16

11 1 0
                                    

Chapitre 16 :

J'entamais la lecture quand le policier fut parti. Je respirai un bon coup et je me jetai à l'eau :

« Ma chère enfant, si tu lis cette lettre c'est que tu es fin prête à accepter la vérité. Tout d'abord, tu dois savoir que je suis ton père. Ton adoption a été du à un gros problème que j'ai causé. Il y a onze ans de cela, j'ai découvert que ta mère avait une liaison avec mon patron. Je n'ai pas eu le courage d'être un homme et d'aller parler à mon patron et à ta mère. J'ai utilisé la violence... »

Tous ces mots remplis chacun d'une telle haine et d'une telle tristesse racontait une histoire sordide. Je ne pouvais pas croire que je venais d'une famille contenant une cruauté si intense. J'avais honte, peur, j'étais perdue.

Je n'arrivais pas à continuer de lire, alors posai la lettre sur la table de nuit. Je m'enfonçai dans l'oreiller et je mis mes mains sur mon visage.

Pour me changer les idées, et surtout pour savoir où en est l'état de Ian, je sors du lit et je marche difficilement car ma tête tourne et j'ai l'impression que tout est trouble autour de moi. Je me raccroche à une barre située sur le mur et une infirmière vient m'aider :

« - Mademoiselle, vous ne pouvez pas marcher sans être accompagnée, vous êtes bien trop fragile pour ça.

- Alors emmenez-moi voir Ian, s'il vous plaît.

- On ne vous a rien dit ? Ian a fait une rechute, on l'a donc plongé dans un coma artificiel. »

Je perds carrément l'équilibre. Son état était donc si grave que ça, au point de devoir le plonger dans un coma. Je voulais être dans ses bras et ne pas le lâcher, je voulais être à ses côtés. Cette chaleur et cette sécurité qu'ils dégageaient, ce bonheur qu'ils apportaient.

Je me retrouvais au sol, tout en haletant je tapais sur le mur. Qu'est-ce que j'ai fait pour qu'une personne me veuille autant de mal ? Est-ce une malédiction génétique ?

Dans la tête de Ian :

Alors ça fait cet effet là de mourir. Mes pensées étaient la seule chose qui ne me ferait pas faux bond. A vrai dire je pensais à Abella. Je ne pensais qu'à elle, elle me manque tellement. Une fois de plus j'ai tout gâché avec mes propos infondés. Je m'en veux tellement.

Si je pouvais, je me réveillerai sauf que je ne peux pas, j'ai manqué de mourir deux fois.

Dans la tête d'Abella :

Johan m'avait remise au lit après mon petit pétage de plomb. Je ne sais pas ce qui m'a traversé l'esprit, mais je n'hésiterais pas à recommencer si l'occasion se présentait à nouveau.

Johan me déposait un baiser sur le front et s'apprêtait à partir mais je l'en empêchais en attrapant sa main. Sa main était au creux de la mienne et on se regardait attentivement sans se quitter du regard.

« Je suis vraiment désolé Abella, malgré la situation je suis forcé de partir. »

Pendant un instant, j'ai espéré qu'il me dise qu'il reste. Mais non. Il veut vraiment couper les ponts. Eh bien qu'il le fasse, il veut jouer il va jouer. En revanche, ce qu'il ne sait pas c'est que quand je veux obtenir victoire je l'ai toujours. Je n'arrive vraiment pas à le cerner, un coup il est dragueur, un coup il joue le playboy et un coup il joue l'insensible. Il est plutôt bizarre dans son genre. Il ressemble un peu à Alexander. Lui, il est aussi attentionné, mais il ne fat jamais se mettre en travers de son chemin. En parlant de lui je dois lui parler.

Une semaine plus tard :

Les jours étaient passés à la vitesse du vent, je n'ai rien vu passer. Ian était toujours dans le coma, Johan avait déserté, Charlie était clouée au lit avec la grippe, Alexander ne donnait plus signe de vie et moi j'étais seule.

Les médecins ne sont pas sûrs que Ian se réveillera mais ils gardent espoir.

Je squattais chez Alexander qui m'avait donné une de ses clés, j'espérais le voir passer le seuil de cette porte un jour.

J'étais assise dans le canapé en face de la lettre qui me narguait. J'avais tellement envie de connaître la vérité, mais j'en avais aussi peur. Que faire ?

Je me levai pour ne plus avoir envie de lire cette lettre et je sortis prendre l'air. Je retournais à l'hôpital en espérant que Ian soit réveillé.

J'arrivai devant l'immense bâtiment et j'entrai en poussant la porte. Je faisais le chemin habituel vers la chambre de Ian et j'apercevais deux ou trois infirmières auprès de lui. Je voulus entrer mais on me l'interdit. Je m'assis sur un de ses sièges inconfortables de la salle d'attente et je pris un magazine que je feuilletais. Je jetais un œil de temps en temps à la chambre de Ian. J'attendais depuis une heure et je n'avas toujours pas le droit de venir. Je m'inquiétais sérieusement. Il a de graves séquelles, oui, mais de là à m'interdire de lui rendre visite c'est alarmant. Je me fais beaucoup de soucis pour lui. J'aurais voulu lui dire à quel point j'étais désolée de l'avoir traité comme un chien. Je n'aurais jamais du lui dire la vérité d'un seul coup, faut voir là où ça l'a mené.

Trois heures, il ne fait pas trop abuser non plus. Je commençais à m'impatienter alors j'entrai dans la chambre malgré les avertissements.

« - Est-ce que je pourrais savoir pourquoi je n'ai pas le droit d'être ici ?

- C'est confidentiel, seule la famille peut savoir. »

Mais merde, Alexander où es-tu ?!

Je pars en colère de l'hôpital et je repars chez Alexander pour récupérer ma lettre. Ma lettre qui soit dit en passant risque de se retrouver dans une poubelle.

Je me garais sur le parking et je sortais de la voiture en traînant mes pieds. J'ouvrais la porte de l'appartement et je voyais Alexander, assis sur une chaise, ma lettre devant lui avec un air méconnaissable.

« - C'est quoi cette lettre ? Et c'est quoi cette histoire de meurtre ?

- Cette lettre c'est ma vérité. C'est mon histoire. Je ne l'ai pas lue en entier, je n'en avais pas le courage.

- Tu devrais. Dit-il sèchement.

- Je le ferais tout à l'heure. Tu sais ce qui arrive à Ian ?

- Plus ou moins, commences déjà par lire la lettre, tu ne peux pas encaisser tout ça d'un coup. »

Il se leva et partit dans sa chambre en claquant la porte. Moi, je restais dans la salle à manger et je continuais ma lecture...

La suite vous a plu ? 

InsideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant