au dessus de moi. J'entends au second plan des voix mais je ne cherche pas à déchiffrer ce qu'elles disent. Il y a des machines près de moi. Une seringue insérée dans mon bras. De l'autre côté, maman, papa et Ethan assis tous sur une chaise chacun discutant l'air grave.

Maman tourna la tête vers moi et éclata en sanglots suivi de mon père.

Mais qu'est ce qu'il se passe ?

- Heureux de te voir parmi nous soeurette, me dit Ethan ses mains sur les miennes et les yeux brouillés de larmes, ça fait tellement longtemps.

Mes lèvres sont pâteuses et je ne pris pas la peine de lui répondre. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Pourquoi suis-je ici dans une chambre d'hôpital branchée à des machines. Mes parents me regardèrent incapables de parler étouffés par les larmes. Ils me serrèrent dans leurs bras avant d'échanger quelques mots avec Ethan que je ne pus entendre. Ethan fit sortir nos parents sous mes yeux déconcertés.

Il prit une lettre qui était posée sur le chevet à ma droite et me la remit.

- Je sais que tu viens juste de te réveiller mais, si tu t'en sens capable, lis cette lettre.

Après ça, il sortit lui aussi me laissant dans ce lit devant cette enveloppe poussiéreuse. J'eus du mal à l'ouvrir mais finis-je par réussir.

« Uma, si je t'écris c'est sûrement que j'ai franchi le pas.

Je suis tellement désolé de t'avoir laissée. J'ai longuement réfléchi, était-ce une bonne idée de te laisser seule dans ce monde ? Je ne te l'ai jamais dit mais tu étais très importante pour moi, tu étais la seule personne à laquelle je me raccrochais. Quand tu t'es déclarée à moi, j'étais tellement heureux mais tellement frustré. Je ne pouvais pas t'aimer. Je n'en avais pas le droit. Je ne te ferais que du mal. Je t'en ai sans doute déjà fait, ce n'était pas voulu. Je ne te demande pas de me pardonner, au contraire.

J'espère que tu comprendras. Je ne pouvais plus. Je ne supportais plus. Je me suis battu trop longtemps. Ma vie était une continuité de mensonges. Elle était fausse. J'ai perdu ce qui m'était cher, j'ai perdu mon identité, j'ai tout perdu. Il ne restait que toi. Notre histoire ne faisait que se balancer entre l'amour et le désespoir, c'était mieux d'y mettre fin. Notre amour était voué à la morte.

Maintenant dans ton coeur pourra enfin fleurir ce cerisier don't j'ai empêché la fleuraison trop longtemps.

Je garderais toujours un œil sur toi, saches le. »

Les larmes coulaient comme une pluie qui ne cesse. Il y avait aussi cette rose rouge séchée qui était avec sa lettre. J'eus l'impression que j'avais du sang sur les mains en la prenant.

Mes parents et Ethan reviennent alors dans la chambre froide et triste.

- Une infirmière arrive chérie, m'informe ma mère.

Ethan me fixe d'un air tellement triste. J'attrape sa manche le regard suppliant de me répondre :

- Où est Jack ?!

Pourquoi m'entêtais-je, l'entendre ne va que me procurer du mal.

- Il, ça fait quatre ans demain, commence t'il.

- Il est mort Uma.

Alors, j'étais, dans le coma ?

J'ai, revécu, mon pire traumatisme, et je n'ai plus Jack pour me consoler, plus jamais, car il est parti, définitivement, sans moi..

SilenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant