.Fin d'année de quatrième.
Le professeur parlait sans s'arrêter et je ne m'étais même pas aperçu que je ne savais pas qu'elle était le sujet abordé, que je ne l'écoutais pas. Je me contentais de fixer l'extérieur assombri par le brouillard. Cette sensation familière me revint quand je regardais le ciel, l'impression que je suis enfermée dans une boite dans laquelle le ciel en est le couvercle. Que se passerait-il si j'arrivais à soulever ne serait-ce que de quelques millimètres ce couvercle étouffant ?
- Uma peux-tu répéter ce que je viens de dire ? me demande le prof adossé contre le tableau les bras croisés.
Il savait très bien que j'en étais incapable. Il poussa un soupir désespéré même si son expression n'était pas autoritaire. Elle le devint rapidement quand Wally, Lilio et Oscar décidèrent d'ajouter un mot.
- Peut-être qu'elle réfléchit à son programme de régime, si ce n'est pas le cas il serait temps, lance Oscar en fixant mes cuisses que je relevais aussitôt pour qu'elles paraissent plus fines.
- Tu fais pitié dans ton coin, réplique Lilio en ricanant.
Wally se contenta de rire à leurs propos que je tentais de faire sortir de mon esprit.
Et dire qu'ils n'ont même pas une once de culpabilité de m'avoir envoyée à l'hôpital pendant deux mois. Qu'ont-ils pensé quand ils m'ont abandonné allonger sur cette route salie par mon sang ?
- Vous trois dans le bureau de la directrice tout de suite ! Ordonne t'il sévèrement en pointant du doigt la porte ouverte.
Un silence malaisant s'abattit sur la classe. Je me laissais de nouveau submerger par mes pensées rêvassant de m'échapper.
*
Quand la salle fut enfin vide le professeur retira ses lunettes d'un geste de main avant de les poser sur son bureau bien rangé.
- Si tu as besoins de parler viens me voir pendant les pauses. Je vois bien que tu recommences, que tu te renfermes sur toi-même il ne faut pas que tu baisses les bras.
- Entendu, dis-je faiblement fixant un point sur son t-shirt blanc.
- Allez files maintenant et ne te laisses pas croire ces paroles, me dit-il alors que je suis déjà devant la porte.
Je hochai brièvement la tête et sortis le laissant seul.
La nuit était déjà tombée quand je rentrais chez moi. Je me sentis légèrement coupable à l'idée de me dire que tous les trois étaient encore dans le bureau de la directrice entrain de les sermonner, sûrement.
Ethan était encore avec des amis dans le salon en train de jouer à la console sur l'écran de la télé. Lui au moins était bien entouré. Il lui est si facile d'être sociable, mais, pourquoi ne l'est-il pas avec moi? Peut-être que lui aussi je le répugne après tout.
Je n'adressais pas de regard à mes parents puis traversais le salon, enfin je m'arrêtais quand il me dit :
- Attends, passes pas tu vas me faire perdre !
Alors j'attendis qu'il ait fini sa course de voiture. J'étais mal-à l'aise. Tous ses amis me regardaient, je détestais cela. Est ce qu'ils pensaient comme toutes les autres personnes du collège ? Probablement. Certainement.
Après quelques instants à rester debout mon sac à dos sur une épaule sans même bouger d'un millimètre l'un d'eux lança:
- Ethan laisses là passer elle a sûrement autre chose à faire qu'attendre.
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Silence
Action⚠️ TW: violence physique, drogue, harcèlement, meurtre, tentative de suicide, mutilation. Je me suis réveillée et mon monde c'est effondré. Son regard plein de mépris sur moi et son ton glacial me montrait son vrai visage celui qu'il cachait tous ce...