Chapitre 42

2.5K 397 43
                                    


Si loin de toi...















Oumou Kalsoum Sy

Je ne saurais dire combien de cris j'ai poussé ni à quel point mes larmes ont coulé.

J'ai fini par poser ma tête prêt de son cœur que je ne sentais presque plus.

J'ai l'impression que tous mes rêves me sont arrachés à cet instant précis. Je suis la seule et unique responsable de cette situation. Si je n'avais pas eu l'idée stupide de venir ici pour sentir sa présence grâce à son odeur alors on en serait peut être pas là. Je veux que mon cœur s'arrête progressivement comme le fait le sien en ce moment.

Je ne sais pas quoi faire alors je le regarde mourir.
Les grondements du moteur de Ahmada me redonne espoir mais à quel fin si il n'est pas en mesure de le sauver ?
Il s'approche très rapidement de moi, je le regarde sans pouvoir décerner les traits de son visage. Mes larmes ont fait que j'ai le regard flou.

_ Lève-toi Oumou Kalsoum.

Je le fais aussitôt car j'ai sentie dans sa voix bien plus que de la peur. Il est calme tout mon contraire et je sens qu'il essaye de se maîtriser. Je passe mon vêtement sur mes yeux pour mieux y voir et les manœuvres de Ahmada me redonnent espoir.

_ Ça fait combien de temps ?

_ Je ne sais pas.

Je réponds la voix tremblante alors qu'il me tend son cellulaire.

_ Appel Falilou.

Je recherche le numéro de ce dernier mais mes yeux sont rivés sur les mains de cet homme. Il posa deux doigts sur son cou pendant un temps puis sur son torse. Il ôte précipitamment son t-shirt puis le déchire. Il pose les deux bouts sur chacune de ces plaies en y exerçant une forte pression.

_ Aide-moi à arrêter l'hémorragie.

Je mets le téléphone sur haut parleur avant de mettre toute ma force sur la tâche demander.

_ Allô...?

_ Je veux une ambulance à la villa dans dix minutes.

_ Tu sais bien que...

_ Si tu tardes trop..il va mourir.

Je crois Falilou a vite compris le message. J'essayais de toutes mes formes d'exercer la pression nécessaire mais ça ne semblait pas suffisant. Il m'aide alors a le maintenir.
Au bout d'un moment, il m'ordonne de le regarder comme pour me mettre en garde.

_ Maintenant je vais le mettre en PLS, je veux que tu appliques toute la pression dont tu disposes sur les deux blessures.

C'est compliqué pour moi de suivre mais je fais de mon possible. Il le met alors en Position Latérale de Sécurité en quelques secondes.
Il me laisse là attendant l'arrivée de l'ambulance pour aller voir l'autre homme. Ça ne m'a rien fait de le voir ainsi, je ne ressentais ni de la haine ni de la pitié pour lui. Je regarde pourtant mais il n'a fait que poser ses deux doigts sur son cou puis plus rien. Je n'ai pas besoin qu'il me fasse un dessin pour savoir qu'il est mort.

À ma grande surprise je vois l'ambulance qui déboule de nul part. Quand il a dit dix minutes, je me suis dit que c'est impossible mais voilà Falilou.
Il resta figer plusieurs secondes durant avant de sentir un projectile de la part de son frère.

_ Aide-moi, il n'y a pas de temps à perdre.

Falilou sort le brancard de l'ambulance avant de se diriger vers nous. Il le dépose assez prêt de lui pour ne pas avoir à trop le soulever.
Je ne sens plus mes mains. Je me contente de les regarder faire sans savoir où j'en suis. Lorsqu'ils l'ont soulevé je suis restée à genoux sur le sol incapable de bouger d'un seul mettre sans tomber. Je les regarde le mettre dans la voiture et mon cœur se déchire.

La proie du diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant