Les ravages de nos cœurs

CHAPITRE IV

E L I A N

- 7 ans plus tôt –

Dans la maison familiale de mes parents, ils fêtent avec joie leur anniversaire de mariage avec de nombreux invités dont j'ignorais même l'existence.

Il s'agit principalement d'adultes, et les enfants de mon âge jouent ensemble sans réellement m'apporter de l'attention. Il faut croire qu'il est difficile de se repérer dans un tel endroit.

Du haut de mes 10ans, ma vue ne s'interrompt qu'au bas du corps de chaque individu. A vrai dire, même obtenir l'attention de mes parents s'avèrent compliqué. Lorsque je cherche à obtenir de quoi m'hydrater et que la plupart des membres que je croise ne font que me bousculer sans ménagement suivie d'excuses je me retiens intérieurement de ne pas craquer.

On m'a toujours répété que j'étais un grand garçon, et j'ai toujours pensé qu'un grand garçon ne pleurait pas et qu'il souriait continuellement. C'est ce que font les héros pas vrai ?

J'essaie de faire de mon mieux afin de me débrouiller seul parmi la foule d'inconnu bien que l'attention de mes parents se révèle bien difficile à obtenir.

Je ne supporte plus le bruit abondant et l'atmosphère qui m'est trop inconnu me déplait, je ne trouve pas ma place, tout me perturbe.

Je tente d'élever la voix pour obtenir un minimum d'attention mais rien n'y fait. C'est lorsque ma grand-mère agrippe soudainement ma main que je parviens à obtenir du réconfort.

Elle m'offre un verre d'eau sans que je puisse déchiffrer la moindre de ses paroles, le bruit alentour étant bien trop fort je ne perçois que le mouvement de ses lèvres.

Constatant que je reste ainsi sans lui fournir de réponse en retour, elle se baisse afin d'affirmer près de mon oreille :

- Si tu es fatigué tu peux aller te coucher loulou.

J'hoche la tête resserrant le verre d'eau que je tiens fermement entre mes petites mains. Je lance un regard aux alentours prenant conscience que je ne souhaite qu'une chose, ne pas rester ici.

C'est comme si la maison dans laquelle je réside depuis mon enfance m'oppressait soudainement. Je ne veux plus rester ici.

Alors que la plupart des invités se dirige davantage en direction du buffets, je prends alors la direction opposée, je ne veux plus entendre de bruit, je ne veux plus être présent au milieu du monde.

Je veux me cacher, ne plus voir personne.

Je cours presque en direction de ma chambre, je sais que c'est l'unique endroit qui me rappellera la véritable identité de ma résidence.

J'atteins ma chambre sans grande difficulté dans ce couloir sombre qui m'a toujours terrifié, ironiquement, c'est l'unique fois où il m'a paru lénitif.

Je m'empresse de m'engouffrer dans mon cocon, mon espace personnel sans même prendre le temps de refermer la porte derrière moi.

J'ai cédé un passage, n'importe qui pourrait y entrer, mais je suis invisible, j'ai décidé que ce serait mon super pouvoir.

Je trouve refuge dans cette chambre qui reflète parfaitement ma personnalité actuelle, mais cela ne me suffit pas, je veux me cacher, je ne veux plus qu'on me voit.

Sans réfléchir davantage, j'observe tout ce qui me ramène à mon enfance existante, mes jouets, les affiches sur le mur, mon lit à moitié fait. Ce sont de petit détail qui me rappelle que je ne suis pas en territoire inconnu.