Chapitre 15

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Le silence dans la voiture est pesant. J'ai laissé une larme couler sans m'en rendre compte. J'ai eu si peur de Pierre. Pour la première fois de ma vie, j'ai cru que Pierre allait me faire du mal. 

Esteban conduit jusqu'à chez moi. Alors que nous approchons je prends la parole. 

- Je tenais encore à m'excuser. 

J'ai dû le faire au moins dix fois. 

- Ce n'est pas votre faute. 

Et c'est ce qu'il répond à chaque fois.

- Sans moi il n'y aurait pas cette situation.

- Oh ce n'est pas la première fois que je me bats avec Pierre.

Esteban se tourne vers moi et me sourit. Je n'arrive pas à en rire mais je vois ce qu'il veut dire. J'ai déjà entendu ces rumeurs et visiblement elles sont vraies.

- J'aurais aimé qu'il ne réagisse pas comme ça.

- Je ne jugerais pas votre décision de rompre. 

Mais qu'est-ce que j'ai fais ? 

J'aime Pierre ! Plus que tout au monde... et je l'ai quitté. 

Je prends mon visage dans mes mains. Je sais que ma peur a pris le déçu mais Pierre ne me ferait jamais de mal... enfin je le crois. Est-ce qu'il aurait pu m'en faire ? Est-ce qu'il aurait pu me frapper comme il a frappé Esteban ? Non. Pas Pierre. 

Je relève la tête et montre ma maison du doigt.

- Nous sommes arrivé, vous pouvez vous garer ici. 

Esteban se gare. Il ne coupe le contact. 

- Je ne veux pas vous embêter je ne fais que vous déposer. 

Il fait nuit et la pluie tombe. La route est trempée et ça serait trop dangereux de le laisser conduire seul sur cette route. Surtout que j'habite dans un trou perdu avec des virages a pertes de vues.

- De ce temps ? Hors de question, restez.

- Et si jamais Pierre venait ? 

- Il ne connait pas mon adresse.

Et même si c'était le cas, je sais qu'il ne viendra pas. Nous sommes tous les deux têtus et il est trop en colère pour faire marche arrière. Surtout qu'il a dit "ce n'est pas la peine de revenir". 

- J'espère pour vous que tout s'arrangera. 

Nous sortons de la voiture et je ne réponds pas. Je préfère faire comme si je n'avais rien entendu. 

J'aime Pierre et je ne veux pas rester là dessus. J'irais le voir sur le prochain circuit en espérant qu'il m'écoute. 

Je referme la porte et j'ai honte. Esteban doit avoir une maison sublime et moi j'ai ce vieux taudis. Je sors une poche de glace du congélateur et la pose sur sa joue. Je m'assieds à côté de lui dans le canapé.

- Merci c'est gentil.

- Je vais vous montrer votre chambre il se fait tard.

Il est presque deux heures du matin et après son altercation, il devrait se reposer. 

Nous nous levons du canapé et je lui montre ma chambre. Heureusement que j'ai changé les draps avant de partir. 

- Et vous ? Ou se trouve votre chambre ? 

Je crois qu'il n'a pas bien regarder. Ma maison n'a clairement pas la place pour une deuxième chambre.

- Et bien je n'ai qu'une chambre, je dormirais sur le canapé.

- Je ne peux pas ! C'est à moi de dormir sur le canapé.

- Après le coup que vous avez pris pour moi je peux bien dorm... 

Il fait semblant de sortir discrètement. Je le rattrapes par le bras et je me retrouves presque collé a lui. 

- Camille... 

Il murmure.

- Je l'aime... Pierre... Malgré ce qu'il a fait...

- Je comprends...

- Je suis désolé.

Je m'éloigne de lui et je referme la porte de la chambre. Je me change et me démaquille. Je me pose dans le canapé et je sors mon téléphone. Je regarde les photos de Pierre et moi. 

J'explose en sanglot.


Une journaliste pour une écurie ( Pierre Story )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant