Le destin d'Alex T1

Chapitre 2 Cauchemar

Je saute hors du lit, complètement terrorisée. Qu'est-ce que cette enfant fait ici ? La petite me regarde avec un sourire et appelle sa mère. Moi, je suis debout devant ce lit, la couette bouge. Ce n'est pas vrai, j'ai trop bu à une soirée et j'ai couché avec une MILF. Oh merde ! Je ne m'en souviens plus, pourtant je n'ai pas l'impression d'avoir la gueule de bois. J'ai pris une nouvelle drogue et je suis en train de planer. C'est sûrement ça.

— Mais bon sang ! qu'est-ce qui se passe ?

Une blonde, les cheveux en bataille, sort du dessous de la couette. La jeune femme se frotte le visage, et demande à la petite d'aller dans le salon se mettre un dessin animé. Je regarde le mini humain se ruer dans la pièce d'à côté. J'observe la mère de famille, mes yeux se rétrécissent pour essayer de voir qui se cache derrière cette crinière.

— Amy ?

— Oui, mon ange, tu as bien dormi ?

— Mais bon sang ! C'est quoi ce bordel ?

— Hein ? De quoi tu parles ?

— Qu'est-ce que je fous là ?

— Ben, euh, tu habites ici.

Mais ce n'est pas possible, je m'écroule sur le rebord du lit. Elle se lève, et je la regarde du coin de l'œil, elle porte une nuisette noire plutôt sexy. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu ce corps. La dernière fois remonte à nos années en fac.

— OK, Alex, respire, respire par le nez et souffle par la bouche.

J'observe mes habits, oh non !! Je suis en pyjama, moi qui d'habitude dors nue. C'est un cauchemar, je vais me réveiller. Amy me regarde avec incompréhension.

— Il faut que j'aille travailler et toi tu devrais rester à la maison. Je trouve que tu as une petite mine.

Elle avance vers moi et me fait un bisou sur le front. Je me lève et me dirige à pas de loup dans le salon. Le mini humain est devant la télé, elle me voit et sourit. Sa mère est partie dans la salle de bain. Je suis curieuse, mon attention se pose sur la déco, la cuisine est ouverte sur le salon. C'est une maison chaleureuse. Vers la porte d'entrée, il y a une console avec des photos dessus, je m'avance vers celle-ci.

Ma vue se plante sur des portraits d'Amy et moi, je comprends vite que nous ne nous sommes jamais quittées, il y a quinze ans. Il y a des clichés de moi et mini-humain, on a l'air heureuse. Il va falloir que j'essaye d'en apprendre le plus possible. Je pense que je suis piégée dans la quatrième dimension. Je me tourne et vois Amy prendre son café, elle me regarde avec interrogation. Elle n'a pas le temps de me parler, qu'une voiture klaxonne.

— J'y vais, c'est Jess.

Quoi ? Qu'est-ce qu'elle a dit ?

— Jess ? Comme Jessica, ta meilleure amie ?

Mes poings se serrent automatiquement.

— Oui, mon ange, elle vient me chercher tous les matins. Tu te souviens, je travaille pour elle depuis le début de l'année. Son cabinet a une très bonne visibilité. En plus, je gagne plus que dans la précédente agence. Tu as l'air vraiment crevé, n'oublie pas d'habiller Zoé, la nounou arrive dans une heure pour l'école.

— Hum.

Amy s'approche de moi et me fait une bise sur la joue puis sort de la maison. Je regarde Zoé, m'avance, et m'assois sur le canapé.

— Tu n'as pas dit à mam que ce n'était pas toi !

— Comment tu sais ça toi ?

— Ze le sais, mais ze t'aime bien, même si tu n'es pas ma Mamou.

Je pousse un hurlement quand une boule de poil me saute dessus. Mon cœur bat rapidement : un chat, je déteste ces bêtes. Ce n'est pas vrai.

— C'est le ça, dit Zoé avec un sourire.

— Le Ça ?

Elle hoche la tête, je prends une profonde inspiration, mais où suis-je tombée ?

— Zoé, et si tu allais t'habiller pendant que je prépare à manger.

— Comme Ze veux ?

— Oui. Comme tu veux.

Je regarde la petite blonde courir dans le couloir jusqu'à sa chambre. Pendant ce temps, je me dirige vers la cuisine et ouvre les placards. Je sors des céréales et je fais du café. Zoé revient habillée d'un tutu rose, d'un jean et d'un pull jaune vif.

— Wouah! Tu penses que les couleurs vont bien ensemble ?

— Euh...

— Allez, viens, on va essayer de te dénicher quelque chose de moins voyant.

Je m'avance avec elle dans sa chambre, c'est une grande pièce, il y a des jouets ici et là. Un petit lit trône sur la droite et son armoire est en face. Je me dirige vers celle-ci et ouvre en grand les portes. Je fouille et trouve un jeans.

— Ze veux ce pull ! s'exclama-t-elle d'un ton catégorique.

Je tends le chandail, un éléphant rose est dessiné dessus, je rigole toute seule en découvrant la bête. Cela me rappelle un festival avec DJ Darks, enfin, je veux dire Noémie. Elle avait essayé les petits bonbons magiques, elle avait plané à 6000 pieds, voyant des éléphants roses partout où l'on allait.

— Ok, tiens. Je vais finir de faire le petit-déj. Tu bois toujours du café ?

Elle me regarde avec des yeux hallucinés et moi, j'éclate de rire. Elle claque son front avec sa main. Elle m'amuse beaucoup cette gamine. Je repars en direction de la cuisine. Zoé arrive peu de temps après, elle s'installe sur une chaise et attend que je lui emmène son repas.

— Alors, dis-moi, tu es qui toi ?

— Ok, je pense que je suis une autre version de ta Mamou. Qui a eu un autre passé.

— Hum... dit-elle en essayant de comprendre.

— Cela ne te paraît pas étrange ?

Elle hausse les épaules et continue de manger ses céréales.

— Tu as quel âge ?

— Z'ai cinq ans et demi

La sonnerie retentit. Je me lève et ouvre à une très, très, jolie nounou. Brune avec des yeux verts en amande, elle est à tomber.

— Bonjour, jolie nounou.

— Bonjour, Mme Pierce, dit la nounou en rougissant.

Mme Pierce ? Bon sang ! Je suis mariée à Amy et en plus j'ai pris son nom de famille. Zoé passe devant moi, elle me tire la manche et me murmure à l'oreille :

— Arrête de sourire bizarrement. Elle s'appelle Tracy.

Je mets ma main sur la bouche et fais les gros yeux à ce mini humain qui vient de se moquer ouvertement de moi.

— Excusez-moi Tracy, je ne suis pas tout à fait moi-même, ce matin.

— Ce n'est rien, madame Pierce, très joli pyjama que vous portez là.

— Vous voyez, je ne suis même pas encore habillée.

Elle pouffe de rire. Je la salue, embrasse Zoé et ferme la porte. Je me tourne et regarde le salon.

— Il est temps d'enquêter sur moi.