Chapitre 2 :

Mes pieds se posèrent à terre quelques minutes plus tard. Je me retournai violemment, et je fus surprise. Il était là. Mon sourire s'élargit et je lui sautai au cou tout en l'embrassant. Ian était la seule personne capable de faire disparaître cette fille sans coeur, méchante et provocatrice. Il faisait parti des deux personnes que j'aime le plus au monde. Eh oui, mes parents ne comptent pas pour moi. Depuis mes 14 ans, je suis orpheline avec des gens que je ne reconnaît plus. Ils ne sont plus les mêmes, je ne sais pas pourquoi. C'est ce jour la que mon père s'est mis à boire et être violent et que ma mère a pris un boulot pour être souvent en voyage. Et moi dans tout ça, j'ai commencé à me comporter comme une garce qui boit et fume. Mais personne n'a compris que je cherche simplement à ce que quelqu'un me voit telle que je suis vraiment. 

« - Comment ça se fait que tu sois là ?! Je ne t'ai pas vu tout à l'heure.

- J'ai supplié mes parents de venir ici. Je ne te dirais pas la raison ne pourquoi tu ne m'a pas vu, ce serait trop facile. »

Je lui ébouriffe les cheveux en passant ma main dessus et on se pose tranquillement dans un coin pour discuter. On se raconte tout ce qui s'est passé depuis qu'on s'est " séparés " de force, quand mon père a exigé qu'on parte de notre ancienne ville. Y'a des fois où j'me dis qu'il aurait dû faire militaire. 


Je rentrai à la maison après ce merveilleux moment. Bon revenons à mon caractère de façade. Je passai le seuil de la porte, sous le regard noir de mon père dans le reflet du miroir. 

« Je me fiche de savoir s'ils veulent la voir ! On l'a élevée ces 17 dernières années, il est hors de question qu'on s'en sépare maintenant ! » hurla-t-il au téléphone. Je ne comprends pas ce qu'il entend par cette phrase. J'espère qu'il est juste bourré une fois de plus et qu'il raconte des conneries tout seul, sans personne au bout du fil. Il raccrocha, et je pénétrai dans la pièce, en reprenant ce ton insolant que j'avais l'habitude d'utiliser en sa présence :

« - C'était qui ? 

- Tu...Qu'est-ce que tu as entendu ?

- Ta phrase parlant de moi et mes 17 ans, mais je pensais que tu étais bourré pour dire ça.

- Si seulement j'aurais pu l'être...Dit-il en murmurant, je n'entendis que la moitié de la phrase. 

- Hein ? Bon sinon ce soir je suis pas là, y'a une fête pour " célébrer " l'entrée en dernière année. »

Je partis avant même de lui laisser le temps de me dire " ok ". 

Je montai à l'étage pour me jeter sur mon lit. Je fixais le plafond blanc sans expression, et je commençai à penser à cette matinée bizarre. Je fis tirée de ma rêverie par mon frère. 

« - Demain matin, réveil avec quoi ?

- Avec rien du tout ! Sinon je t'accroche au poteau devant la maison toute la nuit demain soir. 

- Ouh là ! Ca rigole pas !! Ciao ! »

Je voulus lui lancer un coussin mais la porte - une fois de plus - se ferma avant que je n'en ai le temps. 


Cette histoire de téléphone avec mon père commençait à me tourmenter. Je jetai un oeil à ma montre : 15h30. Il doit faire sa sieste. Le moment rêvé pour piquer son téléphone.

Je m'aventurai dans la chambre, et cherchai son téléphone ans toute cette pagaille. Je mis enfin la main dessus, et je tombai sur la conversation avec maman. 

Sous le choc, je lâchai le portable et me précipitai en courant et en pleurant dans ma chambre. Je pris soin de bien fermer le verrou à double tour. Je m'allongeai sur mon lit, la tête dans l'oreiller, et je pleurais. Je ne pouvais plus m'arrêter. C'est le genre de nouvelle que j'aurais préféré entendre de leurs bouches.

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