After 3

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Fatéliku nexna téy....
































Ahmada Mbaye

C'est aujourd'hui que je peux penser au passé et oser sourire. Ce fut dur ! Ça m'a fait mal, ça m'a tant blessé. Sous la pluie ou le chaud soleil personne pour me couvrir ou me réchauffer, je me suis soutenue. Je suis sortie de la galère. Elles faisaient et je pardonnais, il faisait et je pardonnais. Aujourd'hui je dis juste... Alhamdulilah !

Aujourd'hui ils ne peuvent plus lever les yeux pour me regarder.  Mais moi si et je peux être fierté. À ce moment là, mon esprit l'avait prévenu mais je ne voulais écouter.

C'est à l'âge de 12 ans que j'ai perdu mes parents. Allah les a repris l'un après l'autre sans me demander mon avis, c'est ce que je me disais à l'époque. Je pensais fermement qu'il devait me demander mon accord. J'y croyais fermement. Dans ma tête, les parents sont la propriété des enfants, ils étaient là pour eux et en aucun cas ils ne devaient partir sans leur accord. C'est ce que j'ai toujours vécu avec mes parents. Ma maman, m'aimait beaucoup, pour ne pas dire énormément. Je suis unique fils.

Dans mon village, c'était le devoir d'une femme que d'avoir beaucoup d'enfants. Et ma mère malgré sa beauté, sa bonté restait pour les villageois une femme aux mauvaises racines. Elle n'avait pas la paix dans son ménage parce qu'elle n'avait qu'un fils. J'étais un petit rejeton dans les rues. Du haut de mes onze ans je comprenais parfaitement cela. Mais une seule chose me rassurait. Une seule chose avait le pouvoir me rendre heureux, mon père. Il est de ces hommes sur qui Allah a une main posée. Il en a juste fait des hommes bons. Et mon père faisait parti de ces hommes là.

Il levait jamais les yeux pour regarder les gens. Sa parole toujours tenue. Son cœur à ma maman. Il ne l'a jamais blessé, jamais devant mes yeux. Je l'avais posé sur un piédestal. Il aimait tellement ma mère que ce n'est que chez lui que j'ai vu ce genre avant de rencontrer ma femme. Moi sous la pluie ou sous le chaud soleil personne n'était là parce qu'il n'était plus là, mais pour ma mère il a toujours était là. Il aurait parcourue la terre tout entière pour donner mille fils à ma mère si elle lui avait demandé.

Si je n'étais pas avec ma mère alors j'étais avec lui. On avait notre petit bonheur, qui ne reviendra jamais. Chez moi j'avais le soleil, la lune et...j'étais l'étoile. Et tous ces gens dehors, aux mauvaises langues étaient des nuages gris. Aux hommes le minimum suffit mais une femme est sensible à l'écoute de ces congénères et ma mère ne faisait pas exception. La dame qui s'occupait des accouchements dans notre village lui avait pourtant dit qu'un autre bébé lui sera fatale mais elle n'a rien écouté. Elle donnait énormément d'importance aux dires des autres c'est ainsi qu'elle a pris la décision d'avoir un autre enfant. Mon père n'était pas au courant de cet éventualité, il n'en savait rien.

Ma mère porta celle que père nomma, Halimatou Sadiya comme maman, pendant Sept mois. Elle qui avait tant tenue à mettre au monde un autre enfant n'avait même pas eu le temps de poser les yeux sur elle. Notre lune s'en est allée pour toujours en donnant naissance à ma petite lune. Et mon soleil s'est éteint de tristesse. Je n'avais jamais vu de la tristesse sur le visage de mon père avant la mort de maman. Il n'avait fait que nommer sa fille. Jamais, il n'est arrivé à la tenir plus d'une minute dans ses bras. Elle avait les yeux de ma maman. Et ses yeux père n'arrivait à y poser les siens sans que ses larmes ne le trahissent.

Il est mort de tristesse.

Il n'avait pas une seule fois pensé à moi. Il n'avait fait que penser à son amour, à la rejoindre et aujourd'hui plus qu'un autre jour je suis convaincu qu'il a demandé la mort en prière.

La proie du diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant