Chapitre 36 : Sébastian

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Rares sont les fois où j'ai été surpris par quelque chose. En effet, j'ai toujours mis un point d'honneur à tout contrôler dans les moindres détails. Seulement, celle-là je ne l'avais pas vu venir.

J'avais remarqué les réactions étranges de mes hommes au moment où on s'approchait du domaine mais je n'en avais rien à foutre. Ce que je voulais c'était rentrés et parlé enfin à Calliope. Au moment de notre danse, putain, un sentiment que je n'ai jamais ressenti est apparu au plus profond de moi.

Cette petite brune était dans mes bras et j'ai su que je voulais la garder ainsi pour toujours. Étais-je amoureux ? je n'ose pas le croire alors je préfère me voiler la face et ne pas y penser. Par contre, j'avais ce besoin viscéral qu'elle me le dise pour savoir si j'étais le seul à ressentir un truc aussi fort.

Donc, je me suis souvenu de notre conversation une semaine plus tôt et je savais que c'était la raison pour laquelle elle s'était éloignée de moi. On se ressemble beaucoup trop là-dessus, trop pudique ou trop effrayé de l'admettre sauf que là je ne lui laissais pas le choix.

Du moins, jusqu'à qu'un fantôme du passé surgisse devant moi.

Ma femme.

Elle n'a pas changé. Cheveux noirs, raide, son éternel frange rideau et des yeux verts qu'autrefois j'adorais regarder, malgré l'amour que je ne lui portais pas personnellement.

Tant de questions se bousculaient dans ma tête que j'ignorais par où j'allais commencer.

Toute façon, pour le moment j'étais tellement sous le choc que je n'arrivais pas à prononcer un seul mot.

- Sébastian, je peux tout t'expliquer.

Elle tenta de faire un pas vers moi et je reculais aussitôt. Putain j'avais l'impression de devenir fou, ce n'est pas possible. Elle ne peut pas se trouver devant moi à cet instant.

- Sébastian, ça va ?

La voix douce de Calliope me fit sortir de ma stupeur.

J'avais oublié sa présence. Je refuse qu'elle me voie ainsi et qu'elle soit présente durant l'affrontement que je vais avoir avec ma femme.

Donc, les premiers mots que je vais prononcer depuis ma léthargie se dirigent vers elle.

- Calliope va dans ta chambre !

Mon ton est ferme et je n'ai pas détourné le regard d'Ophélia mais c'était pour lui faire comprendre qu'elle n'a pas le choix.

Evidemment, je parle de Calliope ! celle qui me tient tête à longueur de journée alors c'est sans surprise qu'elle décide de ne pas bouger d'un pas.

Elle va sûrement m'en vouloir de hausser le ton avec elle surtout après notre dernier rapprochement et ce qu'elle apprêtait à me révéler mais elle doit comprendre que je ne veux pas d'elle actuellement.

De ce fait, je tourne ma tête pour fixer ses beaux yeux violets et lui dit d'un ton plus énervé que tout à l'heure.

- Putain Callie, ce n'était pas une question mais un ordre !

Elle me regarde sous le choc et j'en comprends la raison au moment où je termine ma phrase. Je l'ai appelé par son surnom pour la première fois depuis que je la connais.

Un goût amer reste dans ma bouche quand je m'entends encore prononcer Callie.

Je peux apercevoir que ses yeux deviennent humides, seulement, elle ne laissera couler aucune larme.

Au lieu de ça, elle se contente de partir sans un mot.

Au moins l'échange avec Calliope m'a permis de me ressaisir entièrement donc aussitôt seuls, je prends ma femme par le bras pour l'amener dans ma chambre.

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