Après avoir passé ce moment ensemble, Hamdan avait fini par accepter qu'il devait laisser Maty partir et revenir de son plein gré s'il voulait la garder. Depuis cette matinée passée entre les deux amoureux, les choses s'amélioraient progressivement. Maty gagnait en liberté : elle disposait d'un ordinateur, d'un accès à Internet et pouvait communiquer librement avec sa famille et ses amies. Maty avait expressément demandé à son grand-père de ne rien révéler à son père, car elle avait des soupçons sur son implication dans toute cette situation, même si une partie d'elle-même refusait d'admettre que son père aurait pu vouloir sa mort.
En ce qui concerne ses amies, elle était étonnée. Toula, Marie et Rokhaya avaient traversé toute une gamme d'émotions : le choc, la joie, la tristesse et enfin la colère. Bien évidemment, Maty n'avait pas révélé toute l'histoire, elle avait gardé la partie sur les enchères pour elle. Pour l'instant, elle leur avait promis de partager les détails à son retour, car maintenant Maty en était certaine : elle rentrerait bientôt chez elle.
Maty s'ennuyait depuis le matin. Elle était restée assise dans la salle de coiffure pendant des heures, ne pouvant plus supporter d'etre assise. Elle avait finalement décidé de faire une pose avec la coiffeuse que Hamdan avait fait venir du pays voisin car il était impossible de trouver une coiffeuse afro à Al Zabel.
Descendant les escaliers, elle se mit à chercher Hamdan du regard. Elle s'adressa à la première domestique qu'elle croisa, qui lui indiqua que le Roi se trouvait dans le grand Hall. Sans poser plus de questions, Maty se dirigea vers cet endroit. Pourquoi faisait-elle cela ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Tout ce qu'elle voulait, c'était le voir, même si sa coiffure était à moitié terminée.
Comme prévu, le roi se trouvait dans le grand hall avec son conseiller. Maty arriva juste à la fin de leur conversation, lorsque le conseiller du roi lui remit une enveloppe et prit congé en s'inclinant. Autour d'eux, les gardes royaux et les domestiques vaquaient à leurs tâches à proximité.
"Hamdan," l'appela-t-elle.
"Oui, princesse."
Elle appréciait quand il lui donnait ces petits surnoms. Elle ne le montrait pas ouvertement, mais elle les aimait beaucoup.
"Que fais-tu ?" demanda-t-elle.
"Rien qui puisse t'intéresser," répondit-il.
Maty fit une moue avant de répliquer, "Donc, je suis tellement bête que je ne pourrais pas comprendre !"
Hamdan éclata de rire, puis répliqua, "C'est exactement ça."
Maty afficha un air outré, dramatique, en plaçant sa main devant sa bouche. "Hamdan, mon Dieu." " non mais tu veux te battre en faite"
"Très chère, vous êtes une princesse," commença-t-il.
"Quoi, tu doutes de mes compétences ?" répondit Maty, légèrement piquée.
"Mais non, j'ai juste peur que tu te casses un ongle," plaisanta-t-il.
Maty se mit en position de combat, poings levés en l'air. Les domestiques étaient intrigués, ne sachant pas si cette situation allait dégénérer.
Hamdan rit. "Sérieusement, tu ne vas pas pleurer quand je vais te soulever en l'air ?"
"Tu ne vas rien me faire," répliqua Maty avec assurance.
"Vraiment ?"
Maty lança le premier coup, pas très puissant mais bien placé pour viser le ventre du sheikh. Le sheikh resta interloqué une petite seconde avant de reprendre ses esprits.
"Tu es d'humeur joueuse, d'accord, on va jouer," accepta-t-il.
Hamdan prit son élan et se précipita vers Maty, qui ne l'attendit pas, sachant qu'elle avait perdu d'avance face à l'élan du roi. Sa course ne dura pas longtemps, car en quelques enjambées, Hamdan souleva Maty du sol, la portant comme un sac de pommes de terre, et lui infligea deux petites fessées, plus pour son propre plaisir de la taquiner que pour lui faire mal.
"Tu triches, Hamdan, laisse-moi descendre," dit Maty entre deux rires et trois reprises de souffle.
"Tu abandonnes déjà ?" demanda-t-il en souriant.
"Non, je n'abandonne pas, tu triches !" répondit-elle avec détermination.
"Es-tu bien sûre ?" insista-t-il.
"Oui !"
Hamdan la reposa doucement et lui dit, "D'accord, vue que tu ne veux pas t'avouer vainque alors je ne te dirai pas que j'ai un billet pour le Sénégal et un passeport !"
Maty n'en croyais pas ses oreilles, " non tu te moque de moi!
Hamdan lui tendit l'enveloppe. "Allez, ouvre-le !" avait-il encouragé. Comme il l'avait annoncé, elle découvrit un passeport d'Al Zabel, portant son nom, ainsi qu'une autorisation de vol prévue dans deux jours. Un frisson de joie parcourut tout son corps à la vue de ces documents. Elle leva les yeux vers Hamdan, son visage s'illuminant d'un mélange de surprise et de gratitude.
"C'est vraiment vrai ?" demanda-t-elle, presque incrédule.
Hamdan hocha la tête avec un sourire attendri. "Oui, princesse."
Les larmes de joie commencèrent à perler aux coins des yeux de Maty. Elle laissa tomber l'enveloppe pour sauter dans les bras du sheikh, l'étreignant avec une ferveur qui exprimait sa gratitude et sa joie immenses.
"Merci, merci mille fois !" s'écria-t-elle.
Hamdan la serra contre lui, caressant doucement ses cheveux. Pour lui, cela représentait une grande démonstration d'amour, mais aussi une angoisse profonde quant à la possibilité qu'elle ne revienne jamais.
Cependant, pour Maty, c'était bien plus qu'un simple passeport. Elle essuya ses larmes de joie et lui fit un sourire, tout en sachant à quel point cela lui coûtait de la laisser partir. Hamdan venait de lui montrer qu'il l'aimait profondément et qu'il comprenait ses besoins et ses désirs. Il avait reconnu son humanité à part entière.
Pourtant, Maty se trouvait toujours dans l'incapacité de lui promettre son retour. Hamdan le comprit et répondit par un doux baiser sur son front.
Puis, Hamdan remarqua que Maty n'avait pas terminé de se faire coiffer. Il lui sourit et dit : "Tu n'as pas fini tes cheveux."
"Non, mais j'y retourne. C'est de ta faute, tu sais !" taquina-t-elle.
"Mais je n'ai rien fait," répliqua-t-il en riant.
"Oui, c'est ça." C'est ainsi qu'elle retourna dans la salle de coiffure, le sourire indélébile sur les lèvres, pour enfin terminer sa coiffure.
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Il était une fois, un prince
Roman d'amourSa passion intellectuelle est la poésie, c'est aussi un athelete, un militaire et beaucoup d'autre chose. Au yeux du monde, il coule de belles jours, il a la belle vie. Mais pour dire vrai cette homme ou ce prince est au bord du gouffre, mais un obj...