Chapitre 31 War of Hearts

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P.o.v Elisabeth

La vie est comme un immense jeu, dans lequel vous n'êtes qu'un simple pion, chaque choix que vous faites vous amène à une conséquence bonne ou mauvaise, et vous devez simplement l'accepter parce que vous n'avez pas d'autres solutions. La vie est une garce et elle aime vous le rappeler aussi souvent qu'elle le peut. J'ai toujours pensé que le karma existait, et qu'il savait s'occuper des gens, que ce soit pour les récompenser ou les punir. Et je ne sais pas ce que j'ai fait dans mes vies précédentes, mais je devais être une sacrée connasse pour que dans celle ci le karma s'acharne autant sur moi.

J'ai toujours espéré que la vie serait plus clémente avec ma famille. Que chacun de nous serait enfin heureux à la hauteur de ce qu'il mérite. Que le bonheur frapperait de nouveau à notre porte. Faut croire que les vœux ne sont pas toujours fait pour ce réaliser.

Quand mon père est mort j'ai cru que mon monde ne retournerait jamais dans le bon sens. Pour une enfant de l'âge que j'avais, perdre mon père a été l'épreuve la plus dure que j'ai eu a affronter, celle qu'aucun enfant ne devrait avoir à vivre au cours de sa vie. Encore moins à un âge aussi jeune, quand on a encore besoin de son héro pour chasser les monstres qui ce cachent sous son lit ou dans le placard de sa chambre. C'était le pilier de notre famille, celui qui était notre roc à mes frères et moi, celui qui pouvait tout affronter pour nous. Il ne m'a jamais appris à faire du vélo, il ne sera jamais là le jour de mon mariage, ou lorsque que j'aurai des enfants. Ils ne vivra jamais les plus grandes étapes de ma vie avec moi. Ma mère n'a plus jamais rie aussi fort que quand il était là. Nous étions bien trop jeune pour avoir à vivre ça, Luis avais vingt ans, Tom en avais quinze, Matt treize et moi seulement dix. 

Je me rappelle de ce jour là comme si c'était hier, je rentrais de l'école et la famille Leclerc devait venir passer l'après midi avec nous, quand je suis arrivé la maison était si calme personne ne parlait, et puis la sonnette de l'entrée a raisonné dans la maison et le vent glacial qui s'est emparé de nous tous me glace encore le sang aujourd'hui. Je me souviens encore de Luis entrer dans ma chambre, je revois son visage fermé, la façon dont il s'est assis à mes côtés, la douceur de sa main dans la mienne. La façon dont sans qu'il ne me parle j'ai compris ce qu'il se passait. Je pense que quand il arrive quelque chose à un membre de votre famille vous n'avez pas besoins de mots pour le dire, vous le ressentez au plus profond de vous. Luis n'a pas eu besoin de mettre des mots sur ce drame je l'ai ressentis au plus profond de moi.

Je me souviens du cri déchirant de ma mère, je crois que ce n'est pas un son que je pourrais oublié un jour, je crois que mon cœur a arrêté de battre pendant quelques secondes avant que mon cerveau ne se mette en pilote automatique. Les médecins nous ont dit qu'il n'avait pas souffert et que l'on n'aurait rien pu faire, il s'est simplement senti mal, une énorme migraine, puis il s'est arrêté sur le bas côté. Et avant de pouvoir dire ouf il s'était endormi pour ne plus jamais se réveiller.

Les jours qui ont suivi l'annonce de sa mort ont été rythmé de la même façon, mon frère m'accompagnait à l'école, et à la sortie de l'école je refusais de partir lui répétant "Je vais attendre papa il va forcement venir me chercher " Comment expliquer à une petite fille de dix an que son papa ne sera plus jamais là pour la rattraper, qu'il n'essuiera plus les larmes sur ses joues. Qu'il ne soignera plus jamais la douleur de son cœur ?

Luis a toujours été celui de nous qui est resté le plus fort, obligé d'assurer la protection de notre famille à la place de notre père. Tom s'est renfermé sur lui même, devenant l'homme insensible qu'il est aujourd'hui, Matt lui a essayé d'apporter la joie là où il le pouvait. 

Quant à moi, malgré tous les effort de mes frères pour que la mort ne pourrisse pas mon cœur, j'ai malgré eux sombré sans pouvoir me retenir aux branches que l'on mettait sur mon chemin. Je pense que l'adolescence n'est déjà pas une période facile pour personne mais quand vous en voulez à la terre entière c'est encore pire. J'ai fait vivre un enfer à ma famille, j'en voulais aux vivants d'être encore en vie.  

Choose between love and hateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant