La proie du diable

Chapitre 35

À toi.

Oumou Kalsoum

On vient de se poser sur le salon. Cela fait environ une heure que nous sommes rentrés. Lila et Falilou sont rentrés ensemble, à bord de l'une des motos et nous à bord de l'autre.
Cette fille a réussi à me mettre dans la tête des choses auxquelles je ne devrais pas penser normalement.

_ Il y'a un soucis ? Lila t'a dis quelque chose ?

Parfois je me dis que cet homme lit en moi comme dans un livre ouvert. En même temps, on a pas besoin d'être très perspicace connaissant bien Lila.

_ Elle a dit des choses oui mais ce n'est pas cela qui m'inquiète.

_ Qui a-t-il alors ?

_ J'ai essayé de t'en parler ce matin mais c'était difficile. Je n'arrive pas à penser à autre chose.

_ Tu l'as connais bien Hafsa ?

_ Je l'appelle affectueusement Grand Sœur, alors oui, je connais certaines choses la concernant.

_ Elle t'a raconté son histoire ?

_ Pas en profondeur juste qu'elle...

Je se demandait si elle devait raconter cela mon époux.

_ Que sa belle-mère est une sorcière qui lui a pour la vie, c'est ça ?

_ En quelque sorte oui.

_ Hafsa c'est la belle soeur.. afin, peut être qu'elle ne l'est plus.

_ Comment ?!

_ Tu m'as bien entendu Oumou Kalsoum, ce n'est pas une histoire facile à raconter, je ne la sens pas.

_ Tu..tu as un frère ?

_ J'avais un frère .. Aziz a coupé les ponts avec moi. À sa place, j'aurais peut-être fait pire.

_ Mais je comprends pas je...

_ Rien dans la maison ne m'échappait à mon plus grand malheur. Cette femme.. ma ..mère .. était mauvaise, très mauvaise et qu'Allah me pardonne de parler ainsi de la femme qui m'a mise au monde, mais même cela elle l'a fait par pure l'intérêt. Elle ne craignait ni d'Allah, ni le jugement dernier .. Elle n'avait pas peur de faire du Shirk ni de pratiquer la Zina. Elle n'avait aucune peur et elle voulait que je sois à son image. Ce qu'elle a fait à Hafsa est la pire chose qu'une femme puisse faire à une autre.

Hafsa m'avait raconté pas dans les détails mais j'en connais assez pour savoir de quoi parle mon époux.

_ Mon père c'était juste un légume sans utilité et un joué entre les mains de ma mère. Il était tel un mort vivant, incapable de prendre la parole ou la défense de ses enfants, je l'ai toujours connu ainsi. Au fil des années avec mon frère on a fini par comprendre qu'elle l'avait rendu ainsi. J'avais toujours détesté mon père parce que quand notre mère n'était pas là c'était le père parfait, le père que tout petit garçon voudrait avoir. Mais il suffisait qu'elle pose un pied dans la maison pour que le cauchemar recommence.

Je suis profondément touchée parce que non seulement il me parle de lui, mais avant ça, m'a accordé sa confiance.

_ Elle taxait Aziz de sans ambition et voulait que je sois son digne fils. Je n'avais aucun contact avec les femmes, celle qui m'a mise au monde m'a laissée une image diabolique d'elles. Je l'avais vu à l'œuvre un nombre incalculable de fois.. j'ai vu de mes yeux, l'énergie qu'une femme est prête à mettre en jeu pour détruire un homme ou une femme comme elle. J'ai vu de mes yeux, l'hypocrisie dont ma mère faisait preuve. Elle avait entre ses mains le pouvoir de contrôler d'innombrables hommes et de les faire faire ce qu'elle voulait.