Chapitre 18

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Lorsqu'on est victime d'un viol, ou même d'une agression sexuelle, on a parfois l'impression que tout est notre faute. La première fois que Louis s'en ai pris à moi, je croyais l'avoir mérité. Je croyais que c'était moi qui l'avais « aguiché » et que j'étais la fautive de l'histoire. Je croyais avoir mal agi. Je croyais avoir trompé Enzo, mon copain de l'époque. Je croyais que Louis était juste le petit gentil que j'avais attiré. Je croyais que c'était ma faute.

La deuxième étape a été le choc. Lorsque la réalité m'est arrivée en pleine face. Plusieurs jours après le premier soir, j'ai eu l'impression d'avoir été frappée par la foudre. Ce n'était pas ma faute. Et peu importe ce qui pourra se passer ensuite, ça ne sera jamais ma faute si quelqu'un s'en prend à moi. Pourquoi est-ce que, même, ça le serait ? Si je suis victime, je ne le déciderai pas. Alors comprendre qui était le fautif de cet acte m'a glacé le sang.

La troisième étape, c'est la peur. La peur que ça recommence, et ça a recommencé. La peur de ne jamais oublier. La peur de ne jamais m'en remettre. La peur de penser à lui.

Parce que, la quatrième étape, c'est le dégoût. Juste se dire « il m'a touché », « il m'a vu comme ça », « il a fait ça » c'est déjà trop. Puis tout ressentir une nouvelle fois.

C'est la quatrième étape. Revivre le moment. Sentir ses mains sur mon corps. Ses gestes trop doux pour être de la tendresse, et cette dureté dans son regard. Sentir son souffle sur ma peau. Sentir les larmes couler sur mes joues, même plusieurs années après.

La cinquième étape met un temps incroyablement long à arriver. Mais enfin, on peut respirer. Parce que la cinquième étape, c'est l'acceptation. Ça s'est passé. Je ne peux rien y changer. Alors je dois vivre avec. Et qu'importe ce qu'on puisse dire, c'est l'une des plus compliquées. Savoir qu'on n'ira jamais mieux. Au final, je ne m'en remettrais jamais. Peut-être suis-je restée bloqué à la quatrième étape toute ma vie ? Peut-être que j'ai juste essayé de refouler toutes ses sensations. J'ai refait ma vie. Mais malgré tout, je reste bloquée à cette foutue quatrième étape.

Parfois, prononcer son nom, « Louis », me donne envie de vomir. Parfois, j'ai des sueurs froides rien qu'en pensant à lui. Et Dieu seul sait que je fais mon maximum pour ne pas y penser. Mais quand ces moments reviennent dans mon esprit, je suis sûre que je sentirais une larme couler sur ma joue l'instant d'après. Je suis sûre que je sortirais de l'endroit où je suis et que j'irais respirer un coup seule. « je vais juste prendre l'air, je dois être un peu malade », « je vais juste aux toilettes, je reviens dans deux minutes ». Qui leur dira que ce ne sont que des mensonges ? Qui leur dira que, seule dans le couloir de la fac, dans ma chambre, dans leur jardin où je ne sais où, je ne suis pas juste « malade ». Enfin si, peut-être qu'au final je suis malade. Il m'a rendu malade.

Lorsqu'on est victime d'un viol, ou même d'uneagression sexuelle, je crois qu'on ne s'en remet véritablement jamais. 

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c'est mon chapitre préféré !

prenez soin de vous <3

IG: lucie_abrioux

Il ne doit pas revenirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant