Chapitre vingt-quatre, instant de faiblesse.

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                                                                    Point de vu de Jack


Vendredi 7 février.


La maison est plutôt calme ce matin. Il doit sûrement être encore à la chasse. Tant mieux.

Je jetai un coup d'oeil à l'écriture rouge de mon réveil, six-heures quinze. Je me levai pour m'asseoir sur le bord de mon lit, le miroir mural en face me reflétait parfaitement.

Les yeux ornés de cernes par les insomnies et le teint grisâtre.

Je suis encore défoncé de la veille, la kétamine ne s'est pas encore dissipée. Le mal de crâne est encore présent même si j'ai retrouvé ma conscience qui s'était évaporée hier.

Je m'enfilai deux antidépresseurs que je trouvai parmi les boites de médocs qui recouvraient mon chevet puis me levai.

J'hésitai un instant avant d'ouvrir la porte toute défoncée de ma chambre et pendant ces quelques secondes à l'observer, je remarquai la trace de sang sur celle-ci que Rose n'avait pas dû réussir à faire partir.

Le salon était vide. Rose avait dû encore sortir pour échapper à l'étouffement de cette maison. Elle n'aurait jamais dû venir vivre ici. Je sais qu'elle est là juste parce que sinon elle serait encore à la rue à traîner les bars pour se trouver un mec, comme pour mon de père, mais elle va le regretter si ce n'est pas déjà le cas.

Je passai derrière le bar sans même regarder s'il y avait un mot pour me souhaiter « bon anniversaire » car je sais d'avance qu'il n'y en avait pas.

Le frigo était vide, totalement vide.

Je ne m'inquiète pas ce soir, il sera déjà de nouveaux remplis d'alcool. Puis le lendemain matin, il sera vide parce qu'il s'est tout enfilé en une soirée.

J'aimerais tellement me barrer de cet endroit. Si seulement maman était encore là.

J'ai pu voir que ce n'était pas la pensée de tout le monde. Lui il s'est fait un plaisir de fuir quand la maladie a commencé à être trop grave.

Je me raccrochai au bar pris d'un vertige.

Je pris un médoc pour le mal de crâne, ma veste, et me suis cassé d'ici. Sur moi du reste de Kétamine de hier, de quoi me payer un sandwich, mon téléphone et mes clés.

Une heure après j'ai reçu un message d'Ethan me proposant de venir chez lui. C'est d'ailleurs le seul qui m'a souhaité ce jour qui est sensé m'être particulier, mais qui ne me l'est pas, du moins plus.

Je refusai je n'avais pas la tête à ça. Même si le fait de pouvoir vite fait croisé sa sœur m'a fait hésiter. Cette fille est, mystérieuse. Elle a l'air triste, épuisée, en colère, un peu comme moi.

C'est peut-être pour ça qu'elle m'attire autant.

- Cinq euros et trente centimes s'il vous plaît, me dit la vendeuse après avoir scanné mes articles.

Je lui tendis les pièces. Elle dut avoir pitié, ou n'a pas remarqué les trente centimes manquant que je n'avais pas. Et voilà mes poches étaient vides, et elles le resteront probablement encore un moment. Le paquet de clopes en main et le briquet le moins cher du magasin dans l'autre je sortis. J'en allume une et constate la rapidité à laquelle elle se consume. Un peu comme moi au final. J'en rallumai une autre et inspirai la fumé à plein poumon comme si c'était un joint.

SilenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant