Chapitre 17

2.2K 511 3
                                    

Je regagne ma chambre et enfile un pyjama, quelqu'un frappe à ma porte. J'ouvre la porte sur Keanan, Phil nous filme. Je le laisse entrer, il me tend une bouillotte de glace pour ma pommette. Je l'applique quelques minutes pour ne pas avoir d'hématome. On s'assoit sur le lit, en se fixant avec désir, mais la caméra, braquée sur nous, nous rappelle à l'ordre. On reste neutre.

— Tu es magnifique en brune.
— Tu as remarqué?
— Oui.

Il décale une mèche de mon visage, je suis envahie de frissons, ce regard-là ne trompe pas, je lui plais. Il peut être un très bon acteur, mais quand il me fixe ainsi, je pourrais me laisser aller dans ses bras et mettre de côté toutes mes peurs.

— Tu as choisi tes deux prétendantes pour le voyage?
— Ça se pourrait.

Tout en fixant mes lèvres. Sa voix est douce, sensuelle, je fonds.

— Tu ne crains plus la concurrence?
— Prouve-moi que je n'ai rien à craindre.

Il sourit, son sourire finit de m'achever. Il se mord la lèvre inférieure, je l'attire à moi. Je ne peux pas résister plus longtemps.

— Toi, tu dégage!

Phil s'exécute et quitte la pièce. Je le pousse à s'allonger sur le lit, je me pose à califourchon sur lui, il caresse mes cuisses, je ferme les yeux pour en apprécier les sensations. Il me ramène à lui pour m'embrasser avec fureur, nos langues virevoltent dans tous les sens, nos dents s'entrechoquent, par l'envie. Je sens ses mains soulever mon t-shirt et le jeter au sol. Je suis en sous-vêtements. Il me renverse et se positionne entre mes cuisses. Ses mains me caressent et remontent doucement vers ma poitrine. Je croise mes mains sur mes seins.

— Je ne te ferai pas de mal.

Je m'écroule en larmes, il se décale et m'attire à lui. Il me caresse le dos, je finis par sortir de cet état de choc. Je récupère mes facultés et je m'endors épuisée par tous ces chamboulements.

Quand je me réveille, il dort profondément à mes côtés, collé à moi, son bras autour de ma taille. J'ai passé une merveilleuse nuit, je ne me suis pas réveillée une seule fois. Ça ne m'était pas arrivé depuis des années.

— Bonjour.
— Bonjour Keanan.
— Bien dormi?
— Très bien.
Je souris timidement.

Les caméras ressurgissent avec Steve comme maître d'orchestre.

Jason ! Je veux que tu fasses un coiffé-décoiffé avec sa tignasse. Les deux doivent paraître avoir passé une nuit torride. Vous deux, vous faites sauter le haut de vos vêtements, vous ne gardez que le bas.

— Je ne l'ai pas baisé! Donc va voir ailleurs si j'y suis.

Les téléspectateurs n'y verront que du feu.

Je suis spectatrice de leurs échanges. Pour qui je passe dans cette émission? Une fille qui couche avec son prétendant dans l'espoir d'obtenir une couronne supplémentaire. Les idées de Steve sont loufoques.

— Ça sera aussi sans moi Steve!

Steve semble fâché, il me regarde avec colère. J'essaye de garder mon assurance. Je ne veux pas lâcher du lest sur cette scène, je me suis assez donnée en spectacle. J'essaye de vivre cette expérience le plus honnêtement possible. J'accepte de refaire des scènes, qu'il nous coupe pour tout et n'importe quoi. Mais là, ça porte à mon intégrité.

Bien, mais tu seras sanctionnée. Tu es retirée de la liste pour le voyage.

Keanan intervient.

— Tu ne peux pas faire ça Steve, c'est une des favorites!

Rien à foutre. Allez vous autre on remballe.

Ils sortent de ma chambre, je suis enragée, si on ne se soumet pas à ses volontés, on est sanctionné pour nous pousser à être docile. J'ai dû renoncer à un merveilleux week-end en compagnie de Keanan, je vois rouge.

Keanan sort du lit, tout aussi frustré.

— Je vais aller lui parler.

Il quitte la chambre, je me jette en arrière, ce programme est pire que tout. Je dois absolument lire leur contrat. Je ne veux pas avoir d'autres mauvaises surprises. Je demande à la production une copie. Nous sommes coupés du monde, mon téléphone a été confisqué. Je n'ai pas accès a mes mails où toutes autres sources d'informations.
Je rejoins la salle commune pour le petit-déjeuner, les dramas de la veille sont dans tous les esprits et dans leurs bouches. Une d'entre elles, Louane vient vers moi.

— Holly, je voulais enfin euh m'excuser.
— Pardon?
— Oui, tu sais pour tout ça. Je pense que tu es une chic fille.
— Merci. J'en prends note.

Elle retourne finir son petit-déjeuner, je ne compte pas me laisser amadouer. C'est encore un de leurs plans machiavéliques. Elles savent que j'ai perdu la veille mon alliée. Je vais jouer à leur jeu.

— Louane.

Elle relève les yeux, je souris.

— Ça te dit de t'asseoir avec moi?

Elle hoche positivement la tête. Je vais me servir d'elle.

Fame Où les histoires vivent. Découvrez maintenant