Chapitre 10:

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- Bonjour Camille.
Je relève la tête et aperçois Esteban Ocon. Je lui souris. Avant de le saluer en retour.
- Bonjour Monsieur !
Il s'assied à côté de moi. Ils me lance un grand sourire.
- Appelez-moi Esteban. Pas besoin d'être si formel. Moi je vous appelle bien par votre prénom après tout.
C'est pas faux.
Mais moi je ne suis pas pilote de Formule 1. Je suis n'importe qui, je ne suis pas comme lui, je ne suis pas comme Pierre, je ne suis pas comme tous ces pilotes. Moi personne ne me connaît.
C'est vrai.
Je ne suis personne.
- D'accord. Si vous préférez ainsi.
Je n'ai pas l'habitude de discuter avec Esteban Ocon. Il est charmant et plutôt beau garçon même si je n'ai jamais vraiment fait attention à ça. Ce n'est pas un petit con prétentieux mais je ne sais pas pourquoi nous n'avons jamais vraiment discuté. En même temps je passe beaucoup de mon temps libre avec Pierre. J'aimerais beaucoup apprendre à le connaître mais d'un autre côté notre relation professionnelle me suffit.
Le temps d'une seconde il semble légèrement gêné, il se racle le la gorge, d'un geste si peu visible qu'il en est presque impossible à le voir. Puis il se tourne vers moi.
- Je me demandais si je pouvais vous inviter à dîner un soir. Vous travaillez ici depuis des mois et ça fait longtemps que j'y pense. J'aimerais beaucoup apprendre à vous connaître davantage.
Je dois avouer être très surprise. Dans un premier temps je ne peux m'empêcher d'imaginer quelque chose. Est-ce que je lui plais ? D'un côté je me dis que c'est impossible car pourquoi il s'intéresserait à moi mais d'un autre pourquoi m'inviterais-t-il à dîner sinon ? Je ne sais plus quoi penser.
En tout cas une chose est sûre : je ne vais pas accepter. Je suis un peu gêné de devoir le faire et je dois avouer ne pas savoir comment le faire mais je vais refuser. J'aime Pierre et et je ne peux pas aller dîner avec un autre homme que lui. Je n'en ai pas envie. Bien que je voulais faire davantage connaissance avec lui, ce n'est pas vraiment ce à quoi je pensais. Pas du tout même.
- Oh ! Je suis désolé mais... je ...
- Pas de soucis je comprends.
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'il me coupe. Je ne veux pas qu'il s'imagine que je cherche une mauvaise excuse car ce n'est pas le cas.
- Non ce n'est pas ça. J'ai déjà quelqu'un. Je sais que j'ai l'air de trouver une excuse et c'est une phrase bateau mais ce n'est pas le cas. J'ai vraiment quelqu'un dans ma vie et je ne suis pas comme ça. Je veux dire je ne suis pas infidèle. Enfin je ne dis pas que je refuse que parce que j'ai quelqu'un et que j'aurais accepté sinon je... enfin peut être. je ne dis pas que j'aurais dis non parce que j'aurais peut être dis « oui » ou « non » peut être... je... désolé... euh je... je ne veux pas être impolie et...
Il me prend par les épaules. Et fait mine de respirer un grand coup.
Il m'adresse un grand sourire.
- Camille ! Ce n'est rien. Je comprends.
Je sens mes joues devenir rouge de honte. Je déteste quand je parle trop comme ça.
- Ne vous en faites pas. J'aime beaucoup votre façon de débiter de la sorte. C'est charmant. Certains le font quand ils mentent mais vous c'est totalement différent. Vous êtes une femme pas croyable Camille.
J'ai l'impression de faire quelque chose de mal. Je m'apprête à lui répondre mais il parle avant.
- Je vous souhaite une bonne fin de journée.

Une journaliste pour une écurie ( Pierre Story )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant