Briser les règles

Chapitre 14

\\ POV Zita //

Les mains toujours appuyées contre la porcelaine des lavabos, je peine à reprendre mes esprits. Les larmes montent bien trop vite pour que je puisse les contrôler. Elle s’écoulent une à une sur mes joues. Une petite silhouette familière m’attrape les épaules et me blotti contre elle.

- Qu’est-ce qui ne va pas ma chérie ? me demande Kika de sa voix toute douce.

- Rien. Tout va bien, mentais-je. Je suis simplement fatiguée.

- Zita…

Mon amie ne lâche pas l’affaire. Elle me force à dire ce que j’ai sur le cœur. Je lui résume la scène qui vient de se dérouler entre Rebecca et moi, les menaces qu’elle a proférées à mon encontre… Mais, en même temps, les souvenirs de la claque que m’a mise Felipe me sont remontés en pleine figure. Alors j’ai craqué. Mais ça, je ne le dit à pas Kika. Seuls Rico et Carlos sont au courant.

- Quelle peau de vache celle-là !! C’est une pauvre fille, ne la laisse pas t’atteindre comme ça.

Son insulte m’esquisse un sourire. Avec l’aide de mon amie, qui a toujours ce qui faut dans son sac, nous retapons un peu mon fond de teint qui s’est effacé au passage de mes larmes. Mon mascara lui a tenu le choc. Merci le waterproof.

Kika me propose de retourner avec les autres et prendre un autre verre.

- Je préfère rester seule encore un petit moment.

- D’accord. Mais tu nous rejoint après, ça marche beauté ?

Je lui réponds par un sourire positif qu’elle me rend. La fraîcheur de la pièce m’aide à reprendre peu à peu mes esprits. Mais très vite, ma solitude n’est plus. Une autre personne fait son apparition. En même temps, les toilettes ne sont pas le meilleur endroit pour rester seul. Je ne fais pas attention à qui vient d’entrer, sur le moment je pense à Kika comme elle est partie il y a peu de temps.

- J’arrive dans un instant Kika, ne t’en fais pas.

- Je suis vexé que tu me prennes pour une femme. Qui est jolie soit dit en passant.

- Oh Carlos.

Bah tiens, quand on parle du loup. Le mec ne m’a pas calculé de la journée et se pointe comme une fleur avec sa gueule d’ange et son humour douteux.

- Attention, Rebecca pourrait nous voir, dis-je ironiquement en détournant le regard.

- J’ai fermé la porte à clé. Et Daniel l’a embarquée dehors pour fumer… Et lui tenir la grappe. Kika m’a dit… Ce qui s’est passé.

- Je suis ravie que tu l’ai appris. Maintenant, sors d’ici s’il-te-plaît. Je ne veux pas de problèmes.

En réalité, je ne veux pas qu’il s’en aille. Juste qu’il me prenne dans ses bras et me serre fort contre lui. Les larmes montent à nouveau. Ma gorge se noue et me fait presque mal. Un morceau de papier toilette m’aide à contenir mes larmes et ne pas ruiner à nouveau mon maquillage. Carlos se précipite vers moi, saisit mon visage entre ses deux mains et le relève de sorte à ce que mes yeux se plongent dans les siens. Le mouvement de son pouce sur ma joue droite me fait frissonner et me rassure un peu.

- Hé princesa por favor…

Il me prend dans ses bras comme je l’ai secrètement désiré quelques secondes plus tôt. A croire qu’il a lu dans mes pensées. Son odeur est si enivrante. J’emplit mes narines de son doux parfum et mes poumons absorbent le peu d’air qui réussi à passer entre nos corps.