Brise-Moi

Chapitre 5 : Calliope

On s'assoit tous à une table et Julian commande une bouteille de champagne pour tout le monde. Dès qu'elle arrive, je prends tout de suite un verre, autant prendre de l'alcool pour mieux faire passer la soirée qui s'annonce, surtout avec le regard du démon braqué sur moi.

- Bon Callie, tu es une autrice incroyable à ce que dit Casey, est-ce vrai ? me demande Julian, me coupant dans mes pensées.

- Euh, je ne sais pas si je suis doué mais c'est vrai que j'écris en tout cas.

- Elle est trop modeste, ces livres sont géniales, je les ai lus.

Je tourne mon regard vers mon meilleur ami en le remerciant intérieurement. C'est mon plus grand fan, je l'avoue, il me demande tout le temps quand j'ai fini mon prochain livre et à peine chose faite, il se jette dessus sans même que je le relise.

- J'ai hâte de te lire alors Callie intervient Julian. Peut-être même que je te paierais les droits pour l'éditer.

- Waouh, merci se serait sup...

- Ça faut le mériter d'abord et je ne suis pas sûr que ce soit le cas m'interrompt Sébastian avec sa voix grave et aussitôt je tourne la tête vers lui avec des yeux pleins de colère.

Pour qui il se prend encore ce con. Mais je réponds tout de même en le fixant.

- Heureusement que ça ne te regarde pas alors. Continue à te mêler de tes affaires et fous moi la paix. On ne t'a pas sonné en plus, on est en train de parler en adulte là, je ne sais pas si tu vois ce que ça veut dire mais en gros ça signifie ferme ta gueule.

Je ne sais pas si c'est l'alcool qui commence à bien monter au cerveau ou le fait que ce démon m'exaspère au plus haut point, mais je suis aussi surprise que lui par les mots que je viens de dire. Mais son regard surpris s'estompe vite pour laisser place à un demi-sourire amusé, il se penche en avant vers moi avant de me dire :

- Si justement ça me regarde. Parce qu'en gros, c'est moi qui vais décider si on achète ou pas ton livre de merde. Et l'enfant qui est en moi, ne voudra jamais acheter un roman. Même si c'est le prochain bestseller de ton cul, tu pourras aller te faire foutre pour qu'on te le paie.

Je reste scotché par ce qu'il vient de me dire avec la bouche entrouverte. Je ne sais pas quoi répondre, je me tourne vers Julian avec des yeux paniqués en espérant qu'il va m'expliquer que tout ça, est une putain de blague du démon. Mais le rire de Sébastian me fait comprendre qu'il dit vrai alors je me retourne vers lui et il ajoute :

- Ah mon frère ne t'a pas expliqué.

- Je n'en ai pas eu le temps Sébastian alors laisse-moi faire intervient ce dernier.

- Non je vais le faire le coupe Sébastian. En gros, pour monter son entreprise, mon frère avait besoin d'argent, chose que moi j'ai. Donc nous sommes devenus associés. Mais évidemment, en tant qu'associé, il faut bien que je fasse quelque chose dans la boîte, je ne vais pas laisser mon petit frère s'occuper de tout. Et comme ses trucs de livre ne m'intéressent pas mais que moi ce que j'aime c'est les chiffres et l'argent, je suis le comptable.

Je regarde Sébastian terminer sa tirade en espérant que je suis dans un cauchemar. Mais il termine en m'enfonçant encore plus le couteau dans la plaie.

- En résumé, ma chère Calliope, mon petit frère ici présent me donne des manuscrits qu'il souhaiterait éditer et, en tant que comptable, JE prends la décision finale sur le financement du manuscrit ou non.

Je reste bouche bée. Non seulement Sébastian Giovanni ce démon, ne voudra jamais acheter mes livres mais en plus il va être mon patron. Putain ça craint. Faut que je sorte d'ici tout de suite. Je me lève d'un bond en disant que j'allais fumer et je pars sans le moindre regard en direction de la table.