Chapitre vingt-trois, laissé pour morte.

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                                                                           Point de vu de Jack


Sous la table sa main serrait la sienne. Tout ce qu'elle faisait m'agacer. C'est étrange. Je finis mon verre d'une traite et quand je le reposai sur la table en verre elle aussi elle était là.

- Tu es comme ton père.

Constate t'elle assise sur un fauteuil près de nous. Pourtant personne ne la remarque. Peut-être ne l'ont-ils pas vu trop concentrés sur leurs affaires.

- Tu parles de ton père mais regardes ce que tu t'enfiles, tu es exactement pareil que lui, violent et adore l'alcool, boire jusqu'à t'endormir tu aimes ça hein.

Elle a totalement raison mais je refuse de l'admettre. Combien de fois j'ai bu encore et encore pour noyer mes problèmes comme s'ils allaient disparaître. Combien de fois j'ai cru que l'alcool était la solution, le remède, alors qu'il est juste un problème de plus à ma liste.

Malheureusement il n'y a pas que ça. Quand l'alcool me manque la drogue fait l'affaire ainsi que les somnifères à volonté. Me droguer jusqu'à en avoir les pupille dilatées et les yeux rouges. C'est une putain d'addiction chez moi. Repousser mes problèmes, faire semblant de ne pas les voir, et quand ils deviennent trop près me défoncer pour encore une fois les éviter.

- Reprends un verre. Je pense que c'est ce qu'il aurait fait lui, ton exemple de père.

Je sentis des sueurs froides dans ma nuque car oui j'allais prendre en autre verre; comme l'aurait fait mon père; ce connard de père.

Et si elle avait raison. Peut-être que je suis comme lui après tout.

Je me levai d'un coup ce qui fit grincer la chaise sur laquelle j'étais assis sur ce sol en marbre clair.

Je repris conscience que j'étais entouré, que j'étais ici avec eux, ces chiens qui veulent tous me nuire. Je jetais un dernier regard à Uma et Isaac et vis que non ils ne se tenaient plus la main. C'est à cause de moi qu'elle doit le faire, c'est moi qui lui ait imposé de m'aider mais alors pourquoi je ressens une sensation de frustration ? De jalousie.

Je détachai le regard de sa main qui porte une bague qu'elle tripote sans relâche.

- Vas y fuis, comme ton père.

Ces paroles me provoquèrent comme une décharge électrique au coeur comprenant qu'elle faisait allusion à ma mère.

C'était trop.

Je partis en train d'étouffer sous la pression des chuchotements à mon égare. Pourquoi ne la faisaient-ils pas dégager de ce putain endroit ?!

Je fermai la porte des toilettes derrière moi, mais pas à clé, au cas où quelqu'un oserait venir jusqu'ici, jusqu'aux toilettes destinés aux hommes. Peut-être que, elle, osera.

Mais elle ne me suivit pas et pendant une seconde je regrette de l'avoir laissé seule avec ces chiens affamés qui la dévoraient du regard.

La porte coulissa lentement et je ne sais pourquoi je tournai brusquement la tête dans l'espoir de voir ses cheveux bruns et son fin visage, mais non.

A la place cette femme au blond fade et aux grands yeux marrons. Elle ressemble presque à cette femme avec qui mon père trompait ma mère mais qui a fini par fuir elle aussi à cause des crises récurrentes de colère excessive de ce qu'elle appelait « l'homme de sa vie » alors qu'elle n'avait que vingt ans et lui bientôt quarante. Ou bien peut-être que cette garce a fuit à cause de son puissant mépris pour moi.

SilenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant