Chapitre 17

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La mort

Si beaucoup d'entre nous nourrissent des fantasmes d'immortalité, il n'est pas certain

qu'ils aient réellement réfléchie aux conséquences que pourraient avoir pour eux une vie

aussi interminable qu'une journée qui ne trouverait pas sa conclusion dans le sommeil, cette petite mort qui vient clore chacun des jours de notre vie. En effet la mort, la cession de la vie, est quelque chose que beaucoup d'humain redoutent terriblement.

Or, celle-ci peut aussi être synonyme de bonheur et de libération lorsque nous nous sentons plus heureux

vivant, la mort viens nous libérer de ce malheur pour nous emmener vers un monde qui

nous correspondra plus. En outre, si la mort donne, met à disposition, tout son sens donc l'ensemble de ce qui appartient au fait de signifier quelque chose, de notre existence ou de notre réalité. Mais alors la mort est-elle une fin à notre existence ? Est-elle une autre façon d'exprimer son envie de vivre ? Nous rend -elle heureux à trouver les raisons de notre existence?

La mort nous libère-t-elle des fardeaux de la vie ? Une vie d'immortel aurait le
même sens que la vie de mortel? Ou bien en est-elle un en elle-même ? La vie peut-elle avoir un sens si une des caractéristiques qui la compose est sa finitude? Nous allons donc

voir cela en expliquant d'abord que la mort donne tout son sens de son existence, puis que celle-ci peut néanmoins limiter fortement notre vie et enfin comment vivre malgré le fait que la mort soit présente tout le long de notre vie.

S'il est permis de penser que la mort n'est pas inscrite dans l'essence même de la vie et que, nous sommes tous animé par « la rage de vivre », cet effort pour persévérer dans la vie qui s'exprime en l'homme sous la forme du désir, il n'en est pas moins vrai que sans cet inévitable accident qu'est la mort nous ne serions peut-être pas motivés comme nous le sommes pour entreprendre toutes les taches et pour réaliser tous les projets qui font notre
vie et qui lui donne le sens qu'en elle-même elle n'a pas.

Ainsi, l'enfant qui ne sait pas qu'il va mourir vit un éternel présent sans nourrir de réels.

projets, il vit plutôt dans un éternel présent et son avenir est plutôt constitué de rêves que

de véritables projets. Quant à l'adolescent qui sait qu'il va mourir mais n'y croit pas vraiment, il a plutôt tendance à se croire immortel, il se dit parfois qu'il a le temps et sacrifie parfois à la jouissance immédiate les efforts nécessaires pour atteindre des buts qui lui paraissent trop

lointain. Les choses sont certainement bien ainsi, elles ne peuvent que difficilement être autres.

Rien de plus déprimant, en effet, que ces adolescents adultes avant l'heure qui
oublient de rêver et de jouir du temps présent. Cependant, lorsque l'on atteint l'âge de ce que certains appellent la maturité, on se dit que le temps nous est compté et qu'il faut faire les choses, qu'il faut impérativement satisfaire les désirs qui nous sont les plus chers et qui
parfois nécessitent de notre part des efforts dont la difficulté nous avait jusque là incité à repousser à plus tard leur satisfaction.

On se dit alors qu'il faut vivre, vivre non pas pour la mort, mais vivre pour être sauvé. Vivre parce que l'on va mourir, parce l'on va mourir nécessairement trop tôt, parce que le jour ultime on aura l'esprit encore plein de tous les projets que l'on n'a pas réalisés.

Il s'agit donc de vivre en se disant que si la vie n'a pas de sens en elle-même, nous pouvons lui en donner un en nous projetant sans cesse hors de nous-mêmes en proposant aux autres les fruits de notre travail, aussi modestes soient-ils, de notre créativité et de notre générosité.

Le Diamant Bleu d'Hadès [Taekook] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant