Emma
Paris, onze heures
Dans mon bain, je contemple le plafond. Mon esprit est ailleurs, à la recherche de cette putain d'inspiration qui a décidé de disparaître. J'adore écrire de la romance tout autant que je déteste. Je fais rêver tous les lecteurs avec des comédies des plus romantiques alors que la réalité rimerait plus avec Garçon de Koxie, ma vie amoureuse la première.
Monaco, huit ans plus tôt
– Dégage, j'en ai plus rien à foutre de toi. Lui balançais-je à la figure
– Tu ne veux pas entendre mes explications ? Me demande Nick
– Si c'est pour t'entendre réciter des conneries non merci. Lui hurlais-je à la figure avant de partir en trombe. Je sens sa main agripper mon avant-bras.
– Écoutes Emma, je suis sérieusement désolé. Je n'en ai pas fait exprès.
– PAS FAIT EXPRÈS ?! Tu n'es pas sérieux, j'espère. Putain, tu embrasses une autre meuf, plusieurs fois de plus, tu me le caches et tu n'en as pas fait exprès ?
– C'est arrivé trois fois et j'étais bourré ! Se défend-il
– Bourré que la première fois, je te signale ! J'ai cru que tu avais changé, mais rien n'as changé en toi. Repris-je en reprenant mes esprits au même instant. Ma main essuie les larmes qui déferlent sur ma joue. À cet instant, je pense être l'exemple le plus net de l'expression « être rouge de colère ». Nick me rattrape l'avant-bras, cherchant le contact avec mon corps et moi, je repousse celui que j'aimais.
– Je t'en prie, c'était une erreur.
– Putain apprend à compter alors parce que je ne savais pas que chez les abrutis, il fallait trois doigts pour en désigner un ! Lui criais-je alors qu'il vient pour m'embrasser. Je le pousse en arrière et il se cogne au meuble qui se situait derrière lui.
J'en ai rien à foutre.
– C'est fini ! Lui dis-je. Au revoir Nick et je t'en prie, oublie moi. Je n'ai aucune envie de retomber pour la troisième fois dans ton putain de piège de mec à tomber. À jamais. Lui balançais-je à la figure avant de partir.
Paris, maintenant
C'est vrai qu'en y repensant, ma première vraie relation n'était pas des meilleures. Mais elle reste potable à côté de la seconde.
Paris, cinq ans plus tôt
– Je t'aime. Me dit-il après que l'on aie couché ensemble.
– Moi aussi je t'aime. Lui répondis-je avant de l'embrasser.
Il rassemble ses affaires avant de partir sans même un au revoir, enfin si « à demain prépares toi ».
Super.
Pourquoi je reste avec lui ? Me demandent tout le temps mes potes, qui par ailleurs se font de plus en plus distantes. Ou alors c'est moi qui les éloigne ?
Mais bon ma réponse est toujours la même, je l'aime. La seule fois, que j'ai ressenti ces sentiments, c'était avec ce petit con de Nick.
Mais Jules est différent, il est là. Même si nous ne nous voyons pas tout le temps, car il est souvent occupé par le boulot, m'a-t-il dit, à chaque fois que nous nous retrouvons, il y a cette flamme.
Je sors de mon lit un peu trop vite à mon goût, car je suis prise d'un fort vertige m'obligeant à me rasseoir presque instantanément.
***
Alors que le soleil commence à se coucher, je ressens de fortes douleurs dans le ventre. Ces douleurs ressemblent à aucune autre que je n'ai jamais eue. Apeurée, je décide d'appeler Jules, il sera sûrement quoi faire.
***
Les douleurs sont devenues trop intenses, alors Jules nous porte à l'hôpital de toute urgence.
Arrivé là-bas, je suis très vite prise en charge avant d'être redirigée vers le service d'urgence maternité. Je ne comprends plus ce qui se passe, tout s'enchaîne dans ma tête. En ce qui me semble à la fois une éternité et quelques instants, je me retrouve les jambes écartées avec une équipe de sages-femmes autour. Puis un mal envahit mon corps et je l'entends crier, des cris étouffés. J'ai l'impression de ne plus rien entendre alors que Jules, qui à cette heure me tenait la main, me lâche et blanchit.
Ce nouveau-né vient se coller à ma peau, luisante de sueur. C'est bien à cet instant, en son regard que je comprends, je viens de donner la vie à cet être humain.
Putain, je suis mère.
Je suis à la fois heureuse et apeurée. Suis-je prête à être mère ? Maintenant, la question ne se pose plus, je viens de faire un déni de grossesse jusqu'au terme et rien ne pouvait le prédire.
Jules s'est assis à côté de moi, son teint pâle seul signe de son malaise.
– Jane sera ton prénom, petit être. Lui chuchotais-je avant de l'embrasser sur le front.
Je n'ai jamais voulu d'enfant et pourtant maintenant que Jane est là, je sens ce sentiment que j'adore déjà, celui du côté maternel.
***
Je suis épuisée, Jane n'a qu'un mois et elle m'en fait déjà baver. Jules est parti chercher de nouvelles couches pendant que je la fais manger et prendre son bain.
***
Voilà deux heures qu'il est parti et il n'est toujours pas revenu. J'ai beau l'appeler, mais il ne me répond pas.
Je suis morte de trouille alors que mon ange dort sagement. Mon téléphone vibre, c'est lui.
Je me déconfis face à son message.
Jules : Je suis désolé, Emma. Je ne peux plus et en réalité, je n'ai jamais pu. Depuis un mois, depuis sa naissance, j'essaie de prendre sur moi, mais cela m'est impossible. Je pensais pourvoir le faire, mais il s'est avéré que mes sentiments n'étaient pas assez grands et forts pour toi pour pouvoir éduquer cet être. Je suis désolé, mais c'est fini. Au revoir Emma. Prends bien soin de ta fille.
En lisant ce message, les larmes dévalent mes joues, ma vision est troublée. Au même instant, Jane se met à pleurer comme si elle le ressentait elle aussi. En trois heures, me voilà donc mère seule car le père de ma fille m'a abandonné lâchement.
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Quand les étoiles s'entrelacent
RomanceTW : Décès, agression, enfance abusive, addiction Lee n'a pas eu une vie facile tombant dans les addictions très jeune pour éviter un père abusif. Mais s'il a bien réussi quelque chose dans sa vie, c'est qu'il est devenu acteur. Mais maintenant qu'...