Chapitre 14: Joute verbale

20 2 2
                                    


( Journal de Victoria. Extraits)

Depuis le décès de la femme de Rollins, Broke est aux petits soins pour moi. C'est souvent qu'il me demande ce dont j'ai envie. Je ne sais pas pourquoi il a si peur que je me suicide, je ne le ferais jamais.

Même Alexander Pierce est encore plus gentil qu'avant, comme si c'était possible de faire plus gentil de la part de ce patron. Cette semaine, il m'a demandé de commencer à déléguer mon travail car selon lui, il n'y a rien de plus difficile pour une femme enceinte que le stress.

Moi je ne suis pas du tout stressé, j'adore mon job. Le seul bémol en ce moment c'est que j'ai souvent des moments de fatigues, et de plus en plus de difficultés à dire non à Broke. Ça en devient même physique car quand il me demande quelque chose que je n'ai pas envie de faire, si je dis non, j'ai des maux de tête violents. C'est très bizarre.

Ce doit être dû à ma grossesse, les femmes enceintes sont parfois étranges.

***********************

Elle n'avait pratiquement pas dormi de la nuit, mesurant le pour et le contre de cette décision. Elle arriva à son boulot extrêmement fatiguée et, comme à son habitude, Jay l'avait accueilli avec des paroles de son cru.

-" Notre Vicky a des cernes. Le bras en métal du Soldat de l'Hiver doit avoir de chouettes fonctions pour le plaisir de ses dames."

-"La ferme, Jay!" s'était-elle contenté de dire, avant de filer à son bureau.

Bucky arriva une heure plus tard. Il tenait deux grands gobelets en plastique et en tendit un à Victoria.

-" J'ai supposé que tu avais mal dormi."

-" Merci" dit elle, touché par cette gentille attention.

Il s'assit sur le vieux canapé en face de son bureau et but une gorgée de son café. Il voyait qu'elle cherchait ses mots pour aborder le sujet et préféra la devancer.

-" J'ai réfléchi à ce que tu m'as dit hier, que tu ne voulais pas déménager. Pas de problème, en ce moment, Je n'ai pas forcément d'endroit fixe. Si on se marie j'emménagerais chez toi."

-" C'est tout petit chez moi."

-" Je serais un colocataire discret."

-"J'ai qu'un lit."

-"Moi j'en ai pas. Donc c'est pas un problème je dormirais par terre."

Elle le regarda en fronçant les sourcils. Comment pouvait-on vivre sans lit? Pour elle c'était inenvisageable. Un nouveau silence se fit entre eux deux. Ils entendirent vers le mur à côté des bruits sourds et des couinements.

-" Qu'est-ce que c'est que ces cris de belette?" s'interrogea Bucky.

-" Josy est arrivée." dit Victoria, comme si tout était parfaitement normal.

Elle enleva une de ces chaussures qu'elle balança contre le mur.

-" SILENCE VOUS DEUX! J'AIMERAIS PENSER!"

Les couinements cessèrent aussitôt. Elle se leva pour aller chercher sa chaussure. Depuis l'arrivée de Josy dans la vie de Jay, le cordonnier lui coutait une petite fortune chaque mois à force de casser ses talons sur ce fichu mur.

On toqua à la porte. Ils virent la tête de Jackson dépasser de l'embrasure.

-" Désolé de te déranger ma grande, mais y a le gars avec le bandeau sur l'oeil qui aimerait te voir."

Le projet 404 (réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant