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Chapitre 14 :

Johan était là. Je ne sais pas pourquoi, mais par pitié qu'il ne vienne pas parler à Ian.

« - Jo...Johan ?

- Je suis venu te voir, j'ai plusieurs choses à te dire. Tout d'abord, je t'ai menti ce matin. Je ne suis pas juste attiré par toi, je crois que je suis en train de tomber amoureux de toi. La seconde chose, c'est que je te dis au revoir.

- Pour...Pourquoi ?

- Je ne peux pas. Je dois lutter contre ses sentiments. Je ne peux pas me permettre une telle chose.

- Reste. Ne pars pas. S'il te plaît. Je ne supporterai pas ton absence.

- Moi non plus, mais il est nécessaire de faire ça pour notre bien à tout les deux. Au revoir, Abella. »

La façon dont il m'a dit au revoir m'a glacée le sang. Il me déposa un dernier baiser sur le front et il se tourna. Je le regardais marcher jusqu'à ce qu'il disparaisse derrière la haie de la voisine. Je venais de perdre un de mes piliers.

Passage à écouter avec I'm Not The Only One.

Je m'assis sur les marches devant la maison et je m'adosse contre le mur. Je sors mon téléphone et mes écouteurs de ma poche et je mets la chanson « I'm Not The Only One ».

Je ferme les yeux et je penche la tête en arrière, soutenue par le mur. Je repense à cette époque où j'étais heureuse et insouciante. Je jouais avec mes amis avec des jouets en plastique et les mecs ne jouaient pas encore avec des cœurs. On avait beau avoir des problèmes, on ne s'en rendait pas compte. On était triste que quand nos parents pleuraient. Avant on pleurait pour du chocolat et quand on avait les genoux écorchés, maintenant on pleure pour des garçons. On faisait semblant d'être amoureux, et un jour un mec est arrivé et nous a arraché notre cœur pour le détruire en mille morceaux. Ca met du temps à tout recoller, parfois on y arrive pas. On faisait des bisous et des câlins à nos parents sans gêne, on leur racontait notre vie dans les moindres détails. Aujourd'hui, on leur ment. On leur dit que tout va bien alors qu'intérieurement notre monde est écroulé.

Aujourd'hui, on fume, on boit, on couche avec le premier venu et les filles s'habillent comme si elles allaient faire le trottoir. On fait des dépressions à 13 ans et ça continue jusqu'à ce qu'on décide de dire stop.

Je suis perdue dans mes sentiments entre Ian, Johan et...Non. Alexander est juste une distraction, rien de plus. Tout du moins, c'est ce dont j'essaye de me convaincre.

La sonnerie de mon téléphone mis en pause tout ce à quoi j'étais en train de penser. J'ouvris le message : « Abella, je suis désolé. J'ai été un vrai connard avec toi aujourd'hui. Le truc c'est que j'ai la pression en permanence. Je m'excuse sincèrement, je n'aurais pas dû te traiter ainsi. Mais toi aussi tu me dois des excuses et surtout des explications. A propos de ce que tu as dit ce matin, il faut qu'on en parle aussi. Tu ne peux pas continuer de fuir la vérité. Elle finira par te détruire. Je t'aime, ne l'oublie jamais. »

Son message me touchait beaucoup. J'hésitais avant de répondre, je doute de tout en ce moment. Je me décidai finalement à lui répondre ceci : « Ian, tu es entièrement pardonné. Et, oui, tu as raison. Tu as été un vrai connard. Je te dois des explications que je serais incapable de te donner pour le moment. Je ne suis pas prête à parler de tout ça. Peut-être de mon adoption, mais à court terme. Je doute beaucoup de mes sentiments, je suis perdue. Je vais rentrer quand tu auras lu ce message et je te prendrais dans mes bras. Toi, tu vas te contenter de m'embrasser et de m'écouter. Comme je te l'ai dit, je ne suis pas prête. »

Je retirai mes écouteurs et coupai la musique. Je me levai et j'entrai dans la maison en prenant une grande respiration. Je fis un pas dans cette atmosphère glaciale et je fermai la porte. J'avançais lentement vers le salon, duquel Ian venait de sortir. On s'arrêta et il reprit sa marche en se dirigeant vers moi. Il mit une de mes mèches derrière mon oreille et il me regardait tendrement. Je lui fis un sourire forcé et il m'enlaça. Il caressait mes cheveux et je laisser tout aller. Je pleurais et je serrais son t-shirt entre mes poings.

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