La proie du diable

Chapitre 20

Tourments.

Oumou Kalsoum

Quelques jours sont passés et durant ces quelques jours je n'ai cessé de me repentir. Le mensonge est certe détestable. Je crains Allah plus que tout alors lui désobéir pour cet homme est certe un acte blâmable. Cet homme incarne le shaytan parce que seul lui nous pousse ainsi à la désobéissance. J'ai des regrets certe, j'ai beaucoup de regrets mais je reconnais quand même que je ferais n'importe quoi pour mes parents. IL est le grand pardonneur et je n'ai cessé de lui demander de me pardonner.

Tout ne se passe pas forcément comme je l'avais imaginé. Mes parents m'en veulent, mon père sait parfaitement bien que je n'ai pas dit la vérité et depuis il ne se limite qu'au strict minimum avec moi. Il sait parfaitement bien qu'il y'a quelque chose qui ne va pas toutefois il se retient d'en parler avec moi au risque de me mettre dans l'embarras. En même temps, il me tient loin de lui, moi qui pourtant était si proche de lui encore plus que de ma mère. Je souffre de cette situation et la simple réflexion qu'elle est de la faute du diable me met hors de moi.
Il a bouleversé ma vie à tel point que je ne fais plus que pleurer durant mon temps libre.

Je n'ai pas dormi aujourd'hui encore, à cinq heure j'étais déjà prête attendant ma mère. C'est notre rituel à nous, père peine à y aller à chaque fois mais pas nous. On se rend ensemble chaque Fadjr à la mosquée. J'avoue que retrouver cette habitude me fait énormément de bien toutefois le trajet n'est plus aussi animé qu'avant. Elle se contente juste de ma compagnie sans dire un seul mot.
Aujourd'hui je suis à bout, ce silence ne réussi à aucune de nous.

_ Néné ?

Elle n'a rien dit. Je l'appelle alors une deuxième fois, toujours rien. Il m'a fallu un temps pour me rendre compte qu'elle pleure. Et soubhana'allah sur le moment j'ai cru avoir fait pleurer ma mère jusqu'à ce qu'elle me prenne dans ses bras.

_ Pardonne-moi Oumou Kalsoum, Pardonne-moi !

_ Mais... Mais pourquoi ?!

_ Jusque là je n'ai rien dit parce que j'en suis incapable. Incapable d'entendre la vérité de ta bouche au risque de nous faire du mal à toutes les deux.

_ Mais maman...

_ Je sais que tu n'as pas dit la vérité au commissaire et je ne sais pas pourquoi. Ces hommes t'ont arraché à nous pendant assez longtemps pour que tu en récolte des plaies qui n'ont pas encore cicatrisé. Je ne veux pas savoir ce qu'ils t'ont fait ça se voit dans tes yeux, ta peur. Depuis ton retour tu n'as pas souri, pas une seule fois. J'ai peur ma fille, peur de n'avoir pas été une bonne mère, une mère capable de protéger sa fille contre vent et marée. Pardon.

Je ne sais pas quoi dire à cette femme unique, ma mère.. mon tout. Je pleure tant ses mots mon touchés. Pendant que moi je pensais qu'elle m'en voulait pour mon mensonge, elle s'inquiétait juste de mon bien-être. Et par Allah aucune maman au monde n'aurait pu m'élever aussi bien qu'elle l'a fait. C'est en la voyant faire que je suis devenue cette jeune femme.

_ Tu es la meilleure maman du monde, m'en doute plus jamais habiba

Elle a remarqué que je ne souri plus. La raison en est que je suis constamment entrain de penser à la possibilité qu'il revienne. Comment puis-je sourire quand je sais que la police enquête sur ce qu'il n'est arrivé pendant que le responsable m'a promis une agonisante souffrance si je parle. Toute cette histoire autour de ma personne me fait oublier de sourire de temps à autre.
Ma mère c'est comme la lumière de la lune dans la nuit tombe.

_ C'est à moi de te demander pardon. J'ai menti maman c'est vrai.. mais...

_ Je sais que.. tu ne feras jamais une chose qui va à l'encontre de tes convictions sans raison valable. Et si tu ne peux pas m'en parler alors ne le fait pas ou prend le temps qu'il faudra, je serais là pour t'écouter, n'hésite pas !