Late Night Talking

Tome I • Chapitre 51

30 octobre 2023 - Mexico - Mexique

Point de vue d'Amélia Williams

Première nuit complète depuis que l'heure du décès a été prononcé. Je n'ai pas tenté l'exercice de respiration, j'ai directement pris l'autre moitié du cachet que j'avais dans ma trousse de toilettes avant d'aller rejoindre Lewis dans le lit. L'ambiance entre nous était plus que palpable avant que je finisse par m'endormir.

A table, quand Lewis m'a posé la question, je ne lui ai pas menti. J'étais réellement en train d'échanger des messages avec mon père et Maxendre pour leur venue à Las Vegas. C'est tout une organisation pour qu'ils puissent venir passer ce weekend avec moi. Mon père et Léon viendront dès le mercredi après midi et Maxendre nous rejoindra seulement le vendredi matin, avec son travail, il n'a pas pu faire autrement. Il fallait également que j'organise la rencontre entre mon petit ami et ma famille, de mon côté, le stress commence un peu à monter. J'ai hâte de voir la tête que va faire mon père.

Puis les choses se sont corsées quand nous sommes remontés dans notre chambre. J'avais vraiment envie de partager ce moment de détente avec Lewis. Le rythme effréné dans lequel nous sommes depuis la reprise du championnat nous laisse que très peu de moment d'intimité à partager ensemble. Alors que j'attendais que Lewis me donne le top départ pour ce moment à deux, je reçus un nouveau message. Mais cette fois-ci il n'était pas de mon père ou de mon frère. Luc prenait de mes nouvelles. Enfin, il me relançait parce que je n'avais pas répondu à son message reçu plus tôt dans la journée.

Luc : 22h35 : Je n'ai pas eu de réponse à mon dernier message, du coup, je me permet de te relancer. Tout va bien ? Je m'inquiète un peu j'espère que tu n'as pas fait n'importe quoi avec les somnifères, sinon je vais être dans une sacrée merde.

Moi : 22h36 : Oui, oui tout va bien. Désolée, j'étais sur le Grand Prix quand j'ai vu ton premier message et j'ai oublié d'y répondre. Dans la nuit, j'ai fait une crise de panique assez impressionnante, une fois le calme revenu j'ai pris la moitié d'un cachet pour m'endormir. J'ai dormi comme un bébé ensuite.

Puis la discussion a pris une autre tournure, Luc m'a demandé de lui décrire ma crise d'angoisse et quels étaient les points selon moi qui étaient les déclencheurs de ces crises. J'avais une oreille attentive qui tentait de creuser le sujet avec moi. J'avais une certaine facilité à m'ouvrir avec Luc, je ne sais pas si c'est grâce à la distance, le fait que je ne le connaisse pas ou alors à notre discussion par message. Mais il était plus facile de parler de ces choses qui embrument mon esprit à cet inconnu. Je n'avais pas son regard sur moi, je pouvais prendre le temps d'effacer, de corriger, de choisir mes mots comparé à une discussion en face à face. Je me suis plongée dans cette discussion comme si c'était la chose la plus précieuse que je possédais à cet instant T.

J'avais besoin de parler de ma mère, de comprendre ce qu'il s'était passé et Luc était la personne qui pouvait m'apporter le plus de détails possible puisqu'il a fait parti du corps médical qui s'occupait d'elle. J'étais happée par nos échanges écrits et je n'ai pas réellement fait attention à Lewis, ni à ses relances pour que j'aille le rejoindre. C'est quand j'ai entendu le bruit de l'eau qui sortait du pommeau de douche que j'ai fait une pause dans la discussion que j'avais. Je n'avais pas vu le temps passé. J'ai posé mon téléphone sur ma table de nuit et je suis allée rejoindre Lewis dans la salle de bain. J'ai tout de suite vu à son regard qu'il était déçu par mon comportement. Sa façon de me répondre était piquante sans être irrespectueuse. Il me laissa plantée là, devant une baignoire qui était en train de se vider. Je pris le temps de me démaquiller, de brosser mes dents et de prendre la moitié du cachet qu'il me restait avant d'aller rejoindre mon petit ami dans notre lit.