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Chapitre 15 :
Les ambulanciers arrivèrent avec la police et ils entrèrent dans la maison. J'observais la scène depuis le jardin, je pleurais à chaudes larmes dans les bras de Johan. Je n'aurais jamais cru qu'un garçon comme lui, aussi charmeur et joueur pouvait avoir une âme aussi sensible. Ses bras ne valaient pas ceux de Ian, c'est sûr, mais ça me réconfortait. Il me caressait les cheveux et me promettait que tout irait bien. J'espère que c'est vrai, je ne verrais pas ma vie sans Ian. Il a réveillé des sentiments que je croyais perdus à tout jamais.
Les ambulanciers commençaient à être long pour le sortir de là. Je m'inquiétais deux fois plus que tout à l'heure, je ne veux pas qu'il meurt. Je n'en peux plus de perdre les gens que j'aime.

Les ambulanciers passaient devant nous avec le corps presque mort de Ian. Pourquoi a-t-il jugé bon de faire ça ? Tant de questions se bousculaient dans ma tête à cet instant précis. Un policier vint vers moi et me demandait de le suivre à l'intérieur pour que je lui dise ce que j'avais exactement vu.
« - Je ne peux pas y retourner. Je ne veux pas m'infliger ça.
- Bien, vous ferez une déposition plus tard dans ce cas. »
Je n'arrivais plus à regarder cette maison, même en peinture cela resterait impossible. Je me retournai vers Johan et je me blottis dans ses bras. Il me murmurait des paroles réconfortantes à l'oreille, dans l'espoir de ramener mon sourire. Un mot apparut soudainement dans mon esprit. Alexander. Je devais l'appeler, Ian est tout de même son frère. Il fera genre qu'il s'en fiche alors qu'au fond de lui il sera plus inquiet que moi. Je le connais assez pour dire ce genre de chose.

J'étais très fatiguée et submergée d'émotions. Je commençais à m'affaiblir et soudain plus rien. Trou noir.

FLASHBACK :
J'entendais ses pas se rapprocher de ma porte. Je me réfugiais alors sous la couette, mon doudou dans mes bras et mon pouce à la bouche. Je me rallonge en fixant le mur et je ferme les yeux pour faire mine de dormir. Je ne peux pas empêcher les tremblements de mon corps.
« Tu dors ? » me questionna-t-il.
Je ne répondis pas et il referma la porte. Il se dirigeait à l'autre bout du couloir et j'entendais ma mère crier. « Ne me touche pas. Ne la touche pas. Tu ne sais pas de quoi je suis capable. » dit ma mère avec un ton menaçant.
J'entendis soudainement la porte d'entrée s'ouvrir et des gens appelaient mes parents.
FIN DU FLASHBACK.

Je me réveillai, aveuglée par la lumière pointée au dessus de mes yeux pas un médecin. Je mis ma main au dessus de la lumière et je m'asseyais sur le lit. Je me souvenais alors du rêve que je venais de faire. Si on peut appeler ça un rêve, ça ressemblait plus à un souvenir. Je me demande si je ne vais pas jeter un petit coup d'œil à cette boîte.
Le docteur commençait à m'examiner et à me poser des questions. Je m'en posais moi-même, alors comment répondre aux siennes ?
Je fronçai les sourcils et une voix familière apparue dans mes oreilles. Je regardai sur le côté et je voyais Johan en train de batailler avec la dame de l'accueil pour pouvoir entrer. En l'espace de deux semaines j'aurais atterri deux fois à l'hôpital.
La dame me regardait avec son air pincé comme pour me demander si il pouvait passer. Je lui fis signe et Johan accouru dans ma chambre.
« - Tu m'a fait une de ces peurs ! J'ai cru que tu ne te réveillerais jamais.
- Désolée. »
On rigola et les souvenirs revenaient.
« - Où est ma boîte ?
- Tu veux parler de la boîte en bois avec un cadenas dessus ?
- Oui. Tu sais où elle est ?
- La police l'a trouvée sur la scène de crime et ils l'ont pris comme preuve.
- Mais ce n'en ai pas une ! Ca contient juste la vérité.
- La vérité ?
- C'est une longue histoire.
- J'ai du temps pour ça. »
Il ne perdra donc jamais une occasion d'apprendre à me connaître. C'est mignon. Ca me rappelle mes débuts avec Ian, sans compter cette nuit là bien sûr. Ian, je me demande ce qu'il en est de lui en ce moment, je voudrais le voir. Mais je ne peux pas car je ne suis pas de la famille. Alexander n'est pas venu, je ne l'aurais pas cru aussi dur envers son propre frère. Il a peut-être ses raisons. Je ne vois pas pourquoi je défendrais un gars qui ne s'intéresse qu'à mon cul.

Point de vue de Ian :

Je suis apparemment inconscient, voir mort. Je n'ai pourtant pas tenté de me tuer, pas de ce que je me souviens en tout cas. Je me rappelle avoir vu Abella passer pour aller je ne sais où, et après je me suis retrouvé suspendu dans cette maison. Je suis plutôt égoïste de penser à ce qui m'est arrivé, je devrais plutôt me soucier de mon amour. Je ne sais pas comment elle va, je ne sais pas si elle sait. Je ne peux rien lui dire car je dors. Je donnerais tout ce que j'ai pour pouvoir me réveiller et partir l'embrasser sans la laisser partir. Je l'aime tellement, elle m'a fait comprendre que la vie est courte et qu'il faut en profiter. Je suis loin d'être philosophe mais une chose est sûre : la vie ne vaut pas la peine d'être vécue.

Je ne sens plus mon corps, j'ai l'impression d'avoir de la barbe à papa à la place de mes jambes et de mes bras.
J'entends les infirmières et les médecins parler, mais je suis conscient seulement dans mes pensées. Un grand bip se fait entendre, comme ces quelques mots d'une infirmière : « Nous le perdons. »
Est-ce la fin pour moi ?

Point de vue de Johan :
Abella me racontait en détail ce qu'elle avait retenu de son adoption. Moi qui n'est pas vraiment de cœur, j'avais de la peine pour elle. Je sentais qu'elle allait pleurer, alors je lui dis qu'elle pouvait prendre son temps.
Abella est différente des autres filles, elle a une âme, un cœur. Et moi, je en suis qu'un con qui lui court après alors qu'elle mérite mieux. Un mec comme Ian. A vrai dire, je suis jaloux. Je me suis toujours promis de ne jamais tomber amoureux, mais je n'ai pas su me retenir cette fois-ci.
Abella n'est pas la fille que j'imaginais, elle n'est pas désagréable et elle est généreuse. Je me demande ce qui a bien pu la faire changer comme ça.

Notre conversation se fit interrompre par un officier de police. Je devinais que c'était à propos de la boîte, et je m'éclipsai pour lui laisser un peu d'intimité.

Point de vue d'Abella :
Johan s'en alla, et je voyais un regard inquiet et suspect sur le visage de l'officier. Il tenait la boîte dans ses mains, sur lesquelles ses veines ressortaient tellement il la tenait fort.
« - Il me semble que cela vous appartient, n'est-ce pas ?
- Euh...oui. Quelque chose cloche ?
- A dire vrai, oui. Nous avons jeté un coup d'œil à la boîte, et elle contient de nombreuses informations sur un criminel que nous recherchons depuis plus de quinze ans. Il s'agit là de votre père.
- Cri...Criminel ? »
Ma voix devenait toute pâteuse, et les mots ne sortaient plus. Un criminel ? Il faut vraiment que je regarde le contenu de cette boîte.
« J'ai trouvé cette lettre, qui a été adressée à votre autre père et mère il y a trois ans. Vous devriez y prêter attention. »

Les mots étaient écrit vraiment petit et recouvraient le recto/verso de la page. Je démarrais la lecture, avec beaucoup d'appréhension.

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