Tome II • Chapitre 15

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18 janvier 2024 - Monaco

Point de vue de Lewis Hamilton

- Anita ? Vous êtes là ? Demandai-je en posant ma valise et mon sac au sol.

- Dans la cuisine, Monsieur Hamilton ! M'indique la voix de celle qui est en charge de l'entretien de ma maison quand je ne suis pas là.

J'enlève mes chaussures, ma grosse veste et mon écharpe que j'accroche sur les crochets dans l'entrée et je m'avance pour aller la retrouver. Le soleil timide berce la pièce dans une atmosphère agréable. Je suis content de rentrer chez moi.

- Mademoiselle Williams n'est pas avec vous ? Me questionne Anita.

Je rigole doucement à sa question. Je n'ai plus aucune nouvelle d'Amélia depuis que j'ai fuis au Brésil en fin d'année.

- Non, elle... Fin, je pense qu'elle ne viendra plus à vrai dire, dis-je dans un soupir.

- Ohw, voulez-vous que je lui fasse parvenir les affaires qu'elle a laissé ici ?

- Si ça ne vous dérange pas de vous en occuper. Je ne pense pas qu'elle viendra les récupérer de toute façon...

La bonne femme incline la tête en signe de compréhension puis elle disparait dans les escaliers.

J'ai tout fait foiré. Littéralement. Je passe mes mains sur mon visage pour détendre mes muscles. Puis je me sers un verre d'eau avant d'aller dans mon bureau afin de me remettre au travail. J'allume mon ordinateur et ouvre ma messagerie, je fais rapidement le tri entre les mails que j'ai reçu. Mais je n'arrive pas à vraiment m'y mettre.

J'ai vraiment fait n'importe quoi. Une succession de mauvaises décisions qui m'amènent là où j'en suis aujourd'hui. Seul. Terriblement seul. Retour à la case départ. Mais je peux m'en vouloir qu'à moi même.

Depuis que nous avions quitté la clinique à Nice, je faisais tout pour qu'Amélia se sente bien. Je ne voulais pas que mes états d'âmes soient un poids supplémentaire pour elle. L'annonce de sa grossesse m'avait chamboulé, m'avait retourné les tripes. Je n'arrive toujours pas à mettre des mots sur ce que je ressens. J'ai tenté tant bien que mal d'enfouir ma colère mais je n'ai pas réussi à duper Amélia très longtemps. Il lui aura fallu moins de deux semaines pour se rendre compte de ma supercherie, alors que même mes amis les plus proches n'y avaient vu que du feu.

J'ai perdu pieds ce soir là, moi qui avait toujours réussi à contrôler ma colère. Toute la cuisine était sans dessus-dessous, je ne me reconnaissais pas dans les yeux d'Amélia. Elle a regardé avec frayeur puis quand elle s'est approchée de moi, j'avais cette envie irrépressible de son corps contre le mien.

Quand nous faisions l'amour, nos corps échangeaient silencieusement des promesses que nous n'avions pas besoin de formuler. C'était notre façon à nous de nous souder, de faire grandir ce que nous ressentions l'un pour l'autre. Mais ça faisait une quinzaine de jours qu'Amélia me rembarrait, en trouvant toutes sortes d'excuses. Je n'ai jamais insisté, même si ma peau me brulait à chaque fois que je rentrais en contact avec la sienne. Elle avait besoin de retrouver son corps et je devais juste prendre mon mal en patience. Après tout, c'est aussi à cause de moi si nous avions dû mettre fin à ce qui grandissait dans son bas-ventre.

Mais, ce soir là, quand je l'ai pénétré sur l'ilot central sans même prendre le temps des préliminaires, j'ai agi sous le coup de l'impulsion. C'était bestial, j'ai joui rapidement. Je ne suis même pas sûr qu'Amélia ait eu un orgasme à ce moment-là. Nous avons remis le couvert plus tard dans la nuit, mais cette fois-ci, c'était elle qui venait à moi. Comme pour se rassurer que nous allions bien. Mais ce ne fut que passager. Cette nuit-là, j'ai baisé avec ma petite amie. Il n'y avait ni tendresse, ni amour. J'agissais comme un robot qui avait besoin de se vider.

Late Night TalkingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant