Le destin d'Alex T1

Chapitre 18 Hôpital

Cela fait une heure que nous attendons le médecin, Zoé s'est endormie. Sa mère est assise sur un fauteuil de l'autre côté du lit. Elle me scrute avec intensité, cela me met mal à l'aise alors, je me tortille sur mon siège. J'ai l'impression d'avoir fait une bêtise.

— Je suis désolé de t'avoir posé un lapin.

Je relève la tête.

— Le plus important, c'est Zoé.

Elle me regarde cette fois-ci très étonnée de ma réplique.

— Quel est ton lien avec ma fille ? Tu ne la connais pas dit-elle un peu sèchement.

— Si un peu, mais c'est une longue histoire.

— On a tout notre temps, me dit-elle, en montrant la chambre de ses bras.

Je prends une grande inspiration, j'ai l'impression de me répéter, mais il faut qu'elle sache la vérité. Je ne souhaite pas partir du mauvais pied avec elle et encore plus, si je veux la reconquérir, il ne doit pas y avoir de mensonge. Le souci, c'est que je ne sais pas comment cette Amy va le prendre.

— Tu sais que mon concert à Brighton a été annulé.

Elle secoue la tête et attend la suite.

— Il a été annulé parce que j'ai été électrocuté.

Cette fois, elle me regarde sérieusement.

— Tu vas bien ?

— Oui, oui. Enfin, je suis resté dans le coma pendant quatre jours. Mais je vais bien.

Elle souffle de soulagement, du moins, j'espère puis je reprends :

— Pendant ces jours dans le coma, j'ai vécu quelque chose d'incroyable ! J'ai vu à quoi ressemblerait ma vie, si je n'étais pas partie ce soir-là.

— Ok, et ? me demande-t-elle curieuse.

— Dans cette vie-là, toi et moi nous étions toujours ensemble et nous avons eu Zoé, mais notre histoire n'était pas au beau fixe.

— Pourquoi ?

— Nous avions des problèmes d'argent et tu travaillais beaucoup trop ce qui nous a éloignés. Je me suis occupé de Zoé. Elle a été mon phare. C'est une petite étonnante.

Amy regarde sa fille avec fierté.

— Comment ça se fait qu'elle te connaisse ?

— Je ne sais pas, je pensais que c'était un rêve, et quand elle m'a sauté dessus dans ton cabinet. Et bien, je peux te dire que j'étais tellement heureuse qu'elle me reconnaisse. La sensation de bonheur était indescriptible.

Amy allait me demander quelque chose quand la porte de la chambre s'ouvre. Le médecin s'avance dans la pièce. Je contourne le lit pour lui faire face. Je me rapproche d'Amy et pour lui montrer mon soutien, je m'empare de sa main.

— Madame Pierce, nous allons devoir opérer votre fille.

— Oh mon dieu. Mais qu'est-ce qu'elle a ? demanda-t-elle.

— L'appendicite. Ne vous inquiétez pas, c'est une opération que nous réalisons tous les jours. Elle sera très bien prise en charge. Les infirmières vont venir la chercher dans un moment.

Le médecin sort de la pièce et je me retourne pour voir si Amy va bien.

— Il faut que j'appelle Jess. Est-ce que tu peux attendre ?

— Oui, bien sûr.

Je m'assois à côté de Zoé. Je lui caresse le front et deux jolis yeux bleus me regardent. Elle me sourit et dit :

— Tu es là.

— Tu croyais que j'allais partir ?

— Non, ze sait que tu seras toujours là pour moi.

— Tu as raison, je ferais tout mon possible pour être là pour vous deux.

— Maman va avoir besoin de toi.

La porte est ouverte et je vois Amy au téléphone. Ses gestes sont brusques, elle est énervée. Elle raccroche et souffle.

— J'ai l'impression que cela ne s'est pas passé comme tu le voulais, dis-je en grimaçant.

— Non pas vraiment. Jess n'a jamais été très présente et elle ne déroge pas à la règle, dit-elle en grognant. Ma chérie, tu es réveillé ?

— Oui, maman.

— Écoute mon bébé, il y a des infirmières qui vont venir te chercher. Tu vas subir une petite opération et après tu iras beaucoup mieux. Ils vont t'endormir avec un masque et ensuite tu te réveilleras et maman sera là. D'accord ?

Zoé hoche la tête et sourit à sa mère.

— Cela te dérange si je reste avec toi ? Je voudrais être là quand elle reviendra de son intervention.

— Non, pas du tout au contraire, cela me fera plaisir. Et...

Deux infirmières ouvrent la porte, l'une d'entre elles me contemple avec insistance. Depuis que je suis connu, j'attire plus facilement le regard. Au début, c'est assez déstabilisant, maintenant, j'y prête plus vraiment attention en revanche, Amy l'a bien remarqué. Et elle ne se gêne pas pour foudroyer du regard la jolie soignante. Je pouffe de rire dans mon coin.

Nous avançons dans le couloir quand Zoé m'appelle.

— Oui, ma puce.

Elle me demande de me pencher pour qu'elle puisse me parler à l'oreille.

— Occupe-toi de maman. Ne la laisse pas seule avec elle.

— Mme Williams, je peux avoir un autographe.

Je prends le carnet et le stylo et lui signe rapidement.

— J'espère que ma fille sera entre de bonnes mains, dis-je sans réfléchir.

— Votre fille ? Euh... Oui, bien sûr, madame.

— Combien de temps va durer l'opération ?

— Vu qu'elle va se faire de manière classique, elle va durer environ 1 h 30.

Je hoche la tête, les infirmières emmènent Zoé quand je me retourne, Amy me regarde en fronçant les sourcils.

— Oups !