CHAP 56 : ATEBA

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Mon passé et mon futur sont deux instants meurtris du cour de mon existence. Comment survivre à cette nouvelle version de vie ? Elle m'a achevée sans pour autant porté atteinte directement à ma personne. La vie, ma vie aussi loin que je m'en souvienne a toujours été un soupçon d'anxiété, d'amertume, de regrets, de lamentations, et de pouvoir. Un pouvoir obsédant, néfaste, une richesse sans intérêt bâtit sur d'innombrables regrets. À cet instant, être riche ne m'épargne pas de la colère, encore moins de la peur, de la culpabilité, de la honte, de l'impuissance, de la tristesse, de l'anxiété, des cauchemars. Au contraire, j'y suis plutôt rattaché directement, poursuivis, pourchassé, j'ai beau donné le meilleur de moi, j'ai beau poussé mes limites à leurs paroxysme, mais toujours est-il que, je reste et demeure inlassablement faible, rattraper toujours et instantanément par mes craintes les plus sombres.

Genoux au sol, regard vide élancé et orienté fièrement vers l'arrière, le téléphone ayant terminé sa lancé sur l'abord du mur, peint de blanc face à moi, je ne saurais dire, si ce moment est présentiel, passé ou futur. Les images dépravantes, les scènes catastrophiques, le scénario de souffrance, une kaïsse meurtrie, une âme pure condamné à damné. Comment mettre les mots sur mes ressentis ? Pourquoi elle ? Est-ce un péché d'aimer et de se faire aimer par un homme riche ? Doit-elle endurée tout ceci, pour m'avoir aimé ? La mort serait donc, la seule finalité de cette amour qui nous lie ? L'être humain est primitivement mauvais ; bien que nous ayons connaissance de ce caractère ondoyant, il demeure tout de même l'être le plus important de notre vie. Un être pour lequel, nous sommes prêts à sombrer dans les abysses infernal de l'enfer. Pour lui, nous pouvons braver la mort et la vie, différencier correctement et cordialement le vrai du faux, devenir aussi noir que sombre, plus blanc que neige, plus saint qu'une divinité en elle-même. Pour moi, Kaïsse y était. Elle avait atteint et surpasser la vie, la mort, la peur, la culpabilité, la haine, les regrets. Et pour son dure labeur, elle ne récolte que souffrance et inévitablement la MORT.

M'aimez c'est propulser vivement son jour funeste ; me repousser, c'est se rapprocher incontournable de sa mort ; être à la limite de me considère et de m'ingnorer, c'est mourir sous la limite. En outre, plus clairement, simplement parlant, qui m'aime meurt, qui m'ignore, meurt, qui se limite à la limite de m'aimer et de m'ingnorer, meurt. Mon existence se résume à la mort.

Tous avaient détournés le regard sur ma personne, admirant avec dévotion la scène de David Nyan, se faisant arrêté par la  commandant Dhamarël. Le trouble psychologie auquel mon esprit était épris, me faisait perdre durement la tête, tout autour de moi, se voyait noyer dans du sang, celui de kaïsse. Ces hurlements de détresses, ces cris de supplications, l'effet qu'elle se tord de douleurs me hante. Je suis pris dans cette boucle, une dans laquelle je vis continuellement, ni stoppe, les scènes de tortures qu'elle subit. Je revois ma faiblesse, je suis face à mon incapacité, je me trouve au devant, en première classe, les yeux grandement écarquillés, du sang y est injecté, mes rétines semblent chercher un moyen de se creuver, je n'en peux plus, je ne veux plus voir, hélas, je suis incapable de clignoter les yeux. J'ai peur de leur fermés ne serais-ce qu'un cour instant et les réouvrir pour ne plus que voir, l'ineptie de son corps, je me fais dur, je me tue intérieurement à regarder sans cligner des yeux, pas même pour restituer ma vue, je reste statiquement visuel.

- Prenez-moi et épargnés la. S'il vous plaît. Tuez- moi à sa place !

Criais-je vivement. Les regards autrefois perchés et accrochés sur David et sa compagne Elisabeth, déclinent tous et virent inversement sur moi. Un moi debout, enjambant farouchement et avec vivacité les pas. Dénué de mon Costa noir, la chemise blanche ouverte au quart, la boutonnière de mon jean ayant quitté son emplacement d'origine, je suis le couloir, bercé par les cris de détresses de ma kaïsse. Ses supplications me font augmenter le pas, je me vois dans une course contre la mort, avant d'être brutalité stopper en percutant farouchement le mur. Les infirmiers et deux militaires me tiens durement, plaqué contre le sol. Je me débats du mieux que je peux, j'en viens à mordre l'un de mes assaillants, mais sans succès, j'y suis toujours. Toujours maintenu contre le carrelage blanc et glacial.

- VOUS NE COMPRENEZ PAS ! IL FAUT QUE JE PARTE, IL FAUT QUE JE LA SAUVE, LÂCHEZ-MOI. Laissez-moi m'en aller, il le faut.

- Nous ne pouvons certe pas, comprendre votre douleur, encore moins la ressentir. Mais, ne vous précipitez pas. Pensez à ce qu'elle aurait voulus que vous fassiez en ce moment monsieur Ateba.

Lentement ils me font reprendre mes marques. Je parviens à me tenir sur la plante de mes pieds. Toujours soutenu par l'un de mes assaillants, le regard orienté vers le sol. Il ne me fallut que quelques secondes, lorsqu'une goutte éclate sur le sol, pour me rendre compte, de mes sanglots. Je pleurs, et d'aussi loin que je me souviens, cela arrive à me soulager. À cette initiative, je ne m'y prive pas, je continue, je pleurs. Subitement, de grande bras, passe autour de mon cours, s'entrelacent, un corps féminin, vient prendre possession de mon corps affaibli d'homme. Ses lèvres se logent sous mon ouïe,

- Ou que vous irez, je vous accompagnerai. Si vous êtes en larme, je suis également. Je n'ai pas eut de frère, mais dès l'instant de notre rencontre, j'en avais gagnée un, sans pourtant ayant jouer à une quelconque loterie. Vous n'êtes plus mon patron, vous fêtez partir intégrante de moi. Alors pleurons ensemble. Laissons submergés par la culpabilité, la honte, et la haine.

Soulagement, joie, compressé par la colère, la haine, la peur, la culpabilité reflètent mon état émotionnel. Eléonore, pourtant déclaré, il y'a à peine quelques heures encore commence muette, avait retrouvée l'usage de la parole, pour simplement me réconforter moi. Libérer de mes liens, je passe vivement mes bras autour d'elle, loge mon lobe crânien au creux de son épaule, et sombre immédiatement dans les larmes. Le temps peut s'écouler, il peut s'en aller, il peut nous faire défauts, mais il ne pourra jamais estomper cet instant.

- Monsieur cessé de pleurer, ce n'est pas opportun de voir un homme de votre tranche social pleurer.
- Pleurer serait réserver à qui selon toi Eléo ? Au pauvre ? Nous autre riche n'avons-nous pas le droit ?
- Ce n'était pas le sens premier de cette phrase monsieur.
- Je sais, mais actuellement, j'ai besoin de ça. Laisse moi pleurer Eléo. J'ai besoin d'évacuer de n'importe quelle façon possible, toutes cette rages accumulées en moi.
- Dans ce cas, allons pleurer quelques part, loin des caméras.

Elle m'entraîne dans sa chambre d'hôpital, me fait assis sur son lit de malade, me regarde intensément,

- Maintenant vous pouvez pleurer.

Avec ce sourire. Ce même souris au coin des lèvres, qui se remplit fièrement et progressivement de larme.

- J'étais juste à quelques centimètres d'elle. J'aurais pu empêcher qu'elle se fasse kidnappé sous mes yeux. Mais ma faiblesse, la faible personne que je suis n'a rien pu faire. Je suis profondément désolée monsieur. Vous êtes libre de me détester, d'haïr ma personne, je comprendrais.

- Dans l'état que tu étais, qu'aurais-tu bien pû faire ? Si je t'en voulais, se serait par pure égoïsme.

- Ce qui l'arrive est en partie ma faute.

- Arrêt de te leurrer l'esprit Eléonore. Tu n'y es pour rien. Le fautif c'est moi. Je n'aurais jamais dû m'intéresser à elle. Je n'aurais jamais dû te demander de faire les recherches sur elle. Je n'aurais jamais dû m'intéresser et m'approcher trop près d'elle. Je suis le seul fautif de l'histoire. Le seul à blâmer c'est moi, William Ateba !

- Personne ne devrait porter un aussi lourd fardeau tout seul. J'ai été absente très longtemps. À peine je foule le pays de mes pieds, que j'apprends que celle qui devrait être ma belle sœur, celle qui a pu transpercée la carapace de mon frère, est maltraité pour cet espoir ?

Venait de résonner dans l'ensemble de la pièce. Je décline la tête au même qu'Eléo, pour tomber, grâce à ma faculté visuel, un corps féminin. Ma sœur. ATEBA VÉRONE

KAÏSSE : ENTRE POUVOIR ET AMOUR  [ RÉÉCRITURE] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant