𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 23 - 𝓛𝓪𝔃𝓪𝓻𝓸

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Même sans avoir vu les jumeaux en photo, j'aurais immédiatement su qu'ils étaient là pour nous accueillir. Ils ont d'énormes pancartes en carton pour nous souhaiter la bienvenue à Las Vegas.

Les enfants ont pu se reposer dans l'avion, ils sont surexcités à l'idée de revoir leur mère et leur frère. On est directement partis en direction de la villa sous les questions des jumeaux.

-Non mais en vrai, pourquoi on s'est jamais rencontrés avant ? Lance Ruben en me regardant dans le rétroviseur.

-Parce que je ne connaissais même pas votre existence, je réponds simplement.

-Tu vois un peu ce que tu as loupé ? S'étonne Elio en se désignant d'un geste de la main.

Je lève les yeux au ciel en me disant qu'ils sont vachement prétentieux tous les deux. Moi, je veux juste qu'ils se dépêchent pour que ma famille soit au complet.

En arrivant, je souffle un coup, soulagé d'être enfin arrivé à destination. On est de la même famille, mais qu'ils n'oublient pas que je ne connaissais même pas leur existence il y a moins de douze heures.

Les trois enfants sautent de la voiture et Enrique nous ouvre la porte en nous faisant de grands signes. J'entre dans la villa et le salue, mais il me prend dans ses bras pour me donner une tape dans le dos. Qu'ils me lâchent, j'ai juste besoin d'être sûr que ma femme et mon fils vont bien.

Il nous guide jusqu'à son salon, à l'arrière de la maison, et je tombe face à Evie, qui a Valentino dans les bras. Elle tombe à genoux au sol et serre ses quatre enfants contre elle, en lâchant quelques larmes.

Elle finit par se lever pour me serrer contre elle, et je caresse ses cheveux avant d'embrasser le sommet de son crâne. Putain je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie.

J'ai bien eu peur de la perdre lorsqu'elle a appris que je l'avais détruite physiquement, mais je n'ai jamais eu aussi peur que maintenant. Déjà parce qu'elle était avec Valentino, et ensuite parce que je ne m'imaginais pas que mes trois enfants puissent ne plus jamais revoir Evie et Valentino.

-Tout va bien, soufflé-je à son oreille. On est là. Vous êtes en vie, c'est le principal.

-J'ai eu tellement peur de ne jamais vous revoir, pleure-t-elle. Pardon, je ne veux pas pleurer devant eux, mais... La pression redescend maintenant que vous êtes là.

-Sèche-moi ces larmes de ce magnifique visage, tout est fini. Je suis là pour te protéger quoi qu'il m'en coûte.

Elle se détache de moi et m'embrasse pendant que je frotte ses larmes à l'aide de mes pouces.

-Tu es blessée ?

-Non, ils ne nous ont pas fait de mal. J'ai juste quelques ouvertures sous mon pied parce que j'ai courru sans chaussures pendant très longtemps.

Je baisse le regard et constate une bande autour de son pied. Je grimace et embrasse son front avant de rejoindre Valentino pour le prendre dans mes bras.

-Maman elle nous a sauvé, m'explique-t-il en haussant les épaules.

-Je sais, maman est très forte et très courageuse.

Il hoche la tête et retourne avec son frère et ses sœurs. Federico nous apporte des verres avec des boissons et nous sert en nous invitant à nous asseoir dans les canapés qu'ils ont. Les quatre enfants se mettent ensemble, et Evie se pose à côté de moi, tandis que le reste de la famille se pose en face.

-Bon alors commençons cette réunion de famille ! S'exclame Enrique en tapant dans ses mains. La situation qui nous a amenés à être ici est dramatique, mais je suis content de faire enfin la rencontre de mon neveu ! Quelle belle famille tu as, une magnifique femme et quatre très beaux enfants.

-C'est pas pour dire, mais pourquoi je n'ai jamais entendu parler de toi ?

-Je ne m'entendais pas vraiment avec ton père. On avait des idées très diverses. Il voulait garder le commerce au Mexique, mais je voulais l'exporter aux États-Unis dans une ville comme celle-ci. On a fini par avoir une grosse dispute, il m'a laissé aller aux États-Unis mais on n'a plus jamais eu de contact ensemble. C'est chacun de son côté, même si je reste indéniablement relié à ton business.

-Mais pourquoi tu n'es pas venu me parler lorsque j'ai repris les rennes ?

-Parce que je pensais que ton père t'avais monté le cerveau contre moi. Je me suis dit que je n'aurais pas bien été accueilli ici, et puis j'ai mes problèmes avec les américains ici.

-Des problèmes ?

-Les Brooks. On se bat avec eux depuis des années. Ce sont nos meilleurs ennemis. Les garçons sont toujours en train de se battre avec le fils Brooks, il est insupportable ce gosse merdeux.

-Un gosse de quel âge ?

-Vingt-cinq ans, et malheureusement toutes ses dents.

-Mais tu n'avais pas une fille ?

-Esmeralda ? Si, bien sûr ! C'est ma merveille, la princesse de la famille.

-Elle n'est pas là ?

-Non, ma fille est très intelligente. Elle est partie faire ses études dans une autre ville. Tu ne dois surtout pas parler d'elle. Personne ne connaît son existence, elle a été enfermée ici pendant des années à la villa pour être en sécurité.

-Et elle est partie sans problème ?

-Alors c'est compliqué, mais à ses seize ans, on a fait un faux enterrement pour faire croire qu'elle était morte. Personne ne la connaissait, mais ma fille a besoin de faire autre chose dans la vie. Elle voulait avoir des diplômes, alors on a monté une nouvelle identité de toute pièce. Esmeralda Gomez est morte, c'est tout ce que tu dois savoir.

-Donc vous ne la voyez jamais ?

-On l'appelle uniquement une fois par semaine. Enfin moi, les garçons l'appellent d'autres fois.

-Et vous ne la retrouverez jamais ?

-Je ne sais pas, pour être honnête. Je la laisse vivre comme elle veut. Si elle veut revenir, elle sait qu'elle est la bienvenue. Je ne peux pas l'empêcher de réaliser ses rêves, ce serait trop égoïste de ma part.

Je hoche la tête et nous discutons encore un moment à propos de nos familles respectives, et les jumeaux prennent part à la discussion.

À ma gauche, Evie ne prononce aucun mot. Elle semble impénétrable, aucunee émotion n'est visible sur son visage. Elle a l'air d'aller mal, et je dois lui parler, mais je ne peux pas m'éclipser comme ça alors qu'ils l'ont aidé en la trouvant dans la rue dans je ne sais quel état.

Je me demande véritablement ce qu'elle a vécu, ce qu'on lui a fait, l'endroit où elle était et ce qu'elle a dû faire pour quitter cet endroit. J'ai des tas de questions en suspens, mais je me demande si elle va réussir à s'ouvrir pour m'en parler. Juste à cause d'une seule fois où j'ai fini plus tard, je les ai mis en danger tous les cinq. Mais je ne sais toujours pas qui a osé s'en prendre à eux dans mon propre pays pour l'emmener à Las Vegas, un endroit vachement loin de chez nous.

Life isn't golden - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant