Chapitre 6 : Calliope

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Le lendemain de cette soirée, je pars pour mon dernier jour de travail chez Maria. Et tout en marchant, je repense à hier soir, à l'approche qu'on a eu Sébastian et moi. Il ne faut plus que ça se reproduise. Bon, il a joué avec moi donc ça ne se reproduira pas c'est sûr. Mais quand même, je m'en veux d'avoir agi ainsi, j'en veux surtout à mon corps. Je déteste cet homme, certes il est très beau avec ses cheveux bruns en bataille, sa barbe de trois jours et tous ses tatouages, mais je ne suis pas une jeune pucelle merde. Je n'aurais jamais dû réagir ainsi. Ça fait plus de deux ans, qu'un homme ne s'est pas approché de moi comme il l'a fait, alors, je suis sûr que c'est pour ça que mon corps a agi comme ça. Ce n'est pas lui c'est sûr.

Mais oui Callie, peut-être à force de le répéter, tu vas y croire ! oh tais-toi ma conscience.

Il joue juste avec moi c'est tout. La preuve quand on est rentré au club de nouveau hier soir, une fille est allée vers lui et l'a dragué. Il l'a mis sur ces genoux avant de partir baiser dans les toilettes. Je sais qu'ils l'ont fait, parce que j'y suis allé moi-même pour me mettre de l'eau au visage dû à la chaleur qu'il m'avait provoqué et qui ne voulait pas redescendre. Et quand j'y suis allé, je l'ai entendu crier son nom. Beurk dégoutant vraiment, quel pervers.

J'arrive devant le café et je me prépare mentalement à annoncer la nouvelle de ma démission à Maria, elle va être ravie, ce n'est pas ça le problème, mais elle va énormément me manquer. Je sais que je pourrais la voir quand je le souhaite, mais ce sera différent, je la voyais pratiquement tous les jours. C'est comme une mère pour moi, elle m'a aidé dès que je suis arrivé en Sicile en m'acceptant comme serveuse alors que je ne parlais pas un mot d'italien. Mais elle m'a appris, tous les soirs, après la fermeture, elle me donnait des cours et si maintenant je parle cette langue c'est uniquement grâce à elle. Casey sait bien parler italien, mais avec l'ouverture de son club, il n'avait pas le temps pour me l'apprendre, ce que je comprends.

Je rentre dans le café, la petite sonnette retentit dès que je franchis le seuil. Je me dirige au fond de la salle, où se trouve le bureau de Maria, je sais qu'elle se trouve tous les matins avant l'ouverture. Donc, c'est sans surprise, que je la trouve sur l'ordinateur, avec ses lunettes sur la tête et ses cheveux noirs attachés en un chignon strict. Je toque à la porte pour signaler ma présence, je ne veux pas l'effrayer car je sais quand Maria se trouve sur l'ordinateur, elle est tellement concentrée qu'elle n'entend rien autour d'elle.

Aussitôt elle lève la tête vers moi avec un grand sourire.

- Mia Bella tu tombes bien, je dois payer cette facture en ligne mais cette machine infernale refuse de le faire.

Je rigole en la voyant s'énerver avec l'ordinateur. Je l'aide souvent là-dessus car elle et la technologie ce n'est pas trop ça.

Après l'avoir aidé à payer sa facture, je lui annonce :

- Maria, il faut que je te parle.

- Dit moi Bella, que ce passe-t-il.

Je souffle un grand coup avant de lui dire :

- J'ai trouvé un travail dans le milieu de l'édition et je commence lundi.

Sa réaction ne se fait pas attendre, elle se lève de sa chaise et me sers dans ses bras.

- C'est ton rêve Bella, félicitations, tu le mérites.

Quand elle se repositionne face à moi, je vois qu'elle a les larmes aux yeux et je ne peux m'empêcher de pleurer en la voyant ainsi. Parce qu'automatiquement je pense à la personne qui comptait le plus pour moi et je sais qu'il aurait réagi ainsi si je lui avais annoncé la nouvelle. Maria essuie mes larmes et me dit :

Brise-MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant