CHAPITRE I

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R I L E Y

Assis à même le sol, je ne peux m'abstenir d'observer la devanture de cette épicerie, les regards à mon égards me parvienne comme des brulures sur ma peau désormais abrité sous l'encre fixée sur mes avants bras.

Cigarette en main, la nicotine transmise par celle-ci me provoque une sensation dont je ne peux me défaire.

Je n'ai jamais désiré revenir dans cette ville. Boston est la ville de mes cauchemars, Boston et ses putains de souvenirs que j'aurais espéré délaisser ici.

Les étoiles enveloppent le ciel, et j'aspire à un nouveau départ. Je n'espère rien de cette seconde chance qui m'est offert déplorablement.

Ce lieu a été mon symbole, mon ancien groupe de musique m'avais donné la possibilité de performer en public. A la fin de nos performances, mon rituelle était de détaler dans cette épicerie et de me procurer une bouteilles d'alcool pour fêter notre ascension.

J'ai favorisé l'abandon de la totalité de ces souvenirs, ne jamais me retourner pour observer ne serait-ce qu'une source de bonheur à travers le passé a été ma devise.

J'aurais espéré du changement, il semblerait que la ville de Boston est restée figée pendant deux longues années tant rien est nouveau.

Comme un retour dans le passé, j'ouvre la porte en verre de la supérette, celle-ci grince sur le sol en carrelage, le même son qu'il y a deux ans.

Une odeur de nostalgie occupe mes narines et je parviens à voir le Riley d'il y a deux ans franchir les rayons à la recherche de son bien, il ignorait le futur qui lui était destiné.

A cette heure tardive, la supérette était vide de toute présence, seul un homme d'une trentaine d'année circulait dans le magasin durant vingt bonne minutes.

Barbe de trois jours, vêtement froissé, yeux rouge, démarche approximative, il coche toute les cases d'un homme étrange.

Je partage un regard avec l'homme probablement alcoolisé mais je détourne rapidement les yeux sur tout autre chose. Mon corps m'a mené devant le rayon que je fréquentais continuellement auparavant. Un faible sourire aurait pu apparaître sur mon visage épuisé, mais j'en suis incapable.

Arrivé à la caisse, j'ai uniquement posé une tablette de chocolat aux noisettes, attendant que le caissier encaisse l'homme étrange, celui-ci ne parvient pas à trouver le reste de son argent.

Je glisse un billet afin de payer ce qui lui manqué, il me remercie vaguement en plissant les yeux lorsqu'il fixe mon profil.

Puis il sort de la supérette en trébuchant.

- Un paquet Allure White s'il vous plaît.

En relevant les yeux sur le caissier, je ne peux m'empêcher d'apercevoir les rides de l'homme, en deux ans, il est le seul qui parvient à me montrer que le monde s'est poursuivi. 

Ses yeux fatigué par l'âge me détaillent un instant.

- Riley ?

- ça faisait longtemps Monsieur Cohen.

- Tu as tellement changé. Il reste sans voix, détaillant mes tatouages sur mes avant-bras mais surtout sur le mot écrit en dessous de ma pomme d'Adam.

Forgiveness.*

Il récupère le paquet de cigarette derrière lui et encaisse mes achats.

- 14,30$, n'hésite pas à repasser dans le coins Riley, Elian prend souvent ce produit. Dit-il en pointant la tablette de chocolat que je range dans un sac plastique.

Les ravages de nos cœurs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant