Chapitre 15

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Emma

Paris, dix-huit heures

Je me jette un dernier coup d'œil dans le miroir. J'ai revêtu un jean mom, un simple t-shirt blanc et un bombers noir. J'attrape mes clés et mon téléphone avant de sortir de mon appartement. L'école a repris, ce qui me laisse mes journées libres. De plus, aujourd'hui, comme tous les jeudis, ma sœur, Cal, va chercher Jane à la sortie de l'école pour la garder tout le reste de la journée. Elles ont appelé cela « journée tata-Jane- ».

Devant la porte de mon immeuble, il est là. Il est appuyé contre le mur, une cigarette aux lèvres.

Je ne savais pas que tu fumais.

Je souris quand je remarque qu'il porte les mêmes habits que moi, un jean, un t-shirt blanc et un bombers. Comment est-ce possible ? Je me pose la question.

Je m'approche de lui alors qu'il éteint sa cigarette.

– Salut. Lançais-je, un peu perdue sur la façon de le saluer. La dernière fois, nous nous sommes embrassés, est-ce que pour autant, on devrait se dire bonjour de cette façon ? Je n'en ai aucune idée et c'est donc pour cela que je le laisserai faire comme bon lui semble.

Il s'approche de moi, me regardant dans les yeux. Une tension s'immisce entre nous. Ce sentiment prend mon ventre et juste avec ce regard, j'ai l'impression que mes joues rougissent.

Eh oh, Emma reprends-toi ! Tu as quel âge là ?

Je me mets une gifle mentalement et me concentre sur ses yeux marron aux reflets verts.

– Salut, Emma. Me dit-il avant de m'empoigner le poignet.

– Je ne voudrais pas te brusquer, mais il faudrait accélérer si nous ne voulons pas rater ma surprise...

- Tu m'as réservé une surprise ! M'écriais-je impatiente.

- Oui. Déclare-t-il en bombant le torse, un sourire aux lèvres. Je ne réfléchis pas et saute dans ses bras avant de l'embrasser.

Oups, finalement, c'est moi qui ai fait le premier pas.

Mais il ne me rechigne pas au contraire, il semble heureux. Ses bras musclés autour de ma taille me reposent en toute délicatesse à terre avant que l'on parte en direction de la fameuse surprise.

***

J'ai les yeux couverts par mes mains alors qu'il m'emmène vers l'endroit. Il semble avoir du monde, beaucoup de monde vu le bruit autour de moi. Plusieurs fois, j'ai essayé d'écarter les doigts pour apercevoir quelque chose, mais Joshua le remarquait à chaque fois et avant que j'aie pu apercevoir quoi que ce soit, il mettait sa main sur la mienne.

– Nous voilà arrivés, mademoiselle Delecoure. Déclare-t-il en se plaçant derrière moi.

J'enlève mes mains et découvre ma surprise. Devant mes yeux, des milliers de lanternes s'envolent dans le ciel de Montmartre, dansant entre elles grâce au vent. Cette valse est sublime et me donnerait presque les larmes aux yeux . Je me retourne et le remarque, il me regarde, une lueur dans ses yeux et un sourire à ses lèvres. Je l'embrasse avant de me remettre dans ma position d'origine, ses bras autour de mes hanches et sa tête posée au creux de mon cou, là où il dépose de doux baisers.

Nous restons jusqu'à la fin du spectacle ainsi avant de partir se balader au cœur de Montmartre.

Nous errons dans les rues étroites de cette mini-ville très touristique, main dans la main. Nous parlons de tout et de rien.

– Un fait sans importance sur moi ? Me demande-t-il

– Oui. Acquiesçais-je

– Petit, je voulais devenir astronaute, tu sais pourquoi ? Parce que ma mère m'a dit que mon frère était devenu une étoile. Me confesse-t-il. J'en comprends donc que son frère est mort et vu comment ses yeux s'humidifie, il n'est pas de marbre face à cela.

Il doit drôlement avoir confiance en moi pour me conter cela.

– Oh, Lee. Je suis désolé pour toi. Lui murmurais-je avant de l'enlacer.

- Ce n'est rien. A ton tour. Déclare-t-il.

– Moi aussi, petite j'avais un rêve, celui de devenir actrice. Tu sais pourquoi ? Lui demandais-je alors qu'il fait non de la tête.

– Je devais avoir dix ans, quand, dans l'après-midi, cette émission, Kids Talents Show, je m'en souviens passait. J'étais obnubilée par cette émission, je ne ratais aucun épisode et je souhaitais de toute mon âme être comme Rebecca, belle, connue et surtout, aimé. Elle était parfaite, au contraire de moi et pourtant, je n'avais que dix ans. Dix putain d'années et je ne m'aimais pas. Puis maintenant, on se demande pourquoi je n'ai aucune confiance en moi. Elle avait cinq ans de plus mais paraissait si mature et différente. Déclarais-je en riant comme si tout cela n'étais qu'une blague, mais ce n'est malheureusement pas le cas.

– Les célébrités ne montrent que le bon côté des choses Emma. La vie que l'on voit est seulement celle que nous souhaitons montrer, rien d'autre. Tu es belle comme tu es. Tu n'as pas à essayer de ressembler à quelqu'un. De plus, Rébecca était une vraie garce.

Était ? A-t-il dit était ? Il l'a connu ? Non, il doit s'être trompé. En y réfléchissant, il y avait ce garçon qui s'appelait Lee, je le trouvais magnifique, mais je n'ai jamais réentendu parler de lui. Est-ce lui ? Est-ce ce Lee que j'ai en face de moi aujourd'hui ? Non, car sinon il me l'aurait dit.

Il ne pourrait pas me mentir sur son identité. Cela ne se fait pas. Cela est inhumain, laisser tomber quelqu'un amoureux de toi alors que tu lui mens éperdument ne se fait pas et ne doit pas se faire.

– J'ai dit était ? Oh, je suis désolé, je voulais dire semblait être. Ma langue a fourché, cela m'arrive de temps en temps. S'excuse-t-il

Voilà, j'avais raison, il a fourché, rien d'autre.

Tu te prenais pour qui Emma ? À croire que devant toi, se trouve ta « crush celebrity » de ton enfance ? Il faut être sacrément conne pour croire ça. Non, rectification, tu es sacrément conne, pour croire cela.

***

– À toi, quel est ton plus grand rêve, Emma ? Me demande-t-il en dévorant ses pâtes. Nous sommes en ce moment, en train de tester un nouveau restaurant italien, le Pasta de Paolo.

– Mon plus grand rêve ? Faire le tour de l'Italie. Je rêve de voyager à travers ce pays, et j'en rêve depuis petite. Déclarais-je. Il pose ses couverts et me regarde dans les yeux. Je n'arrive pas à savoir ce qu'il a derrière la tête. Une idée semble se forger dans son esprit.

–Faisons-le. Emma. Faisons ensemble le tour de l'Italie. Tous les deux.

Je suis bouche bée. Comment peut-il autant simplement prendre une décision si importante ?

– Mais je n'ai pas l'argent Lee ! M'écriais-je

– Ce n'est pas grave Emma ! Je payerais tout, je te le promets. Fais-le, pars avec moi en Italie. Me demande-t-il, ses mais autour de la mienne.

Jane ? Comment je fais ? Quand partirons-nous ? Et puis merde, je m'arrangerais bien.

– D'accord. Quand veux-tu partir, Lee ?

– Ce week-end te dirait ?

Dans trois jours. Trois jours pour trouver quelqu'un pour faire garder Jane, c'est jouable.

– Ça me va, on part pendant combien de temps ?

– Deux semaines ?

– D'accord. On part pour deux semaines en Italie dans trois jours ! On part pour deux semaines en Italie dans trois jours putain ! M'écriais-je déjà surexcitée d'avance.

***

Ce soir, je ne rentre pas chez moi, car cette nuit-là, nous la terminons ensemble, dans son lit. 

Quand les étoiles s'entrelacentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant