Chapitre 24

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\\ POV Zita //

Carlos et moi ne prenons pas les mêmes vols pour rentrer pour ne pas être aperçus tous les deux ensembles. Le trajet se passe très bien en soit. Mais mon esprit n’arrête pas de cogiter sur la manière dont je pourrais annoncer à Felipe la fin de notre relation. Dois-je y aller franco ? Ou est-ce que j’y vais en douceur ? Mon estomac se serre de plus en plus à mesure que nous nous approchons de la capitale espagnole. Je ne peux plus retenir mes larmes, ça devient trop dur. Une petite mamie assise à côté de moi remarque mon mal-être et tente comme elle peut de me rassurer.

- Ne pleures pas ma beauté, tu vas ruiner ce joli visage, dit-elle tout en me tendant un mouchoir. Peine de cœur hein ?

- On peut dire ça comme ça.

- Peu importe ce qu’il s’est passé, c’est un idiot. Il ne mérite pas tes larmes.

Sa remarque me décroche un léger sourire.

- Ne laisses pas un homme te briser le cœur. Il existe forcement quelqu’un qui pansera tes blessures, charmante comme tu es.

Elle saisit ma main et la caresse tout doucement. Son toucher est froid mais j’apprécie la compagnie de cette charmante dame. Elle me fait penser à ma grand-mère un peu. Il y a bien longtemps que je n’ai pas vu mes grands-parents d’ailleurs. Quand toute cette situation sera calmée, j’irai les voir dans leur campagne perdue au fin fond de l’Espagne.

Quand l’avion pose ses roues sur le tarmac, une nouvelle vague de stress m’envahie. Je dois mettre fin à cette relation vouée à l’échec qui me lie à Felipe. Les sentiments ne sont plus là, mon cœur appartient désormais à quelqu’un d’autre. Je ne peux pas reculer. Cette mascarade dure depuis assez longtemps. Je sais que Carlos doit voir Rebecca aussi aujourd’hui pour les mêmes raisons qui me poussent à voir mon futur ex copain.

Un taxi me ramène à mon appartement. Pour une fois, il n’y a pas trop de bouchons et nous arrivons à destination sans traîner. Je remercie et paye le chauffeur avant d’entrer dans la résidence. Je tremble de tout mon être dans l’ascenseur qui mène à mon étage. Est-ce que Felipe sera là ? J’ai peur. Mais peur de quoi en fait ? Mon esprit est incapable de le savoir. Je prends une grande bouffée pour remplir mes poumons d’air et pénètre enfin dans mon appartement.

Les valises posées dans l’entrée, je m’avance dans le salon d’où je peux entendre un bruit de fond. Je devine assez rapidement que c’est la télévision qui est allumée puisque je reconnais la musique du générique des informations locales. Dans le canapé, j’aperçois le haut du crâne de Felipe. Mon cœur tambourine bien trop fort dans ma poitrine. J’ai mal, très mal. Allez Zita, fonce.

- Je suis rentrée Felipe, lançais-je.

Pas de réponse. Je m’efforce d’avancer et de contourner le canapé pour lui faire face. Quand ses yeux se lèvent vers moi, une sensation de froid pèse sur moi. Son regard est noir, rempli de haine et de colère. Sa mâchoire est serrée, ses poings aussi.

- C’était bien Santorin avec l’autre connard ?

Tout doucement il se lève et s’approche au ralenti. Les battements de mon rythme cardiaque resonnent si fort dans mes oreilles et mes artères. Je reste inerte, incapable de bouger ou de dire le moindre mot. Comment a-t-il su ?

- Hein ? Tu t’es bien fait sauter là-bas j’espère ?

- Felipe je…

- Je ne te suffisait plus, c’est ça ? Tu t’es dit que l’herbe était plus verte ailleurs, alors tu t’es fait tringlée par le premier mec venu ?

Briser les règlesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant