Tome I • Chapitre 38

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Maintenant que la vérité est sortie de ma bouche, je me sens plus légère. La boule qui s'était formée dans ma poitrine n'a pas totalement disparue mais elle pas beaucoup diminuée. J'imagine que le chemin sera encore long avant que tout revienne à la normale, mais je suis sûrement dans la bonne direction pour remonter la pente.

Je baisse les yeux sur ma tenue, j'ai un t-shirt et ma culotte, je ne me souviens pas de m'être mise en pyjama.

C'est toi qui m'a mise en pyjama ? Demandais-je à Lewis.

Oui, apparemment c'était important pour toi de t'endormir en pyjama...

Je rigole doucement, je ne suis même pas surprise même dans un état avancé de fatigue ou d'ébriété j'ai toujours mis un point d'honneur à me changer avant de me glisser dans les draps. Je fais passer le t-shirt par dessus ma tête et je le jette à coté du visage de Lewis. Il est resté allongé dans le lit et me regarde m'activer pour me préparer avant l'arrivée de Pierre. Je change de sous vêtements puis j'enfile ma traditionnelle tenue de travail, un jean noir et un polo aux couleurs de l'écurie McLaren. J'attache rapidement mes cheveux et je me passe un peu d'eau fraiche sur le visage. On frappe à la porte pendant que je me sèche le visage dans une serviette. Je quitte la salle de bain et je vais ouvrir la porte.

Pierre relève la tête au même moment, je croise son regard, ses yeux gris sont remplis de tristesse. Je m'écarte un peu pour le laisser passer, il entre dans la chambre et salue Lewis qui est en train de récupérer son ordinateur resté au sol. Le britannique s'approche de nous, il sert la main que Pierre lui tend puis dépose un baiser sur ma tempe.

Je vais vous laisser tranquille, vous avez plein de choses à vous dire, je repasse en fin de matinée avec l'équipe médicale. Nous dit-il avant de quitter la pièce.

Le silence retombe dans ma chambre. Il faut que je trouve les mots pour entamer la discussion avec Pierre, je m'avance et je m'assois sur le rebord du lit, Pierre prend place dans le fauteuil à coté.

- J'ai eu.

- Je te dois.

Nous commençons à parler en même temps, Pierre se stoppe et passe sa main dans sa nuque.

- Vas-y, je t'en prie, tu as commencé avant, lui dis-je en lui souriant timidement.

- Non, non, dis moi ce que tu voulais me dire.

- Pierre... Je te dois des excuses, je suis désolée de tout ça, de mon silence. J'ai lu tous tes messages, mais je n'avais pas la force d'y répondre. Quand l'interne a annoncé l'heure du décès, mon cerveau a vrillé. J'étais incapable de réfléchir de manière raisonnable. Je me suis refermée sur moi-même en pensant que la douleur serait moins forte. Mais plus les jours passaient et plus je perdais pieds. J'ai menti pour pouvoir me replonger dans le travail afin de ne plus penser à tout ça... Quand Charles a commencé à jouer la mélodie, je me suis prise en place face tout ce que je tentais tant bien que mal à repousser. C'est Zoé qui a choisit cette musique pour la sortie du cercueil de l'église...

- Je... Je ne sais pas quoi te dire Amélia... J'ai eu mes parents au téléphone ce matin. Apparemment, j'étais le seul à ne pas être au courant... Je ne t'en veux pas, chacun réagit à sa manière lors d'un décès, mais je ne veux plus de secret entre nous. J'ai cru que tu étais morte quand je t'ai retrouvé allongée sur le sol de cette chambre. J'ai bien cru hier soir que j'avais perdu ma meilleure amie Amélia...

- Oh... Alors je suis ta meilleure amie maintenant ? Lui demandais-je en baissant la tête.

- Tu l'as toujours été, depuis qu'on s'est rencontré et que tu m'as tendu ta petite voiture pour que je sorte des jupes de ma mère. Je pensais pas que j'avais besoin de te le dire, mais ce que j'ai vu hier soir m'a fait froid dans le dos. Tu... Tu te sens mieux ?

Late Night TalkingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant