Chapitre 24 Le ça

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— Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça ! dis-je sur un ton agacé.

— Mais tu me manques, bébé.

— Nous n'avons jamais été ensemble. Tu es juste une fille de passage. Je n'ai pas de sentiment pour toi, tu le sais.

— Tu as quelqu'un, c'est ça ? dit-elle d'une voix dédaigneuse.

— Cela ne te regarde pas.

Je lui raccroche au nez et souffle, je sens des mains sur mes hanches. Merde ! Je me retourne. Amy me scrute avec attention.

— C'était qui ?

Il est hors de question que je lui mente.

— Une femme avec qui j'ai couché après un concert, le courant était bien passé alors j'ai eu le malheur de lui filer mon numéro de téléphone. Je l'ai revu une fois ou deux quand je revenais dans sa ville, juste histoire de...

Amy grimace, elle visualise très bien de quoi je veux parler.

— Et maintenant, elle te harcèle.

— C'est ça. Mais elle ne sait pas où j'habite donc je suis rassurée. On va se coucher, ma puce ?

— Ma puce ?

— Tu n'aimes pas.

Amy me donne un sourire, prend ma main et l'enlace avec douceur. Elle me dirige à l'intérieur de la maison et nous rejoignons sa chambre. Une fois la porte fermée, je lui saute dessus. Elle rit et nous tombons toutes les deux sur le lit. Je l'embrasse et nous nous déshabillons.

— Chut !!! Ne fais pas de bruit, mes parents dorment dans la pièce d'à côté, dit-elle en ricanant.

— Mince, on va devoir être sage.

— J'en ai bien peur mon cœur. Cela te dérange ?

— Hum... Non, j'ai un retard de sommeil monstrueux à cause d'une jolie demoiselle.

— Ouh la vilaine fille.

Amy rit et je suis aux paradis, l'entendre et la voir sourire fait exploser mon cœur. Nous nous encastrons et nous partons pour le pays des rêves.

Le lendemain matin, j'ouvre les yeux et parcours le visage endormi d'Amy. Elle respire doucement, mes doigts caressent sa joue.

— Hum mon cœur, tu es réveillée.

— Oui, je vais devoir aller travailler un peu chez moi.

— Moi aussi, est-ce que tu pourrais me déposer comme ça, je restituerais le casque à Jess.

— Bien sûr, mais avant, j'ai besoin de quelque chose de vital.

Je me penche sur elle et l'embrasse. Elle pose ses mains sur mes joues et me rend mon baiser avec délicatesse. Je suis folle de cette femme. Après avoir pris un petit déjeuner express, j'amène Amy à son travail et pars en direction de mon appartement.

Quand j'arrive devant la porte, je m'aperçois qu'un carton est planté sur le paillasson. Je m'avance doucement et soudain j'entends un miaulement. Mes sourcils se dressent, je m'approche et découvre une boule de poil grise.

— Mais qu'est-ce que tu fais là toi ?

Je prends le chat dans mes bras et trouve un papier dans le fond de la boite, je m'en empare et le lis. Mon visage devient blême. «Un petit chaton pour mon bébé d'amour, j'espère que tu me pardonneras. J'ai trop besoin de toi. » Ce n'est pas possible, elle sait où j'habite. Merde !! J'ouvre la porte de mon appart et pénètre avec le félin et le carton. Je dépose les deux au sol et appelle directement Robert.

— Allo ?

— Rob, j'ai un problème. J'ai une groupie qui connait mon adresse. Qu'est-ce que je peux faire ?

— Ok, comme elle n'a rien fait de mal, pas grand-chose.

— Je vais passer voir une amie avocate et elle me dira ce qu'elle en pense.

— Désolé de ne pas pouvoir t'apporter des réponses, chtite.

— Pas de souci, ne t' inquiète pas.

— Fais attention à toi.

Je raccroche et observe la boule de poil. Bon maintenant qu'il est là lui, comment vais-je faire ? Je vais devoir le laisser, le temps que j'aille acheter le nécessaire, mais je n'ai pas de litière. Si ma mémoire est bonne, la voisine d'en face a un chat. Je sors et frappe contre la porte. Madame Tomson est une vieille dame charmante, elle a un bagou du tonnerre et adore les félins.

— Bonjour, Madame Tomson, voilà, je viens de récupérer un chaton abandonné et je n'ai rien pour l'accueillir.

Son visage s'illumine, je la vois retourner dans son appartement à la vitesse de l'éclair, mais qu'est-ce qu'elle prend la vieille pour se bouger aussi rapidement ? L'octogénaire réapparait avec une litière, des gamelles et un sac avec des boites de conserve.

— Madame Tomson, je voulais juste un peu de litière.

— Ne vous inquiétez pas, mon petit, je fais partie d'une association pour les chats abandonnés donc si je peux faire plaisir à la plus charmante de mes voisines cela me ravit.

Je pouffe de rire, est-ce qu'elle est en train de me faire du gringue ? Je récupère les affaires et la remercie avec un grand sourire. J'ouvre ma porte et me tourne une dernière fois vers madame Tomson qui... Non, je n'y crois pas, elle reluque mes fesses. Je pense qu'aujourd'hui, j'aurai tout vu. J'installe la litière, les croquettes et je cherche dans mon armoire un vieux pull pour qu'il se couche dessus. Il faudra que je lui trouve un nom.

Il faut que je me rende dans le cabinet d'Amy, elle pourra me dire ce que je peux mettre en place. Je prends mon casque, mes clés et descends au parking récupérer ma moto.

Quelques minutes plus tard, je me gare devant l'entrée de l'immeuble. Gladisse m'offre un grand sourire, je m'avance vers elle et lui tend deux billets pour mon concert.

— Chose promise, chose due. Voilà Gladisse, tu vas pouvoir y aller avec une de tes copines.

— Merci, c'est vraiment trop, trop sympa.

Elle a des étoiles plein les yeux, j'aime rendre une femme heureuse. Je prends l'ascenseur et monte au 20e étage. Madame Jones m'accueille avec un sourire, j'adore cette femme solaire.

— Madame Williams, je suis ravi de vous revoir. Comment allez-vous ?

— Très bien. Et vous-même, madame Jones ?

— Tout va très bien, mes petits-enfants m'en font voir de toutes les couleurs, mais je les aime. Je suis désolé, mais Amy est avec quelqu'un. Je pense qu'elle n'en aura pas pour longtemps si vous voulez attendre ?

— Oui, je vais patienter, madame Jones est ce que je pourrais avoir un de vos délicieux cafés, dis-je d'une voix charmeuse.

Elle éclate de rire quand la porte s'ouvre sur une grande blonde que je connais très bien, elle me fixe et me sourit. 

Le destin d'Alex T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant