Chapitre 35 : Calliope

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Je sens ses doigts parcourir mon corps. Je tremble, non pas de plaisir mais de terreur. Pourtant, il ne s'arrête pas, au contraire, il aime me voir souffrir.

Je lutte pour qu'il ne poursuive pas son chemin, je sais où il veut aller et je refuse de lui donner. Je ne veux pas qu'il approche mon vagin, pas encore.

Je hurle, je pleure autant que je peux mais rien ne change, il continue à descendre de plus en plus bas. Bientôt, il aura arraché ma culotte et il entrera en moi comme il a déjà fait si souvent.

Il relève la tête pour pouvoir m'embrasser et lécher mon cou. Ce geste me répugne, je sens mon ventre se contracter, signe que je vais vomir mes tripes. Il faut que je me retienne, cela risque de l'énerver et il me punira.

Sa langue qui mouille l'ensemble de mon cou me donne de réel haut-le-cœur que je n'arrive pas à contrôler. Heureusement, il n'a pas l'air de s'en soucier puisqu'il continue son acheminement.

Puis, il relève la tête pour me regarder dans les yeux, sauf que moi je les ferme au même moment, ne supportant pas cette vision.

- Tu es à moi petite fleur, pour l'éternité !

Son rire grave me force à rouvrir les yeux pour espérer que ce ne soit qu'un cauchemar.

Au moment où je les ouvre, je sais que j'ai commis une énorme erreur. Gabriel est bien au-dessus de moi, son haleine chargée d'alcool m'emplit les narines sauf que la chose qui me choque le plus, c'est le trou qui se trouve entre ses deux yeux, le sang qui y coule ainsi que la balle qui lui a causé cet impact.

- C'est de ta faute Calliope ! c'est toi qui m'as tué de la même manière que tu as tué ton père ! ta faute Calliope ! ta faute ! ta faute

Il me répète sans cesse pendant que moi je hurle et pleure ne voulant pas en entendre davantage.

- Calliope réveilles-toi ! réveille-toi !

J'ouvre mes yeux avec stupeur en me relevant à la hâte. Je sens mon visage trempé par mes larmes et mon corps emplis de sueur. Je replie les jambes que j'enroule de mes bras et cache ma tête entre ces derniers pour calmer ma respiration saccadée.

Il me faut quelques minutes pour me rendre compte de l'endroit où je me trouve et ce qui s'est passé.

Un cauchemar, encore une fois. Ce sentiment d'oubli après mon réveil arrive à chaque fois malgré les nombreuses répétitions de mes rêves obscurs.

- Ça va aller.

Je relève la tête et découvre Sébastian à mon chevet. D'abord surprise, je n'hésite pas plus longtemps à le prendre dans mes bras, soulagé qu'il se trouve près de moi.

Après quelques secondes d'hésitation, il finit par resserrer ses bras autour de moi.

Nous restons dans cette position durant un moment, sans qu'aucun de nous n'ose bouger d'un millimètre, ayant peur de briser cet instant de plénitude.

Je décide tout de même de me détacher de lui afin de sécher mon visage emplit de mes larmes.

- Ça t'arrive souvent ? il me demande, avec un petit air d'inquiétude que je ne lui connaissais pas.

- Pratiquement tous les soirs.

Il grogne dans sa barbe des choses que je n'arrive pas à comprendre.

- Pourquoi je ne t'ai jamais entendu avant alors que tu as la chambre à côté de la mienne ?

Je baisse la tête, ayant honte de la réponse.

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