Épilogue Niall

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Le sol se dérobe sous mes pieds pendant que le corps de Vicky tombe dans le vide. Les larmes sillonnent mon visage, brouillant ma vue. Par terre, gît le vampire que j'ai tué. La douleur ne cesse de grandir alors que je réalise que désormais, Vicky ne sera plus jamais dans mes bras. Tout mon être crie en silence cette fatalité. Tout le monde autour de moi s'effondre au sol, inconscients et je reste ainsi, sans bouger, la peine me clouant à ma place. Soudain, entre deux sanglots, une lumière aveuglante apparaît et le temps semble s'arrêter. Je veux courir, hurler à cette chose que personne n'a le droit de toucher à ma Vicky mais j'en suis tout bonnement incapable. Impuissant, la silhouette se rapproche peu à peu, dévoilant son apparence angélique. Lentement, il récupère le corps de Vicky, qui est comme figé dans l'espace, avant de se diriger vers moi. Délicatement, l'homme que je présume être un ange avec ses magnifiques ailes déployées étend Vicky sur le sol. Il prend le temps de soutenir sa tête avec une tendresse infinie, comme s'il craignait de lui infliger la moindre douleur. Mes yeux embués de larmes ne peuvent que le regarder avec fascination, une main tremblante à ma bouche, essayant de retenir mes émotions. L'ange se tourne brièvement vers moi, ses yeux éthérés exprimant une bienveillance profonde, il me fait un signe de la tête comme pour me rassurer. Puis, d'un mouvement léger, il s'élève dans les cieux, disparaissant dans une lumière éblouissante. Je reste là, seul avec Vicky, tandis que les autres autour de nous semblent figés, comme si le temps lui-même avait suspendu son cours. C'est à cet instant que je prie de tout mon cœur pour que tout se passe comme prévu, que Vicky n'ait pas sacrifié tant d'efforts et de courage pour rien. Que son sacrifice ne soit pas vain.

Je la regarde un instant, la beauté apaisante de son visage me frappe malgré les circonstances tragiques. Ses traits semblent détendus, presque souriants, comme si elle avait trouvé une forme de sérénité dans ce moment de repos. Mes doigts glissent doucement dans ses cheveux, caressant ses mèches soyeuses, tandis que mes larmes continuent de couler en silence. Je tente de prononcer son prénom, même si je sais que cela ne changera rien à la situation.

-Vicky... murmuré-je doucement, comme un adieu silencieux.

Je m'assois à côté d'elle, tirant son corps doucement vers le mien, de manière à ce qu'elle repose dans mes bras. Sa tête repose sur ma poitrine, je la tiens délicatement, comme si je pouvais la protéger de tout ce mal, même si c'est trop tard. Mes sanglots continuent de couler sans retenue en la regardant, désespérément impuissant face à cette perte déchirante. Le silence qui nous entoure est seulement brisé par les doux murmures du vent, comme si la nature elle-même pleurait avec moi. Je m'accroche à elle, sachant que je ne pourrais jamais la ramener, mais trouvant un réconfort dans le fait de lui offrir un dernier instant de tendresse et d'amour dans ce monde. Après plusieurs minutes pendant lesquelles mes lèvres se posent avec douceur sur le sommet de son crâne, je remarque que certains commencent à reprendre conscience autour de nous. Le monde semble reprendre vie, lentement mais sûrement. Les regards curieux et perplexes se tournent vers moi. Tout en la tenant contre moi, je murmure à son oreille :

-Tu as réussi, Vicky. Tu les as tous sauvés.

Je fixe du regard Cassandra en train de se réveiller, un profond soulagement m'étreint en la voyant revenir à elle. Harry, attentionné, l'aide à se relever doucement avant qu'elle ne coure vers moi. Elle s'effondre à nouveau à terre, déposant ses mains sur Vicky. Des larmes coulent de ses yeux tandis qu'elle fixe le visage paisible de son amie. Harry, toujours à ses côtés, s'abaisse et la prend dans ses bras, lui murmurant des paroles réconfortantes pour apaiser sa douleur. Je peux lire un profond regret dans les yeux d'Harry, il n'a pas besoin de mots pour exprimer sa culpabilité. Pendant ce temps, Ava et Alicia restent en retrait, se soutenant mutuellement dans leur chagrin. Je serre Vicky un peu plus fort dans mes bras. Tout le monde autour observe ma détresse, partageant cette douleur collective que nous ressentons tous.

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