Kiss in the street (Sewis)

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[Partie 1/2, attention on parle de sang, ce n'est pas violent mais si vous êtes sensible à vous de décider de lire ou non]

Il court à en perdre haleine mais peu l'importe. Il sait que si il s'arrête, les hommes de Nico le rattraperont et il en sera fini de sa vie. Alors il court. Il fait nuit mais ce n'est pas un problème pour lui. Il connaît la ville comme sa poche après tout. Il longe la ligne de tramway car il sait exactement où elle mène. Il change soudainement de trajectoire dans l'espoir de surprendre ceux qui sont derrière lui. Il n'a pas le temps d'élaborer un trajet en toute sécurité. Les hommes de main qui le pourchassent ne sont qu'à une poignée de mètres derrière lui. Alors il court. Il fait confiance à son corps. Il sait que ses jambes tiendront le coup. Il espère juste que ses poursuivants en auront vite assez de lui courir après car il ne sait pas combien de temps il parviendra à maintenir une distance raisonnable entre eux. Dans un dernier effort, avec la force du désespoir, il accélère le rythme de sa course.

C'était une longue journée de travail pour le jeune Allemand. C'est l'hiver, il fait nuit, il ne pense qu'à une chose : retrouver son salon pour se caler sous une couverture. Il attend maintenant son bus. Intérieurement, il peste contre la mécanique de sa voiture. Si elle avait démarré ce matin, il ne serait pas là, dans le froid, à attendre que le chauffeur de bus aigri du vendredi soir ne viennent le récupérer. Il s'impatiente. Même si ça ne fait que trois minutes qu'il attend, il se retourne vers l'arrêt pour consulter les horaires de passages de son bus. Un bruit sourd attire son attention. Ça ressemble à un tir. Il comprend alors que quelqu'un est en train de passer un sale quart d'heure et se force à se reconcentrer sur son affiche pour ne pas imaginer le pire.

C'est alors qu'il remarque des gens en train de courir dans sa direction. Il fait immédiatement le rapprochement avec le bruit qu'il a entendu et commence à paniquer. Il a déjà vu une scène dans ce style dans un film. Le héros et ses poursuivant sont tellement occupés à de faire la course qu'ils ignorent totalement les passants à côté d'eux. C'est ce qu'il décide de faire. Personne ne prête jamais attention aux figurants d'habitude alors il espère que c'est aussi valable dans la vraie vie. Il fait donc comme si de rien n'était. Comme si aucun homme ne courrait probablement pour sauver sa vie. Comme si c'était un vendredi soir comme les autres. Il focalise toute son attention sur le visage sur le panneau publicitaire en espérant avoir fait un choix judicieux.

Avant qu'il ne puisse esquisser le moindre mouvement, il se retrouve plaqué contre ce même panneau publicitaire et ressent une forte pression sur ses lèvres. Il sent deux main le maintenir fermement, une sur sa joue gauche, l'autre dans le creux de son dos. Le temps que son cerveau ne comprennent comme il est passé de simple figurant à être embrassé par un inconnu, l'homme en question se recule et lui sourit.

- Vous venez certainement de me sauver la vie !

Sebastian porte sa main à ses lèvres. L'inconnu détourne sa tête. Ainsi, il a le temps d'observer son visiteur. Un homme visiblement dans la trentaine, métis, laissant ses nombreux tatouages apparaître sous son débardeur. Sans qu'il ne puisse dire vraiment pourquoi, l'allemand le trouve plutôt beau, même si la casquette qu'il porte masque le haut de son visage. Il revient soudain à lui-même et se défait des mains de l'inconnu, toujours sur ses bras.

- Je peux savoir ce qui vous a pris et qui vous êtes ? Aux dernières nouvelles, vous vous faisiez pourchasser par des gens qui ne vous veulent pas que du bien alors que vous prenez le temps d'embrasser un inconnu qui plus est en plein centre ville. Où sont donc passés vos " amis " ?

- Je m'appelle Lewis.

- Et bien Lewis, il va falloir m'expliquer certaines choses.

- Je ne suis pas sûr que vous vouliez savoir.

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