Tome II • Chapitre 55

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16 mai 2024 - Imola - Italie

Point de vue d'Amélia Williams - Deux heures avant l'arrivée de Lewis dans la salle de réunion.

Sans ouvrir les yeux, je tends mon bras pour tâter l'autre côté du lit. Les draps sont déjà froids, je n'ai même pas entendu Lewis partir pour sa séance de sport matinale. Je soupire lentement et je retire la couette de moi.

Je m'étire un peu avant d'ouvrir la porte vitrée de la douche. Une nouvelle semaine de course débute aujourd'hui avec le rendez-vous devant les médias. Si j'avais eu la possibilité, je serais restée à Monaco, avec Lewis dans notre maison.

Notre maison.

J'ai encore du mal à me dire que j'ai réellement emménagé avec lui. Même si nous avions déjà l'habitude de passer notre temps libre ensemble, il est plaisant de ne pas avoir d'autre choix que de m'endormir et de me réveiller dans notre lit.

Je suis heureuse d'avoir réussi à dépasser toute la rancœur que j'avais en vers Lewis et de lui avoir pardonné sa disparition au Brésil. Même si cet incident restera toujours dans un coin de ma tête, aller de l'avant a été la meilleure des décisions que j'ai pu prendre ces derniers mois.

Je me glisse sous l'eau chaude et commence à me savonner. Il ne faut pas trop que je traine, je dois retrouver Lando pour le petit déjeuner afin qu'on discute des différents interviews qu'il va donner cet après-midi. Sa première victoire dans la catégorie reine remonte déjà à deux semaines et pourtant elle reste sur les lèvres de tout le monde.

Je regarde la mousse partir dans l'évacuation puis je coupe l'eau. Après m'être enroulée dans le drap de bain, je fais un détour par le dressing pour choisir ma tenue du jour. Un rapide coup d'œil à la météo et je grimace un peu devant les prévisions. Le soleil ne devrait pas être de la partie aujourd'hui. Je prends un jean, un t-shirt manche longue et un pull noir ample ainsi qu'un ensemble de sous-vêtements avant de faire tomber ma serviette pour m'habiller.

Je fais rapidement le tour de la chambre pour récupérer mes affaires de travail et ranger un peu puis je claque la porte pour prendre l'ascenseur. Je regarde le petit écran qui indique les étages qui défilent, mon ventre gargouille légèrement. J'ai déjà hâte de me retrouver devant le buffet pour faire le plein avant la journée qui s'annonce chargée.

En plus des différents interviews, une cérémonie de commémoration à la mémoire des pilotes Ayrton Senna et Roland Ratzenberger aura lieu en fin d'après-midi. Tout le monde a été convié à l'évènement organisé par l'ancien pilote Sébastien Vettel.

Le ding de l'ascenseur me sort de ma rêverie. Les portes s'ouvrent et dévoilent le visage souriant de Lando.

Tu me crois si je te dis que ça fait deux fois que les portes s'ouvrent, que je fais un grand sourire alors qu'en fait, c'est pas toi ?

- Je n'ai aucun mal à te croire !

Je rigole doucement et je passe mon bras sous celui de Lando pour qu'on se dirige vers le restaurant.

Nous arrivons dans les derniers, il ne reste plus grand-chose sur les différentes tables. Je récupère rapidement de quoi me faire des tartines puis je rejoins Lando qui est déjà à table devant son bol de céréales. 

Je sors mon ordinateur et je le mets devant nous. Rapidement, nous balayons les différentes questions qui reviennent le plus. Mis à part la conférence de presse après la course de Miami, ça faisait longtemps que Lando n'avait pas été convié à prendre place sur le fameux canapé blanc du jeudi après midi.

J'aide Lando à reformuler certaines de ses réponses tout en tartinant les petites tranches de pains que j'ai réussi à trouver avant que le buffet ne soit enlevé. J'apprécie que le jeune homme ait toujours autant besoin de moi dans cet exercice alors qu'il est de plus en plus à l'aise devant les journalistes. Je le soupçonne de faire durer ces petites réunions en longueur pour qu'on puisse passer plus de temps ensemble. Et je ne m'en plains pas.

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