Chapitre 3

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Je cours au clubhouse, ma bombe à la main, enfilant ma doudoune sans manches et en marchant rapidement mais sans courir pour ne pas effrayer Falakhi qui est accroché sous l'auvent

— Coucou mon grand, Léo et ton copain Sylphe sont partis sans nous. Connaissant mon pote, il doit être à côté du pont parce qu'il s'est rappelé que c'était moi qui devais choisir l'endroit où on allait. On va leur montrer qu'on ne peut pas nous échapper aussi facilement, t'es d'accord ?

Il souffle bruyamment par les naseaux.

— Je prends ça pour un oui.

Sans plus attendre, je mets le pieds dans l'étrier et monte en selle.

— On y va, dis-je en le faisant avancer.

Sans surprise, le lieu où on retrouve Sylphe et son cavalier est le pont.

— Tu n'es pas parti loin en fait ! Dois-je comprendre que je te manquais trop ?

— Non, c'est juste que moi je respecte ma parole.

Je prends un air courroucé.

— Qu'est ce que tu sous-entends là ?

— Rien du tout, me répond-t-il d'un air qui se veut innocent.

— C'est ça ! Pour la peine, on va aller faire une course sur la plage.

— Oh non ! soupire-t-il, tu sais bien qu j'ai horreur de ça ! Je me prends plein de sable dans la figure et après je mets des heures à tout enlever de mes cheveux !

— Justement ! C'est une raison de plus pour le faire.

Il me lance un regard noir.

— Préviens au moins tes parents, te connaissant, on va faire une balade très longue.

— Je pense qu'au moment même où ils m'ont vu sortir, ils savaient que j'allais finir pas en faire une.

Il me fixe jusqu'à ce que je soupire et que je sorte mon portable de la poche de mon manteau et active la saisie vocale pour envoyer le message plus facilement.

Une fois le texto envoyé, je relève la tête vers mon ami.

— C'est bon tu es satisfait ?

— Oui, vas-y, je te laisse passer devant.

— Quel honneur ! répliqué-je.

Je fais avancer mon cheval vers un chemin au milieu des bois qui mène à la plage de St Efflam.

Au bout d'une trentaine de minutes, nous atteignons mon objectif.

— Le premier qui arrive au grand rocher a gagné, m'exclamé-je en partant au trot.

Léo fait aussitôt partir son poney au galop sans regarder si je le suis.

— T'as vu Falakhi ? Il a vraiment cru qu'un Connemara pour te battre ! On leur laisse encore 50 mètres d'avance parce que sur 500 mètre c'est sûr que tu vas les battre à plate couture.

 J'attends quelques secondes avec mon cheval qui piaffe d'impatience.

— Tu peux y aller, lui dis-je en arrêtant de le restreindre sur sa vitesse.

Il se met à accélérer et allonge ses foulées pour prendre plus de vitesse.

Je me penche sur son encolure. Le sable et le vent me fouettent le visage.

— Ça va tellement me manquer de ne plus pouvoir te voir tous les jours.

Je le laisse encore galoper pendant quelques dizaines de mètre puis je commence à le faire ralentir, voyant que nous sommes arrivé au pied du grand rocher.

Toutes les étoiles dans tes yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant