Chapitre 39

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  PDV omniscient




Nord de la Russie.


Le vent mordant balayait les plaines désolées du nord de la Russie, un lieu où l'hiver semblait éternel et où le froid ne montrait aucune pitié. Les rafales glaciales sifflaient à travers les branches nues des arbres morts, créant une mélodie sinistre qui résonnait dans cette immensité solitaire. C’était un paysage où la vie se battait pour exister, chaque souffle étant un défi face à la nature impitoyable.

Le ciel, lourd et bas, se fondait dans une teinte de gris si sombre qu’il semblait presque noir, pesant sur la terre comme une couverture de désespoir. La neige tombait en silence, des flocons épais et lourds qui s’accumulaient sans fin sur le sol gelé. Chaque pas dans ce manteau blanc laissait une empreinte éphémère, vite effacée par la neige continue et le vent impitoyable.

Au cœur de ce paysage désolé se dressait une structure austère et imposante : une prison. Ses murs de béton brut se détachaient à peine dans le brouillard neigeux, un monolithe sombre qui dominait les environs. Les barbelés qui couronnaient ses enceintes semblaient se fondre avec le ciel orageux, créant une barrière infranchissable entre le monde extérieur et l’enfer intérieur.

La prison était un bâtiment à la fois colossal et sinistre, avec des tours de garde érigées à chaque coin, leurs projecteurs balayant sans relâche la cour intérieure et les alentours. Malgré la tempête de neige, les faisceaux de lumière étaient perçants, coupant à travers l’obscurité comme des lames acérées. Les gardiens, emmitouflés dans des manteaux épais, leurs visages cachés derrière des cagoules, patrouillaient avec des expressions impassibles. Leurs yeux étaient les seuls indices de vie dans cet environnement inhospitalier, des yeux endurcis par le froid et l'isolement.

À l'intérieur, la prison n'était guère plus accueillante. Les murs suintaient d'humidité, et une odeur de moisissure flottait dans l'air, se mêlant à celle de la peur et de la désolation. Les couloirs étaient étroits et sombres, éclairés seulement par des ampoules vacillantes qui semblaient prêtes à rendre l'âme à tout moment. Le bruit des pas résonnait lourdement sur le sol de béton, chaque écho amplifiant le sentiment de claustrophobie qui imprégnait les lieux.

Les cellules étaient petites et froides, des cages de fer où les prisonniers étaient entassés comme des animaux. Les lits en métal, sans matelas ni couvertures suffisantes, offraient peu de répit contre le froid mordant. Les prisonniers, vêtus de vêtements déchirés et insuffisants pour lutter contre le gel, s’enroulaient sur eux-mêmes, essayant de conserver un peu de chaleur. Leurs visages étaient marqués par la souffrance et la fatigue, des yeux creusés de cernes noirs scrutant l'obscurité avec une résignation muette.

Parmi ces prisonniers, une femme se distinguait par sa solitude et sa détermination : Hanna. D'origine coréenne, elle était la seule femme dans cette prison hostile. Ses traits asiatiques, adoucis par le froid, se détachaient de ceux de ses compagnons de misère. Parlant couramment le russe, elle comprenait parfaitement les ordres des gardiens et les conversations chuchotées des autres détenus, mais sa différence culturelle et sa condition féminine ajoutaient une couche supplémentaire d'isolement.

Hanna était allongée sur son lit, grelottant malgré ses efforts pour se réchauffer. Ses pensées erraient vers des souvenirs d’un temps où elle était libre, où le monde n'était pas réduit à ces quatre murs glacials. Mais ces souvenirs semblaient de plus en plus lointains, comme des mirages dans un désert de glace. Elle essayait de ne pas penser à la durée de sa peine, à la routine oppressante et à l’absence totale d’espoir qui rythmait ses journées.

Le Diamant Bleu d'Hadès [Taekook] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant