Je pensais que ça serait facile, que je n'avais qu'à lui dire ces quelques mots et que je n'aurais qu'à me lever pour aller retrouver mon lit. Mais le voile de tristesse qui vient de passer sur les yeux de Lewis me sert le coeur. Ses mains serrent plus fort les miennes.
- Quand Charles t'a dit que tu avais changé, qu'est-ce qu'il voulait dire par là ? Me demande-t-il doucement.
-Il m'a dit que mon corps était là, mais pas mon esprit. Et il avait raison, depuis qu'on s'est rencontré, tu occupes la plupart de mes pensées. Il esquisse un sourire. Sans que je m'en rende compte, j'ai cessé d'éclater de rire bruyamment, j'ai fait en sorte de ne pas faire de vagues, je me suis faite discrète pour ne pas attirer l'attention sur moi. Parce que si l'attention était sur moi, si quelqu'un avait avait eu le malheur d'intercepter l'un de nos regards quand nous sommes dans la même pièce, alors cette personne aurait très vite compris qu'il se passait quelque chose entre nous. Je me suis faite toute petite pour protéger ce qu'on avait, mais ce n'est pas moi cette personne là...
Les larmes commencent à me monter aux yeux. Je n'ai pas envie de craquer maintenant, je n'ai pas fini de lui dire que j'avais sur le coeur. Lewis se glisse de son transat au mien sans faire de bruit. Il passe ses bras autour de moi et pose ma tête contre son torse. J'entends son coeur qui bat un peu plus vite que d'habitude.
-Je ne suis rendu compte de rien, pourquoi tu ne m'en as pas parlé avant ?
- Parce que je ne voulais pas m'en rendre compte, lui dis-je dans un souffle.
Son étreinte se ressert un peu plus autour de moi.
- Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi tu étais attiré par moi, nous sommes tellement différents. Tu es le septuple champion du monde de Formule 1 et je ne suis que la responsable média d'un pilote qui n'a même pas couru la moitié des courses que tu as pu faire dans ta carrière. Je ne suis pas mannequin, je n'ai pas des jambes démesurément longues ni même un visage qui fait la une des magazines de mode...
Lewis se recule un peu, avec son pouce et son index, il prend mon menton et me relève la tête pour que je le regarde. Une larme perle sur ma joue. Il l'essuie d'un revers de main.
- Tu n'es peut-être pas tout ça et je m'en contre fous. Ce qui est le plus important pour moi, c'est ce que je ressens quand je suis avec toi. Alors oui, tu as raison, je suis septuple champion du monde et tout le monde me définit comme ça, comme si je n'étais que ça. Mais quand on est ensemble, je redeviens Lewis Hamilton, celui que je suis avant de monter dans une monoplace. Quand je suis avec toi, je ne ressens pas le besoin de jouer un rôle. Je peux être moi même sans être jugé. Et ce que tu me dis, ça me brise le coeur parce que je ne veux pas que tu changes ta façon d'être à cause de moi. Mon seul objectif, en dehors du circuit, est de te faire sourire Amélia, je veux que tu puisses te sentir aussi libre que je le suis quand on est ensemble.
Il pose son front contre le mien et caresse doucement mon nez avec le sien. Je ne sais plus quoi penser. J'avais attaqué la journée en étant sûre de mes positions, j'avais remis mon cerveau en marche et je n'avais plus qu'à m'y tenir. Mais après cette discussion, l'ordre que j'avais établi n'est plus vraiment d'actualité. Voilà pourquoi je ne voulais pas avoir de discussion avec Lewis. Ce qu'il me dit me touche, même s'il faudra que je tire cette histoire avec Naomi au clair, je ne sais plus ce que je veux vraiment. Je sens son souffle sur mon visage, nos respirations se mélangent. C'est comme si une bulle venait de se former autour de nous, je n'entends plus les bruits de la ville, mais pas contre j'entends mon coeur qui bat dans mes oreilles.
- Je ne sais pas comment on va faire, on trouvera une solution, mais je ne veux pas que tu te prives d'être toi même à cause de moi...
Ses lèvres s'approchent un peu plus des miennes.
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Late Night Talking
FanfictionElle cherchait un endroit en marge de cette soirée où elle ne voulait pas venir. Lui voulait juste souffler et se ressourcer au calme. Ils se retrouvent tous les deux au même endroit, comme si la propriété n'était pas assez grande pour qu'ils aient...