† STARGIRL †

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Prologue

† Raehna Aevy Rhodes †

Les arbres vacillèrent autour de moi.

J'eus l'impression qu'ils se rapprochaient, me happaient et une sensation de malaise me serraient les entrailles.

Il me fallut quelques secondes avant que je ne réalise vraiment ce qu'il me disait. J'eus ensuite la sensation que ses mots s'infiltraient en moi, tel un acide dans mes veines.

Son regard me scruta intensément, et ses yeux m'informèrent qu'il était trop tard, rien ne pourrait changer la situation. Cette expression implacable dans ses prunelles me fit comprendre que les dés étaient déjà jetés, et que toute tentative de renverser la situation serait vaine.

Le sang martelait mes tempes plus rapidement que d'habitude.

Je fus prise d'un vertige.

Je luttais pour rester connecter à mon corps, m'efforçant de reprendre une respiration régulière. Il fallait que je m'accroche, que je me libère de ce cauchemar.

Ce sentiment de chute ne dura qu'un instant.

- Tout peut s'arrêter ici et maintenant.

Une rage dévorante vint subitement remplacer cette sensation de malaise, et tel un animal blessé, je fonçai sur lui. Mon premier geste instinctif fut de saisir la crosse de son arme, mais il fut plus rapide que moi, comme s'il avait lu dans mes pensées. Je n'eus guère le temps de réagir qu'il l'avait déjà déchargée et jetée à l'autre extrémité de là où nous nous tenions.

Son geste ne fit que décupler ma rage et c'est sans hésitation que mon poing heurta son visage parfait. Mon action lui arracha une grimace de douleur, et je discernai la surprise dans son regard. Sa main se porta instinctivement à son visage, tandis qu'un mince filet de sang s'échappa de ses narines.

Alors que j'allais surenchérir, il bloqua cette fois ci mon attaque avec agilité, sa stature imposante cachant sa vitesse surprenante.

- Calme-toi, dit-il d'un ton autoritaire.

Sa voix était pourtant restée profonde et puissante, comme si mon attaque ne l'avait nullement déstabilisé.

Il essaya à ce moment-là de m'attraper, sans doute pour me plaquer au sol mais j'esquivais son coup en me baissant. Avec agilité, je passais entre ses jambes pour finir derrière lui.

Cette fois ci, dès que je me relevais, je lui assénais un coup dans le dos. Il l'encaissa avec une grimace de douleur et j'en profitais pour lui prendre des mains la charge de son arme.

Je l'entendis jurer mais cela ne m'arrêta pas.

Je m'engageai résolument vers l'opposé de cette vaste prairie, laissant mes pas m'emporter vers le coin où son glock avait atterri.

Mes jambes s'activèrent dans une course effrénée, comme si ma survie en dépendait. Cependant, le poids de ma blessure agissait comme un frein, entravant mes mouvements.

Chaque foulée était un combat mais la distance se réduisait.

Juste au moment où j'atteignais mon objectif, un impact brutal me frappa de plein fouet. Le sol sembla se dérober sous moi, et je fus projeté au sol avec une violence inouïe.

Il m'avait plaqué face contre terre me coupant le souffle.

Je serrais les dents pour réprimer les gémissements de douleur qui menacer de se faire entendre. Ce n'était pas le moment de paraître faible ou même perturbé devant lui

- Tu vas te calmer, m'ordonna-t-il de sa voix claire.

Je n'étais pas surprise par la violence de son geste.

Je le connaissais.

Il me connaissait.

Il savait qu'au moindre signe de faiblesse de sa part, je renverserais la tendance.

- Lâche-moi.

Il me fit pivoter pour que nos regards se croisent à nouveau, m'obligeant à lui faire face. Mon dos entra de nouveau en contact avec le sol, cette fois-ci rugueux et sec alors qu'il me maintenait au sol, restant à califourchon sur moi.

Franchement, qui brutalisait qui ?

Qui rendait la vie de l'autre insupportable ?

Ma colère s'amplifiait et je me mis à hurler.

Je me débattais.

Pourtant, il ne bougeait pas.

Alors que je me débattais, ses grosses mains m'empoignèrent et me gardèrent épinglée au sol.

Le temps s'écoula : une minute, puis deux, ensuite trois.

Durant ces moments, nos regards se croisèrent.

Je pouvais discerner la colère brûlante, la rage contenue dans ses yeux. Il luttait pour se contrôler.

Je savais qu'à cet instant précis, il ressentait une profonde aversion envers moi, une haine pour ce que j'étais sur le point de faire, pourtant, il gardait le silence ainsi que son calme. Il continuait à me maintenir au sol attendant que je me calme.

Lorsque je finis par cesser tout mouvement, il leva la main et d'un geste lent, il replaça mon appareillage auditif à mon oreille tout en me fixant intensément.

A cet instant, je ne peux que détourner les yeux alors que mon cœur s'emballe dans ma cage thoracique.

- On vibre sur la même fréquence love. Ne l'oublie jamais.