CHAPITRE X

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E L I A N

Riley n'est pas allé en prison, c'est impossible. Il n'est pas comme ça, il n'a rien pu faire, ce doit être un malentendu, je refuse de croire qu'il a été inculpé.

- C'est bon, STOP ! Annonce soudainement la voix de Luan.

Les instruments cessent dans la pièce, et un silence irritant démarre.

- On fait une pause. Il ordonne en quittant la pièce rapidement.

Je soupire alors que Néréa s'affaisse soudainement. Je fixe le sol sans grande conviction refusant de commencer une quelconque discussion.

- Elian, tu...

- Je sais. Je la coupe brutalement.

Je ne suis pas concentré.

Je ne suis pas concentré parce que mon esprit est occupé par Riley, parce que je ne cesse de me demander ce qui a bien pu arriver pour avoir un tel destin.

Le nouveau batteur reste près de la batterie sans émettre un mot, c'est à peine si je lui ai adressé la parole. Il joue bien, enfin il se débrouille.

- Elian, si c'est Alden qui te dérange, tu aurais dû le dire avant ! Me chuchote Néréa alors que le concerné pianote sur son téléphone.

- ça n'a putain de rien à voir ! Je balance un peu trop fort.

Alden relève la tête dans notre direction, embarrasser par la situation désastreuse dans laquelle il se trouve.

- Je vais fumer. J'affirme en me précipitant vers la sortie.

- Tu as dit que tu arrêterais ! Me hurle Néréa.

- Bah j'ai menti !! Je lui hurle aussi.

Je quitte le garage afin de trouver refuge devant la baraque de Néréa, son oncle n'est jamais là il parait.

Je sors mon paquet de clope, fouillant mes poches à la recherche d'un briquet, je coince ma cigarette entre mes dents tapotant sur mon pantalon afin de trouver mon bonheur.

Prenant brièvement conscience que je n'obtiendrais pas ce que je veux, je prends une grande inspiration afin de ne pas soumettre ma colère à prendre le dessus sachant qu'il est déjà trop tard.

- J'ignorais qu'on squatter encore chez moi. Annonce une voix grave dans mon dos.

Un homme d'une quarantaine d'année sort de la résidence, les cheveux noirs dont quelques mèches grise, une barbe épaisse et bien entretenu et une musculation qui me foutrait presque la trouille si je devais me frotter à lui.

- Désolé pour le dérangement. Ma voix sonne comme une remarque sans que je ne puisse le contrôler.

Il prend place à mes côtés, comme si mes paroles n'avaient aucun impact sur lui.

- Ca faisait longtemps que je n'avais pas entendu le son d'une batterie.

- Moi aussi. Je réponds.

Je fais immanquablement référence au lieu, et à notre groupe, le son d'une batterie, je pourrais l'entendre des milliers de fois si j'avais envie.

Mais personne ne joue aussi astucieusement que lui, Alden n'est pas mauvais, mais il n'est pas entièrement coordonné avec nous comme l'était Riley.

Je suppose que je n'ai d'autre choix que de l'accepter, mais j'ai toujours refusé de jouer s'il n'était pas avec moi, à quelle moment les choses ont-elles changé ?

Les ravages de nos cœurs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant