(G)ROS (P)IF EXPLORER (maxime x djilsi)

[18]

Sidjil interrompit ses gestes, mais il ne lâcha pas Maxime, gardant une étreinte passionnée. Ses lèvres s'égaraient sur le haut de son cou, effleurant sa peau avec une tendre sensualité, puis il mordilla doucement le lobe de son oreille. Maxime, le corps parcouru de frissons sous l'emprise de ces caresses suggestives, sentait cette zone érogène réagir de manière enivrante.

Lentement, avec son autre main, Sidjil fouilla dans sa sacoche. Maxime, encore troublé par le tourbillon d'émotions et de désirs, ne prêta pas immédiatement attention à ses gestes. Ce ne fut qu'au moment où il sentit Sidjil planter le couteau factice dans son dos, qu'il sursauta, les yeux écarquillés. Sidjil lui offrit un sourire malicieux pour réponse, la victoire brillant dans son regard.

C'est quand Sidjil planta le couteau dans son dos que Maxime se recula, surpris, pendant que Sidjil lui accorda son meilleur sourire mesquin.

— « Nan, t'es vraiment un putain de chien. » avoua Maxime, ses cheveux ébouriffés et ses lèvres incarnates encore humides de leurs échanges.

— « C'est le jeu, Max. » taquina Sidjil, son regard brillant de satisfaction. Toutefois, leur moment d'intimité fut brusquement interrompu par l'ouverture soudaine de l'armoire.

— « Oula. » s'exclama Théodore, clairement sous l'effet de substances illicites, et dont les yeux rougis semblaient exprimer la désinhibition. L'incompréhension marqua son visage tandis que ses yeux se posaient sur Sidjil, tenant le couteau factice, puis sur Maxime, étendu au sol. La scène semblait tout droit sortie d'un rêve lucide.

— « Les gars, Sidjil a fumé Max, là ! Maxime est mort, les mecs. Il est finito. » déclara Théodore d'un ton qu'il lui était propre, provoquant des gloussements de la part des autres participants. « Du coup ça veut dire que tu vas m'éteindre aussi ? »  lança-t-il, avant de s'écarter, laissant Sidjil haussant les épaules d'un air nonchalant.

Sidjil avança lentement, son regard fixé sur Théodore, mais avant qu'une réponse ne soit donnée, il se précipita sur lui et enfonça le couteau factice dans sa poitrine.

— « Mais oui ! Mais c'était sûr enfaite. » nota Théodore, comme s'il cela n'était pas évident depuis le début, puis Sidjil se rua pour traquer les autres innocents.

— « T'es vraiment con, Théodore. » ajouta Maxime qui faisait toujours le mort par terre, dans l'armoire.

— « Les morts parlent pas. » ajouta Théodore comme s'il n'était pas concerné. Maxime gloussa, incapable de contenir son amusement. Cependant, le jeu prit un tournant inattendu lorsque Théodore, sans un mot, se glissa vers l'armoire.

— « Wesh, tu fous quoi là ? » s'enquit Maxime, les sourcils froncés d'incompréhension.

Théodore ne répondit pas, mais verrouilla l'armoire après lui avoir pris sa lampe torche, l'enfermant dans le noir.

— « Eh, baise ta mère. » s'écria Maxime, sa voix résonnant dans l'espace clos.

Les parties du jeu reprenaient doucement. Lucas, assis dans l'ombre, observait Maxime et Sidjil, tous deux moins enclins à s'affronter. Maxime demeurait en compagnie de ses amis, Billy et Théodore, bien que ces derniers s'accusent mutuellement d'être meurtrier à une fréquence presque obsessionnelle.

— « J'crois la frappe du quartier a un peu trop frappé. Théodore, t'es sûr t'es pas meurtrier ? » demanda Billy, observant le couteau de Théodore qui dépassait négligemment de sa sacoche, telle une épée de Damoclès prête à tomber.

Théodore, embrumé par les effets psychotropes, semblait errer dans un univers parallèle, à mille lieues de la réalité. Il n'avait même pas remarqué qu'il possédait l'arme. Maxime, quant à lui, contemplait cette scène absurde avec perplexité, ne comprenant pas pourquoi Billy insistait tant sur cette question. Un sourire narquois se dessina sur les lèvres de Billy tandis qu'il pointait la sacoche de Théodore, et les deux jeunes hommes furent pris d'un fou rire contagieux, un rire incontrôlable qui ébranla la pièce.