Je me recoiffe à travers la camera de mon téléphone. Je n'ai pas envie de ressembler à un clown pour ma première interview. Je suis suffisamment stressée, pas besoin de rajouter de la honte à ça.
Je n'aurais jamais dû accepter ce travail. Je déteste me faire remarquer mais je lui ai promis, je tiens toujours mes promesses.
Mais si il me reconnaissait ?
Une voix me tire de mes pensées.
- Bonjour je suis Pierre Gasly je dois me faire interviewer.
Je reste bloqué le temps d'une seconde à le regarder. Après tout ce temps il n'a toujours pas changé. Enfin je dois avouer qu'il a grandi certes.
Je me mets davantage à paniquer.
- Bonjour, enchanté c'est moi qui vous interview.
- Vous vous appelez comment ?
Quelle idiote !
- Désolé, je m'appelle Camille c'est ma première interview je suis un peu stressée.
Stressé ? Ce n'est rien de le dire. Je suis morte de peur. Si on rajoute à ça que je meurs de faim, j'atteins des sommets. Ayant oublié mon portefeuille dans ma chambre hôtel, Je ne peux même pas aller grignoter quelque chose. Je vais devoir attendre d'y retourner Et de voir ce qu'il propose. Vu l'établissement, je ne sais même pas s'il possède un restaurant ou une cafétéria. C'est simple machine à en-cas me suffirait mais je doute aussi de sa présence là-bas.
Je n'avais pas les moyens de me prendre un hôtel près du centre, j'ai dû m'éloigner. Je passe la nuit dans un hôtel digne d'un film d'horreur. Si je ne meurs pas assassiné dans la nuit, ce sera un miracle.
Je ne devrais pas penser à ça. Ça ne fait que rajouter du stress à mon état qui visiblement est déjà catastrophique. Je suis une catastrophe ambulante, deux mains gauche, deux pieds gauches, et une bouche qui n'arrive pas à se fermer quand je stresse. Je suis capable de débiter toute sortes de bêtises. Certaines personnes sont incapables de parler Lorsqu'elles sont angoissée. Moi je suis tout l'inverse, je dis des choses que je n'aurais jamais dit de base.
- Rassurez-vous ça va bien se passer.
Il me sourit. Je ne peux m'empêcher de lui rendre son sourire.
- Je vous remercie.
- Vous avez toujours voulu être journaliste ?
- Oh non loin de là !
Il me pose sûrement cette question pour passer le temps. J'imagine que lorsque on est pilote de Formule 1, on ne perd pas son temps avec des simples journalistes.
- Je suis très nerveuse réservée et nerveuse. J'ai souvent tendance à mettre les pieds dans le plat quand je suis stressé. Désolé je parle beaucoup...
Et me voilà encore une fois a parlé beaucoup trop.
- Ce n'est rien. Respirez bien. Souffler un bon coup et détendez-vous.
Je prends une grande inspiration suivie d'une longue expiration. Il s'apprête à reprendre la parole lance un claquement demain nous interrompt et je sursaute en me retournant. Il semble amusé par mon geste si naturel et si soudain.
- Monsieur Gasly ! Ravi de vous rencontrer. Très bien ! Camille tu seras assis sur le fauteuil juste ici et vous monsieur Gasly, vous vous assiérez en face sur le canapé. Nous allons tourner une scène où vous rentrez dans la pièce, avant de vous saluer, inutile de vous présenter les gens se fiche de ce genre de chose. Et surtout Camille, n'improvise pas. Tu as toutes les questions nécessaires sur tes fiches.
Je réalise l'interview. Tout se passe à merveille, je parviens même à me détendre légèrement.
Une fois fini, je cherche mon sac à main pour ranger mes fiches dedans. Je ne tiens pas à m'éterniser. Je me mets à chercher derrière le canapé, derrière le fauteuil et même dessous.
- Je voulais vous féliciter pour votre première interview. Vous dire que tout s'était bien passé. Mais j'ai comme l'impression que vous cherchez quelque chose.
- Oui, je n'arrive pas à trouver mon sac.
Décidément il va me prendre pour je-ne-sais-quoi.
- ce ne serait pas celui-là ?
Il pointe du doigt un sac à main blanc posé contre un projecteur. Je pars le chercher et le remercie, gênée.
- Je ne sais pas vous mademoiselle, mais tout ceci m'a ouvert l'appétit.
S'il savait.
- Moi aussi j'espère que le restaurant de mon hôtel est correct.
Et voilà une nouvelle occasion de me taire de manquer.
Il lève un sourcil dans ma direction.
- Vous n'êtes pas du coin ?
Non. Je suis même très loin.
Cette interview me coûte la peau des fesses. Je n'ai clairement pas les moyens de me payer des chambres d'hôtel à tout-va, ainsi que de bons restaurants. Heureusement mon billet d'avion a été payé par mon patron. Je suis arrivé ce matin, en ayant oublié mon petit déjeuner chez moi. Je n'avais pas assez pour m'en payer un ici, j'ai tout juste de quoi me payer un déjeuner ou un dîner. Heureusement, je reprends l'avion demain matin.
- Loin de là, je suis seulement venu pour cette interview.
- Je peux vous faire découvrir un restaurant tout près d'ici.
Tu m'étonnes, il doit connaître de superbes adresses tout autour du monde.
Je réalise soudain ce qu'il vient de me demander.
- Je ne voudrais pas abuser de votre gentillesse.
- Ça me ferait plaisir. Je pourrais en apprendre plus sur vous et pourquoi être devenu journaliste et ce n'est pas ce que vous aimez.
J'aurais dû mentir. Pourquoi n'ai-je pas menti ?
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Une journaliste pour une écurie ( Pierre Story )
FanfictionCamille se retrouve dans les paddocks de Alpine en tant que journaliste. Jeune femme, timide et réservée, elle devra choisir entre Esteban Ocon et Pierre Gasly, qui semblent tous les deux près à conquérir le cœur de la jeune fille.