Tome I • Chapitre 23

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La première session des essais se passe assez bien pour nos monoplaces et nos pilotes. Je quitte le garage avec Lando pour l'accompagner répondre aux questions des journalistes. Lewis est juste devant nous, il plaisante avec Lando mais ne m'adresse aucun regard, ni sourire, comme il a l'habitude faire. Je suis parfaitement transparente à ses yeux. Il n'a pas répondu à mes messages non plus. Il y a trop de caméras et de monde pour que je tente de lui parler maintenant. Lando termine de répondre aux dernières questions d'un média allemand et nous marchons pour rejoindre le reste de notre équipe dans le motorhome aux couleurs de notre écurie.

Au loin, j'entends la voix de Pierre qui m'appelle. Je ne me retourne pas, je n'ai aucune envie de parler avec lui. Je suis encore trop énervée contre lui pour avoir une discussion productive. Je tente d'appeler Lewis sur son téléphone mais je tombe directement sur sa messagerie. Lando tente de me changer les idées en me proposant de manger avec lui.

- Je n'ai pas très faim Lando, je vais aller me poser dans un bureau pour travailler un peu.

- Comme tu voudras Amélia, tu n'es pas toute seule, tu sais... me répond-il en me souriant.

Je remonte dans les bureaux pour tenter de me changer les esprits avec le travail. Mais ma stratégie ne fonctionne pas forcement, je passe pas mal de temps à fixer mon portable en espérant que l'écran s'allume pour m'annoncer un message de Lewis, en vain. Quelqu'un frappe à ma porte, j'avais bien demandé à ne pas être déranger... Je me lève pour ouvrir la porte. Pierre est devant moi, j'allais refermer la porte quand il la bloqua avec son pied. Je finis par le laisser entrer dans le bureau.

- Ils laissent vraiment entrer n'importe qui ici...

- C'est Lando qui m'a aidé, Amélia je... Sa voix retombe.

Le silence revient dans le bureau.

- Je crois qu'il faut qu'on parle, dit-il pour briser le silence.

- Ah oui ? Tu penses ? J'ai du mal à ne pas répondre avec sarcasme.

- Écoute, j'ai fait de la merde. Mais je pensais que ça te ferait plaisir.

- Bah tu t'es trompé.

- Laisse moi t'expliquer.

-Mhm, je t'écoute. Je me rassois dans mon fauteuil, je le regarde les bras croisés.

- Depuis que tu m'as parlé du réunionnais avec lequel tu avais eu un rapprochement, ton comportement avait changé, je sais pas, tu semblait plus légère, moins refermée sur toi même. Tu m'as dit que vos emplois du temps étaient compliqué à synchroniser et tout... Alors j'ai mené ma petite enquête, j'ai appelé ta mère.

- TU AS QUOI ? Mais ça va trop loin là ! Je pars dans un rire nerveux sans réussir à me retenir ce qui fait sourire Pierre.

- Oui, j'ai appelé ta mère pour tenter de savoir avec qui tu avais passé du temps pendant tes vacances là-bas... Et le prénom de Milo est sorti. Elle m'a donné son numéro de téléphone et j'ai pris contact avec lui. Il m'a confirmé que vous vous étiez rapprochés et que vous aviez passé pas mal de temps ensemble.

- Mais qu'est-ce qu'il t'est passé par la tête Pierre ?

- Je sais pas, je voulais te faire plaisir. Te permettre de passer le weekend avec lui, tu semblais tellement triste à Milan quand on a abordé le sujet avec Kika. Du coup, je l'ai appelé, il se trouve qu'il était en Pologne en début de semaine, je lui ai proposé de venir passer le weekend, ce qu'il a accepté... Je te jure Amélia, que j'aurais jamais imaginé que tu réagirais comme ça. Sinon je me serai abstenu. Je suis vraiment désolée... Vraiment.

Late Night TalkingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant