Chapitre 21

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Trois heures après avoir rencontré Marc, je me réveille sur le même lit, en pleurs. Je cherche mes souvenirs mais tout est très flou. Et j'ai mal au ventre. Terriblement mal au ventre. Puis tout revient d'un coup. Les mêmes horreurs reviennent en boucle dans ma vie. Pourquoi est-ce moi que Louis a choisi ? Quand est-ce que ça finira ?

Puis j'entends un bruit. Très faible, mais je l'entends. Ce sont des pas. Je me surprends espérer que ce soit la police, venue voler à mon secours. Mais Louis l'a dit, ils ne viendront pas.

Et la porte s'ouvre. Un homme habillé tout en noir s'approche de moi et me dit tout bas :

- Vous êtes Sarah Millet ?

- Oui.

- Venez, on va vous sortir de là.

L'homme remarque ma gêne et ne tarde pas à comprendre que je ne porte aucun vêtement. Son collègue s'avance et me tend un drap trouvé sur un meuble. Je l'enroule rapidement autour de moi, telle les robes que je me faisais petite avec une couverture. Le policier me tend la main, je la prends avec hésitation et le suit là où il m'emmène. On traverse quelques pièces, et je découvre dans ce bâtiment un lieu de luxure. Toutes les pièces sont aménagées comme des chambres. Chacune avec des « jouets » différents.

Et enfin on arrive dans ce qui semble être le hall. Un couloir sur le côté mène à une porte vitrée où j'aperçois la lumière du jour.

On y est.

- Vous pensiez vraiment vous enfuir comme ça ?

Je me retourne. Il est là. Les deux hommes avec moi sortent leurs armes et les dirigent vers Louis. Mais ce dernier ne bronche pas. Même pire, il fait un signe et je vois Marc s'avancer. Il le tient devant lui et pointe son arme sur lui après l'avoir sortie de son t-shirt.

- Allez-y, partez ! Je le tuerai dans la foulée !

Son regard a changé. Il parait fou.

Un des policiers me fait signe de reculer. Je me colle au mur du couloir derrière. La porte au bout du couloir s'ouvre et je découvre Adam dans son costume d'agent du FBI. Il s'avance et indique aux policiers de me conduire dehors. Je croise son regard un instant et ça me rassure.

Alors que je cours vers l'extérieur avec les policiers, j'entends un coup de feu. Je me retourne et vois Marc s'écrouler par terre. Louis pointe ensuite son arme vers Adam.

- Si tu crois que je vais te louper une deuxième fois !

Mais Adam tire avant. Et c'est Louis qui s'écroule.

***

Ça doit faire une heure qu'on me pose des questions sur ce qui m'est arrivé. Mon cerveau doit commencer à fumer.

- Est-ce qu'il vous a frappé ?

- Euh, non, enfin je ne crois pas.

***

ADAM

Depuis tout à l'heure, je remplis des papiers. Je viens de tuer un homme. Je ne m'en remettrai peut-être jamais. Même s'il ne méritait clairement pas la vie qu'il avait, je me sens mal.

Et aussi, tuer un homme est un acte grave. Donc on doit vérifier que l'acte était justifié. Et si mes supérieurs décrètent que ça ne l'était pas, je passerai devant un tribunal. Mais je doute qu'ils me fassent ça. Je suis un de leurs employés modèles. Je participe toujours et je pense que je peux dire que je suis un des plus intelligents de mon équipe.

Ma seule préoccupation à l'instant réside en un prénom : Sarah. J'ai besoin de m'assurer qu'elle va bien. J'ai besoin de la voir sourire. Même si je sais que ces sourires n'étaient pas toujours vrais. J'ai besoin de lui parler. J'ai besoin qu'elle me rassure. Même si c'est plutôt mon rôle.

J'ai besoin d'elle.

Putain.

Comment une simple fille peut-elle me retourner le cerveau à ce point ?

Non, ce n'est pas une simple fille. C'est Sarah, cette personne incroyablement forte qui peut tout surmonter. Cette fille est incassable. Et je ne sais même pas tout sur elle. Qu'a-t-elle vécu d'autre que je ne sais pas ? Ma vie a été tellement simple à côté de la sienne. Enfin, je veux dire, mes parents sont morts dans un accident de voiture quand j'avais 18 ans, mais en dehors de ça, je suis un homme heureux.

Est-ce que je savais réellement ce qu'était le bonheur avant de rencontrer Sarah ?  

Il ne doit pas revenirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant